Cette tribune signée par plusieurs d’entre nous a été publiée ce jour sur le site web86.
Nous la publions sur notre site avec l’accord de son principal rédacteur, Thierry Pasquier.
Nous invitons aussi chacune et chacun à lire les textes déjà mis en ligne sur ce site sur cette question de la vaccination.
Ce texte participe de la lutte contre les informations fausses concernant les savoirs scientifiques accumulés ces derniers mois sur ce virus, sur ces vaccins. L’ignorance et les fausses sciences ne sauraient selon nous accompagner la lutte pour l’émancipation.
PB, 6–8–2021
Le vaccin pour tous et toutes et partout permet de défendre les libertés
La décence ordinaire nous oblige. Il est des choses qui ne se font pas, au risque de mettre la vie ou la liberté des autres en danger : conduire à gauche ou ne pas se faire vacciner si on le peut. Les solidarités et l’altruisme perdurent en dépit du consumérisme ambiant.
Des réticences existent et les difficultés d’accès aux soins s’accroissent en raison de l’impéritie du gouvernement pour faire face à la pandémie et plus généralement en raisons du délabrement et de la dématérialisation des services publics, des inégalités sociales et territoriales, et d’une défiance importante envers le personnel politique, les médias et, dans une moindre mesure, les sciences.
Chacun pour soi ?
Au nom du libéralisme même, le chacun pour soi est toujours inacceptable. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule dans son article 4 que « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Cependant, il est des droits qui restent, plus ou moins, lettres mortes (comme l’égalité dans tous les domaines, ou le droit à l’emploi et à l’asile) car l’interprétation néo-libérale — pour qui le profit capitaliste doit primer — l’emporte trop souvent sur le bien commun. C’est le cas avec le passe sanitaire. Le gouvernement se défausse de ses responsabilités sur les citoyen·e·s en les incitant à se vacciner, ou pas (en passant les tests, en payant), et en contraignant les acteurs économiques, sociaux, culturels, etc. à les contrôler. Si la pandémie flambe à nouveau ce sera de leur responsabilité … Les manifestant·e·s vont donner raison au gouvernement.
Les pouvoirs publics se doivent de faire preuve de prévoyance, de constance, de pédagogie et surtout de se donner les moyens d’aller au plus près des personnes à risques, exclues, isolées, etc, et de les accompagner pour les convaincre. Mais le dogme néolibéral est tenace.
La pandémie du Covid-19 existe !
Il faut le redire, la pandémie est une réalité qui a officiellement provoqué le décès de plus de 4 millions de personnes dans le monde — et sans aucun doute directement et indirectement de très nombreuses autres —, ainsi que des souffrances et des séquelles innombrables et durables. Avec les nouveaux variants, la situation est extrêmement tendue en France et catastrophique dans de nombreux pays. La vaccination reste toujours fortement inégalitaire entre pays riches et pays pauvres. Tout cela est abondamment documenté, voir par exemple les données mondiales agrégées et les données nationales sur les sites CovidTrackers.
Levée des brevets et solidarité internationale
Il ne sera possible de sortir rapidement de cette situation qu’avec la levée des brevets et des licences afin d’augmenter drastiquement la production de doses et la généralisation de la vaccination à l’échelle mondiale. Un autre verrou néolibéral est à faire sauter.
Contre le passe sanitaire
Il s’agit de s’opposer au passe sanitaire pour de bonne raisons. Nous ne sommes pas en dictature, et les libertés et les droits sociaux sont attaqués depuis longtemps. Les comparaisons avec le nazisme et l’apartheid sont odieuses pour toutes les victimes. Les véritables problèmes concernant le passe ont été soulignés par les associations et les syndicats. Ils concernent principalement l’arbitraire des mesures prises : les salarié·e·s en contact avec les publics doivent être vacciné·e·s, mais la police est exempte de cette obligation, l’accès devient aléatoire dans les hôpitaux et dans les Ephad. Les atteintes touchent principalement au droit du travail, à l’égalité et à l’interdiction des discriminations, au respect de la vie privée, au droit à la protection sociale et de la santé publique.
Prendre soin de toutes et tous
Il n’est pas possible au nom de la seule liberté individuelle de nier le danger de la pandémie et de refuser de prendre collectivement soin de la santé de toutes et tous.
Poitiers, le 6 août 2021
Signataires
Tribune co-rédigée par Thierry Pasquier avec Pascal Boissel, Sophie Le Mô et Guy Aubarbier,
à laquelle se sont associés Sylvie Ha Cosseau, Pascal Canaud, Jean Louis Touton, Jean Paul Leroux, Alain Fournier, Didier Mehl, Barbara Liaras, Françoise Bourdarias, Christine Béchaud, André Garçon (syndicaliste Solidaires), Christian Leblanc (syndicaliste CGT), Dominique Guitton, Jean-Michel Mocae, Bernadette Bouchard, Alexandre Raguet, Jean-louis Euvrard, Valérie Soumaille, Éric Picker, Arthur Leduc, Antoine Hollard, Jean-Paul Mendiburu, Claudie Roussel, Gilles Houdouin, Laurent David, François Preneau, Jules Aimé, Jean-Pierre Huot, Martine Trinel, Julie Bernat-Sandragne, Cédric Bremaud, Daniel Lodenet, Jérémy Robineau-Thomas, Didier Bridon, Patrick Merer
Si vous souhaitez vous associer à cette tribune, la soutenir et éventuellement la cosigner publiquement, merci de laisser vos coordonnées sur ce formulaire en ligne.
