Soulè­ve­ments de la Terre: Pour un soulè­ve­ment anti­fas­ciste

POUR UN SOULÈVEMENT ANTIFASCISTE

 

1 – Le péril néo-fasciste est réel

Partout en Europe et dans le monde, des partis néo-fascistes s’em­parent du pouvoir. Partout dans la société leurs idées xéno­phobes et auto­ri­taires se répandent. Pour­tant, pas ques­tion de bana­li­ser ce qui nous arrive. Pas ques­tion de norma­li­ser un parti fondé par des SS et des parti­sans de l’Al­gé­rie française.

Le RN est un parti néo-fasciste. Il fantasme la pureté d’une nation refer­mée sur elle-même. Une nation « blanche et catho­lique » qui exclut et discri­mine. Il promeut une guerre de civi­li­sa­tion. Il exalte la viri­lité, la mascu­li­nité toxique et la force brute. Il perpé­tue le racisme colo­nial le plus rance. Il stig­ma­tise des boucs émis­saires et désigne des enne­mis inté­rieurs : hier les « judéo-bolche­viques », aujourd’­hui les « islamo-gauchistes ». Il prétend que les inéga­li­tés de classe, de genre et de race seraient « natu­relles ».

 

Le RN s’ins­crit dans la conti­nuité histo­rique des fascismes du XXe siècle. À la diffé­rence de l’Ita­lie et de l’Al­le­magne des années 30, le néo-fascisme n’est pas un mouve­ment de masse avec des milices armées qui tiennent la rue. Du moins pas encore. En revanche, il s’est incrusté au plus profond de l’ap­pa­reil répres­sif d’État. Il gangrène en profon­deur les rangs de la police et de l’ar­mée.

 

En moins de 20 ans, il a imposé ses idées dans le paysage cultu­rel et média­tique, de la télé de Bolloré aux armées de trolls sur les réseaux sociaux. Il s’est installé peu à peu comme la première force élec­to­rale du pays. Aujourd’­hui, il est aux portes du pouvoir.

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2 – La prise de pouvoir des néo-fascistes est le prolon­ge­ment logique des poli­tiques néo-libé­rales et auto­ri­taires des gouver­ne­ments précé­dents

Depuis des années, droite et gauche lui préparent le terrain. Sarkozy s’est vanté de vouloir « passer les banlieues au karcher » et « débar­ras­ser la racaille ». Il a créé un minis­tère de l’iden­tité natio­nale et multi­plié les lois sécu­ri­taires. Hollande a proclamé l’État d’ur­gence. Il a arrosé la jeunesse de grenades pour passer en force sa loi travail. Il a voulu intro­duire la « déchéance de natio­na­lité » dans la consti­tu­tion.

 

Macron a supprimé le droit du sol à Mayotte. Il a inter­dit le port de l’abaya à l’école. Il a fait voter une loi sépa­ra­tisme et une loi sur l’im­mi­gra­tion qui reprennent les propo­si­tions du RN. Il a dissout plus d’as­so­cia­tions que n’im­porte quel autre gouver­ne­ment. Il soutient aveu­glé­ment l’ex­trême-droite israé­lienne et le géno­cide qu’elle perpé­tue en terre de Pales­tine. En banlieue, à Sainte-Soline ou en Kanaky, il déploie une police radi­ca­li­sée qui exerce une violence sans borne. Une police auto­ri­sée à muti­ler en masse. Une police à laquelle il a déli­vré un permis de tuer.

 

Depuis 2O ans, la gauche et la droite de gouver­ne­ment s’alignent sur les idées du RN. Elles le bana­lisent et le norma­lisent. Elles appliquent une partie de sa poli­tique sans même que celui-ci ne gouverne. Elles orga­nisent le règne de l’état d’ex­cep­tion, renforcent le racisme systé­mique et dési­gnent les mêmes enne­mis inté­rieurs que lui. L’en­sau­va­ge­ment du capi­ta­lisme néo-libé­ral et la fasci­sa­tion se renforcent mutuel­le­ment. L’ex­trême-centre roule pour l’ex­trême-droite. Long­temps, il s’est servi d’elle comme épou­van­tail élec­to­ral pour gagner les élec­tions en dépit de sa poli­tique anti-sociale. Main­te­nant, il s’ap­prête à lui cèder la place. En décré­tant la disso­lu­tion de l’As­sem­blée Natio­nale, Macron lui offre un boule­vard. L’ex­trême-droite pour­rait bien reve­nir au pouvoir pour la première fois depuis le régime de Vichy.

