La répression administrative à l’encontre des Kurdes doit cesser !
« La répression administrative à l’encontre des Kurdes en France a franchi ces derniers temps un nouveau palier avec l’expulsion en moins de deux semaines de trois militants kurdes vers la Turquie, au mépris des principes fondamentaux inscrits dans la constitution française.
En dernier lieu, Serhat Gültekin, un jeune homme de 28 ans souffrant d’une maladie génétique grave et condamné en Turquie à des années de prison pour son activisme politique, a été dépouillé de ses droits les plus fondamentaux: littéralement enlevé par la police, il a été ligoté, bâillonné et livré comme un colis à la Turquie. Aujourd’hui, Serhat est enfermé dans les geôles d’Erdogan où il doit purger une peine de plus de six ans.
L’acharnement de l’administration française contre le jeune demandeur d’asile, au mépris du principe de non refoulement et des droits de la défense, témoigne d’une dégradation inquiétante de l’État de droit en France. Il s’agit là d’un déni total de droit et de justice, synonyme de collaboration avec le régime autoritaire d’Erdogan.
Se taire face à cette répression administrative, c’est permettre que d’autres militants kurdes soient envoyés dans la gueule du loup. Et la liste est longue des activistes kurdes frappés par des mesures de gel des avoirs, des retraits de statut par l’OFPRA et des procédures d’expulsion: des centaines d’hommes et de femmes exposés à une insécurité totale, vivant quotidiennement dans la crainte d’être livrés à une dictature dont ils se pensaient à l’abri.
Ne l’oublions pas: les Kurdes sont des victimes du terrorisme, comme ils l’ont été à deux reprises en France en 2013 et 2022; ils ont combattu le terrorisme, comme à Kobanê, Raqqa, Shengal et ailleurs, où la lutte contre l’obscurantisme djihadiste a coûté des milliers de jeunes vies. Le mouvement kurde est un mouvement de résistance contre l’oppression. Jamais ses militants n’ont représenté une menace pour l’ordre public français. Prétendre le contraire, c’est insulter les Kurdes et déshonorer les valeurs de la France.
Le CDK-F demande instamment aux autorités françaises de mettre fin à cette répression infâme qui n’a pas sa place dans un État de droit
Nous appelons tous les défenseurs des droits humains, toutes les personnes attachées aux valeurs et principes de la République, à dénoncer avec nous l’attitude inique des autorités françaises à l’encontre des militants kurdes afin de faire barrière à de nouvelles livraisons à la dictature d’Erdogan.