En accord total sur cette analyse, je signe et partage un maximum ds le sud vienne.
je signe ce texte car je suis contre la restriction des libertés imposée par l’obligation du pass sanitaire. et sur l’inégalité de traitement des citoyens orchestrée par nos politiques. Par ailleurs, je suis pas certains que les chiffres de mortalité annoncés correspondent à la réalité des décès pour cause exclusive du virrus. Ce virus étant devenu le bouc émissaire de tous nos maux. et un bon prétexte pour nos dirigeants dont le Mac Rond pour restreindre nos libertés. Je ne suis pas médecin, mais je constate que beaucoup de voix de spécialistes s’élèvent contre la « folie » politique du moment dont notre bonimenteur national s’est si bien joué avec l’arme de « la peur ».
A bétou. Résistons! Résistons encore et encore. j Luc h.
D’accord avec cette analyse.
Résistons, oui. La société va mal, le mouvement ouvrier s’avère laminé, idéologiquement aussi, pendant ce temps le capitalisme engrange ses profits (la fermeture des Fonderies en est un exemple révoltant). Résistons en construisant de nouvelles solidarités, en sachant faire la part de la critique rationnelle des critiques qui n’ont rien de rationnel.
Aujourd’hui dans la Nouvelle république une interview passionnante du docteur Olivier Kandel, de Poitiers, qui critique la façon dont il est empêché trop souvent de vacciner dans son cabinet du fait d’un approvisionnement erratique et qui dit aussi l’importance des médecins traitants dans l’ « aller vers » les populations marginalisées, qui sont souvent « à risque ».
Je suis sans condition contre le passe sanitaire et pour la vaccination avec un certain nombre de questionnement que ne posent pas ce texte : enfants, les phases 3 non terminées, la possibilité de transmettre le virus y compris lorsque l’on est vacciné, les freins pour développer des remèdes (voir Institut Pasteur de Lille) …
Sur Lille, il y a peu d’informations scientifiques à ma connaissance.
Sur l’expérimentation non terminée, c’est inexact du fait du très grand nombre de vaccinés dans le monde, de la façon dont l’ARN messager est détruit peu après l’injection.
Les plus de douze ans: le virus circulant par les populations de jeunes –qui bougent beaucoup- il est important de les vacciner aussi, avec leur accord et celui d’au moins un de leurs parents.
Un nouvelle note du groupe de travail Covid d’ Ensemble! va paraitre bientôt qui détaillera ces réponses.
Sur l’Institut Pasteur de Lille, il y a un très bon documentaire d’Arte. On peut s’interroger sur les blocages administratifs pour accélérer le processus. Quant aux enfants, le bénéfice risque n’est pas démontré. D’ailleurs il faut voir le positionnement du 8 juin du Comité consultatif national d’Ethique présidé par Delfraissi.
1 Le reportage d’Arte n’était malheureusement pas convaincant.
2 Pour les « enfants », les plus de 12 ans en fait, les étides et bilans se sont multipliés et la balance bénéfice/risque est favorable
3. Les positions due début juin ont été revues. Parce que les malalades du Covid sont arrivés de plus en plus nombreux à l’hôpital.
Et pense-t-on que les « étrangers » n’aiment pas leurs enfants?
En quoi le reportage d’Arte n’est pas convainquant ? Ce qui est sûr c’est que la priorité du gouvernement n’est pas d’orienter en parallèle de la vaccination la recherche de remèdes.
Par ailleurs, sur quel étude scientifique s’appuit-on pour évaluer le bénéficie-risque favorable pour les enfants ? Je ne l’ai pas trouvé.
Quant à l’argument sur les « étrangers » n’aimant pas les enfants, je trouve celà assez léger. Faut-il rappeler tous les scandales : médiator, Distilbène, isomeride… Donc un peu de prudence, surtout lorsqu’il s’agit des enfants, me paraît un peu sage.
sur la question de la balance bénéfice / risques en fonction de l’âge, ALBERT PATRICK je vous invite à consulter le site Bénéfices et risques de la vaccination contre la COVID-19 réalisé par des chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (université de Paris, Inserm)
https://cress-umr1153.fr/covid_vaccines/
d’emblée, il fournit justement les graphiques pour les moins de 20 ans
Il faut etablir une immunite collective en vaccinant le plus de personnes…