 

Enten­dons-nous bien, si les gouver­ne­ments succes­sifs lui ont soigneu­se­ment préparé le terrain, une éven­tuelle prise de pouvoir néo-fasciste serait tout de même un moment de bascule. Une accé­lé­ra­tion fulgu­rante du ravage écolo­gique, social et colo­nial. Un élec­tro-choc auto­ri­taire pour main­te­nir coûte que coûte la domi­na­tion capi­ta­liste.

 

Diffi­cile d’ima­gi­ner la salve de mesures qui seraient adop­tées en premier lieu contre les exilé·es et les personnes issues de l’im­mi­gra­tion, les musul­man·es et les quar­tiers popu­laires, les personnes LGBT et les précaires, les travailleur·euses sociaux et les asso­cia­tions soli­daires. 

 

Diffi­cile d’ima­gi­ner l’of­fen­sive brutale qui serait enga­gée contre les luttes sociales et écolo­giques. Histo­rique­ment, le fascisme a toujours cher­ché à écra­ser toutes celles et ceux qui s’op­posent au régime, par tous les moyens. Impos­sible de se figu­rer les agis­se­ments d’une police en roue libre avec Bardella pour premier ministre.

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3 – Ces élec­tions sont cruciales mais les bulle­tins de vote ne suffi­ront pas à stop­per la montée du fascisme

Gardons en mémoire le front popu­laire de 1936. Il est né dans la rue d’une mani­fes­ta­tion anti-fasciste. Ses mesures phares – comme l’ins­tau­ra­tion des congés payés – sont le fruit d’une longue grève géné­rale avec occu­pa­tions d’usines enclen­chée au lende­main de sa victoire aux élec­tions. L’an­nonce par Nouveau Front Popu­laire (NFP) d’un mora­toires sur les méga­bas­sines et les auto­routes dans son programme des 15 premiers jours est le fruit du rapport de force que nos luttes ont su impo­ser au cours des 3 dernières années.

 

Le terrain et le tempo des Soulè­ve­ments de la terre sont ceux de la lutte, de l’auto-orga­ni­sa­tion des mouve­ments et de l’ac­tion directe popu­laire. Que le gouver­ne­ment soit néo-faciste, macro­niste ou de gauche, nous conti­nue­rons à lutter contre l’ac­ca­pa­re­ment des terres par l’agro-indus­trie et la béto­ni­sa­tion du monde. Quel que soit le résul­tat, nos luttes et nos actions doivent fran­chir un cap face aux menaces conjointes du ravage écolo­gique et de la fasci­sa­tion.

 

Nous vivons pour l’heure un moment histo­rique. Il ne suffit pas de faire barrage au Rassem­ble­ment Natio­nal par les urnes, il faut lui barrer physique­ment la route. Il ne doit pas prendre le pouvoir, ni dans trois semaines, ni dans trois ans !

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C’est pourquoi nous appe­lons les comi­tés locaux des Soulè­ve­ments de la terre et les collec­tifs d’ha­bi­tant·es en lutte auxquels nous sommes liés :

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# Avant les élec­tions

 

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# Après les élec­tions 

Si le RN est au pouvoir nous devrons immé­dia­te­ment faire en sorte qu’il ne puisse pas appliquer son programme. Voici de premières propo­si­tions d’ac­tions communes et d’es­paces de conver­gences. Nous invi­tons à les mettre en discus­sion au sein des comi­tés locaux et des assem­blées d’ici le 30 juin :

 

  • envi­sa­ger dès à présent des blocages ciblés et des prise des ronds points partout en France dès le 8 juillet. Monter des barrages physiques à l’exer­cice du pouvoir et des espaces d’auto-orga­ni­sa­tion dans la rue si le barrage élec­to­ral n’a pas été suffi­sant.
  • empê­cher, en cas d’élec­tion du RN, que les Jeux Olym­piques assurent sous les regards du monde entier la consé­cra­tion d’un gouver­ne­ment fasciste.
  • confluer massi­ve­ment au village de l’eau contre les méga-bassines du 16 au 21 Juillet, première grosse mobi­li­sa­tion esti­vale post-élec­tion et lieu de rassem­ble­ment pour orga­ni­ser la résis­tance. | Canal Téle­gram de la mobi­li­sa­tion : https://t.me/STOP­me­ga­bas­sines
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# Avant et après les élec­tions 

  • à construire une campagne d’ac­tions contre le groupe Bolloré, acteur majeur de la logis­tique néo-colo­niale extrac­ti­viste dont les béné­fices servent à renfor­cer l’hé­gé­mo­nie cultu­relle néo-fasciste à travers son empire média­tique. Ce groupe qui oeuvre sans relâche à mettre l’ex­trême droite au pouvoir possède de multiples sites à travers le pays.

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