un très bon article dans la presse régionale:
Centre-Presse 22 nov2017 Philippe Bonnet
Ils refusent « un système qui trie les migrants »
Des militants ont manifesté devant la préfecture, hier matin, contre les contrôles des demandeurs d’asile.
Le mardi matin à partir de 10h, c’est le moment où des migrants de Poitiers ou de Châtellerault sont invités à pointer à la préfecture, une vingtaine à chaque fois, sans savoir quel sort leur sera réservé à l’issue du rendez-vous. Ils ont tous en commun d’être sous le régime de l’accord de Dublin, signé entre les États de l’Union européenne, qui oblige un migrant à demander l’asile dans le premier pays européen où il a débarqué. Le plus souvent, ce pays est l’Italie, la Grèce ou l’Espagne, et ils peuvent y être renvoyés illico presto. « C’est comme si on les conviait à s’asseoir sur un siège éjectable », explique Yvon Plaçais, porte-parole du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » (DNSI), qui organisait une manifestation hier matin pour dénoncer « la politique hypocrite de la France, qui consiste à trier les migrants pour les expulser plus rapidement ».
Situation de stress
La plupart des migrants convoqués à la préfecture sont hébergés dans le cadre du Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (Prahda). « 40% des migrants sont sous le régime de Dublin, donc automatiquement expulsables, continue Yvon Plaçais. Ça les place forcément en situation de stress. » Récemment, un jeune Angolais a été ainsi été transféré de Poitiers dans un centre de rétention en région parisienne. « Il a été libéré par décision de justice, mais s’est retrouvé à la rue, dans un endroit qu’il ne connaissait pas. Il a fallu toute l’organisation du réseau militant pour lui permettre de regagner Poitiers et reprendre sa procédure de demande d’asile. » La manifestation d’hier matin visait donc à dénoncer un système « qui vise à décourager les candidats à l’asile ».