25 juin. Mona Elta­hawy. « Neta­nya­hou utilise les « droits » des femmes musul­manes pour justi­fier sa guerre. Quelle hypo­cri­sie ! »

Neta­nya­hou utilise les « droits » des femmes musul­manes pour justi­fier sa guerre. Quelle hypo­cri­sie !

Neta­nya­hou utilise les « droits » des femmes musul­manes pour justi­fier sa guerre. Quelle hypo­cri­sie !

 

Alors que ses troupes massacrent des civil·es à Gaza, il prétend défendre l’au­to­no­mie des femmes iraniennes. Il est loin d’être le premier belli­ciste à agir ainsi.

Le Premier ministre israé­lien, Benja­min Neta­nyahu, a invoqué le bilan désas­treux du régime iranien en matière de droits des femmes pour justi­fier sa guerre odieuse contre l’Iran. Un homme dont le géno­cide des Pales­ti­nien·nes à Gaza a tué plus de femmes et d’en­fants au cours de sa première année que n’im­porte quel autre conflit au cours des deux dernières décen­nies.

« Ils vous ont appau­vris, ils vous ont plon­gés dans la misère, ils vous ont apporté la mort, ils vous ont apporté la terreur, ils ont abattu vos femmes, lais­sant cette femme coura­geuse et incroyable, Mahsa Amini, se vider de son sang sur le trot­toir pour ne pas avoir couvert ses cheveux », a-t-il déclaré aux Iraniens dans une inter­view accor­dée à Iran Inter­na­tio­nal.

Il est incroyable d’en­tendre Neta­nyahu appe­ler le peuple iranien à se révol­ter contre les mêmes choses qu’il a infli­gées aux Pales­ti­nien·nes. Mais ce n’est pas surpre­nant. Je ne connais que trop bien les méthodes utili­sées par les impé­ria­listes, les occu­pants et les enva­his­seurs pour instru­men­ta­li­ser le corps et les droits des femmes musul­manes afin de justi­fier leurs guerres.

En tant qu’É­gyp­tienne, je sais que des colo­ni­sa­teurs tels qu’E­ve­lyn Baring, premier comte de Cromer et diri­geant de facto de l’Égypte entre 1883 et 1907, ont soutenu l’oc­troi de droits supplé­men­taires aux femmes égyp­tiennes tout en étant oppo­sés au suffrage fémi­nin dans leur propre pays. Loin d’éman­ci­per les femmes égyp­tiennes, Baring a rendu presque impos­sible pour celles qui s’op­po­saient à l’oc­cu­pa­tion et à l’in­fluence euro­péenne de critiquer les tradi­tions ou les pratiques reli­gieuses sans donner l’im­pres­sion de prendre le parti de l’Oc­ci­dent.

En tant que femme d’ori­gine musul­mane, je me souviens très bien que les États-Unis ont prétendu que leur inva­sion de l’Af­gha­nis­tan visait à « libé­rer » les femmes de la miso­gy­nie des tali­bans. Vingt ans après cette inva­sion impru­dente, une guerre et une occu­pa­tion de plus en plus désas­treuses, et un retrait crimi­nel­le­ment chao­tique d’Af­gha­nis­tan, les tali­bans sont de nouveau au pouvoir.

Pire encore et plus honteux, en tant que fémi­niste, je sais que, contrai­re­ment aux fémi­nistes afghanes, les fémi­nistes blanches aux États-Unis ont applaudi cette inva­sion, sans comprendre les dangers que repré­sentent les puis­sances impé­riales qui s’ap­pro­prient les droits des femmes. Les diri­geantes de la Femi­nist Majo­rity Foun­da­tion, dont Elea­nor Smeal, ancienne prési­dente de la Natio­nal Orga­ni­za­tion for Women, ont assisté à des événe­ments orga­ni­sés par le dépar­te­ment d’État et ont rencon­tré des respon­sables de l’ad­mi­nis­tra­tion. Le numéro du prin­temps 2002 du maga­zine Ms quali­fiait l’in­va­sion de « coali­tion de l’es­poir ».

« En attei­gnant notre objec­tif, nous ouvrons égale­ment la voie à votre liberté », a déclaré M. Neta­nyahu dans un autre discours télé­visé destiné aux Iraniennes. « C’est l’oc­ca­sion pour vous de vous lever et de faire entendre votre voix. Femme, vie, liberté – zan, zendegi, azadi. »

La mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, dans un hôpi­tal iranien en septembre 2022, quelques jours après avoir été arrê­tée par la « police des mœurs » du régime pour avoir préten­du­ment enfreint la régle­men­ta­tion natio­nale sur le port du hijab, a déclen­ché la révo­lu­tion fémi­niste « femme, vie, liberté ». Les femmes, les personnes queer et les mino­ri­tés margi­na­li­sées en Iran se sont soule­vées pour lutter non seule­ment contre la loi du régime impo­sant le port obli­ga­toire du hijab, mais aussi contre des décen­nies de répres­sion.

