Caro­line Fiat, aide-soignante et dépu­tée La France insou­mise de Meurthe-et-Moselle, était l’in­vi­tée de la Midi­nale de Regards

Caro­line Fiat,

Aide-soignante et dépu­tée La France insou­mise de Meurthe-et-Moselle,

« Main­te­nant, ils ont inté­rêt à me prendre au sérieux parce que sinon, ils vont manger »

Sur la prise de poste à l’hô­pi­tal
« J’au­rais préféré que ça ne sache pas [la prise de poste à l’hô­pi­tal]. »
« Quand j’ai signé mon contrat, on m’a rappelé que j’étais tenue à un droit de réserve et de confi­den­tia­lité – ce qu’on ne m’au­rait pas rappelé si j’avais été méde­cin. On m’a bien rappelé que j’étais aide-soignante. »
« Aujourd’­hui, le direc­teur de l’hô­pi­tal m’a confirmé que je pouvais témoi­gner. »
« Ce soir, je fais ma dernière nuit et c’est la raison pour laquelle je veux témoi­gner. »
« Je suis dans un service de réani­ma­tion et il faut être très concen­tré. Je ne suis pas pour les camé­ras de télé­vi­sion dans nos services. »

Sur la pénu­rie dans l’hô­pi­tal
« Le direc­teur du CHRU de Nancy avait tiré la sonnette d’alarme à temps donc on n’a pas eu de problème parti­cu­lier. »
« J’ai un problème avec la prime promise pour les person­nels soignants par le gouver­ne­ment : c’est bien mais je préfé­re­rais qu’on valo­rise les salaires tout de suite. »
« On arri­vait à l’hô­pi­tal la boule au ventre et la première chose que l’on faisait, c’était d’al­ler voir le stock de sur-blouses. »
« Une nuit, on a vu le stock de FFP2 dimi­nuer donc on a fait gaffe à ne pas trop en dépen­ser. On a main­tenu le masque pendant 24 heures. »
« Quand on l’ouvre, c’est plus pour nos patients que pour nous-mêmes. »

Sur les applau­dis­se­ments à 20h
« On reste persuadé que, d’ici quelques semaines, on rede­vien­dra les feignantes qui ne répondent pas assez rapi­de­ment aux sonnettes. »
« Je n’ar­rive pas à me persua­der que tous les gens qui applau­dissent à 20h seront demain dans la rue si besoin est. »

Sur le mépris social et le métier d’aide-soignante
« On m’a repro­ché de ne pas sauver des vies mais de torcher le cul des mémés. »
« Une aide-soignante en service de réani­ma­tion, elle aide l’in­fir­mière, elle fait des gestes tech­niques et masse les personnes. »
« Ce mépris par rapport à ma profes­sion est dégueu­lasse. »
« À l’As­sem­blée natio­nale, on s’est beau­coup moqué de moi quand, très tôt, j’en­gueu­lais mes collègues qui ne respec­taient pas les gestes barrières. »
« Quand l’As­sem­blée est deve­nue l’un des premiers clus­ters, j’ai reçu des messages de quelques personnes pour me dire qu’ils regret­taient de s’être moqués de moi. »
« On m’écoute quand j’ai quelque chose à dire. »
« On préfé­rera toujours appe­ler un député méde­cin ou un sachant plutôt que moi, aide-soignante. Les habi­tudes restent. »

Sur les moque­ries de la macro­nie
« Je n’ai rien à faire de leurs excuses. Ça serait très malvenu d’ailleurs. J’at­tends des actes. »
« Emma­nuel Macron a dit qu’il y aurait un avant et un après Covid. Il y aura aussi une Caro­line Fiat avant et après Covid. »

Sur la fin de vie en période de Covid-19
« Il y a un proto­cole qui fait que personne ne peut voir le défunt donc c’est nous qui mettons la personne dans la housse, qui la fermons et la scel­lons. C’est une horreur. »
« J’ai du fermer la housse d’un monsieur en me disant que je serais la dernière à le voir. Je ne suis pas de sa famille et je ne le connais pas. Il y a sans doute des gens qui auraient aimer lui dire au revoir une dernière fois. Il n’avait pas de bijou. Rien. J’étais trau­ma­ti­sée en me disant qu’il faudrait peut-être lui mettre son alliance. Je l’ai très mal vécu. Je me suis sentie obli­gée de parler à ce monsieur en lui expliquant que sa famille l’ai­mait très fort mais qu’à cause du Covid, sa famille ne pouvait pas être là. »
« Je ne veux plus jamais revivre ce que j’ai vécu en ayant remis ma blouse. »

Sur le retour à l’As­sem­blée 
« Main­te­nant, ils ont inté­rêt à me prendre au sérieux parce que sinon, ils vont manger. »
« Il y a des respon­sables à ce que l’on vit aujourd’­hui. »
« J’ai rendu un rapport acca­blant en mars 2018 sur les Ehpad et rien n’a été fait depuis en deux ans à part comman­der deux autres rapports pour faire oublier le mien. »
« Il y a eu du retard au sommet de l’Etat et ça se réglera quand je revien­drai à l’As­sem­blée natio­nale. »

Sur la gestion de la crise par Emma­nuel Macron
« Je suis en colère parce qu’ils n’ac­ceptent pas mon aide. »
« J’ai toujours cette impres­sion de mépris. »
« Ils ont choisi Jérôme Guedj pour faire une mission sur les personnes âgées. Je remarque que c’est encore un énarque et sans doute n’a-t-il jamais mis un pied dans les Ehpad. »
« Je ne crois pas à leur unité natio­nale. »
« Emma­nuel Macron a mis telle­ment de garde-fous sur le décon­fi­ne­ment du 11 mai que je n’ar­rive pas à y croire. »

Sur le danger de l’ex­trême droite
« Il y a un grand risque avec l’ex­trême droite, notam­ment dans le Grand-Est. »
« Les gens ont peur et l’ex­trême droite flirte avec le discours sur la ferme­ture des fron­tières. »
« Il y a un discours péda­go­gique à avoir notam­ment pour les personnes les plus dépo­li­ti­sées. »

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