Elles n’avaient pas besoin de Neta­nyahu pour lutter pour leur liberté à l’époque, et elles n’ont pas besoin de lui aujourd’­hui. Au contraire, sa tenta­tive de s’ap­pro­prier ce coura­geux soulè­ve­ment est le moyen le plus rapide de discré­di­ter le fémi­nisme lui-même, souvent rejeté comme « occi­den­tal » et étran­ger. Les guerres et les inva­sions nuisent aux révo­lu­tions, elles ne les renforcent pas. En tant qu’É­gyp­tienne, je sais trop bien que le régime égyp­tien a tout fait pour prétendre que notre révo­lu­tion du 25 janvier 2011 avait été orches­trée depuis l’étran­ger.

La protec­tion des valeurs « libé­rales » et « occi­den­tales » des droits des femmes sert souvent de prétexte moral à ce qui n’est en réalité qu’une inva­sion, une guerre ou une colo­ni­sa­tion, toujours moti­vée par la soif de pouvoir, la recherche de ressources, voire les deux. Si les diri­geants occi­den­taux se souciaient vrai­ment autant de l’au­to­no­mie corpo­relle des femmes, ils pour­raient peut-être se pencher sur leur propre situa­tion. Le même George W. Bush qui préten­dait défendre les femmes contre la burqa et les tali­bans est celui qui, dès son premier jour au pouvoir, a supprimé le finan­ce­ment de toutes les orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales de plan­ning fami­lial qui propo­saient des services d’avor­te­ment ou des conseils.

Les fémi­nistes blanches appel­le­raient-elles aujourd’­hui à l’in­va­sion des États-Unis, où un bébé préma­turé a été extrait du corps en décom­po­si­tion d’une femme noire en état de mort céré­brale qui, contre la volonté de son parte­naire et de sa famille, a été trai­tée comme une couveuse en raison de l’in­ter­dic­tion de l’avor­te­ment dans l’État de Géor­gie ? Le mélange de patriar­cat et de théo­cra­tie de la « police morale » iranienne est plus facile à voir car il s’ex­prime de manière très visible dans le port obli­ga­toire du hijab. Mais qu’est-ce que la gros­sesse impo­sée par les fana­tiques chré­tiens aux États-Unis, si ce n’est un mélange de patriar­cat et de théo­cra­tie ?

Les guerres et les inva­sions ne libèrent pas les femmes. Deman­dez aux femmes afghanes d’aujourd’­hui. Chaque fois qu’une puis­sance impé­riale prétend « libé­rer » les femmes de « leurs » hommes, ces derniers cherchent à reprendre le contrôle de « leurs femmes » une fois les enva­his­seurs partis. Les tali­bans 2.0 ont inter­dit l’édu­ca­tion des filles et empê­ché les femmes de travailler dans les secteurs public et privé, à l’ex­cep­tion des soins de santé afghans et de quelques autres dépar­te­ments. Ils ont inter­dit aux femmes de voya­ger sur de longues distances par la route ou par avion sans être accom­pa­gnées d’un parent mascu­lin, et de fréquen­ter des lieux publics tels que les parcs, les salles de sport et les bains publics sans être accom­pa­gnées d’un parent mascu­lin. Les tali­bans ont même fermé les salons de beauté réser­vés aux femmes.

En tant que fémi­niste, j’ai admiré et encou­ragé mes collègues fémi­nistes en Iran qui se sont levées pour défendre les femmes, la vie et la liberté. Et je suis sûre qu’elles savent que l’en­nemi de leur ennemi n’est pas leur ami.

Mona Elta­hawy
Mona Elta­hawy rédige la news­let­ter Femi­nist Giant. Elle est l’au­trice de The Seven Neces­sary Sins for Women and Girls (Les sept péchés néces­saires pour les femmes et les filles) etHead­scarves and Hymens: Why the Middle East Needs a Sexual Revo­lu­tion (Foulards et hymens : pourquoi le Moyen-Orient a besoin d’une révo­lu­tion sexuelle).
https://www.theguar­dian.com/commen­tis­free/2025/jun/19/neta­nyahu-muslim-womens-rights-justify-war-hypo­crisy-gaza-iran
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

Iran, l’ipo­cri­sia “femmi­nista” di Neta­nyahu
https://andream94.word­press.com/2025/06/25/iran-lipo­cri­sia-femmi­nista-di-neta­nyahu/

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