Voici quelques extraits de la presse et d’autres réactions suite au contre sommet d’Hendaye. J’y suis allé.
Les organisateurs ont dû faire face à une multitude d’interdictions. Malgré les annonces guerrières du gouvernement, malgré ce déploiement monstrueux de forces policières, le contre-sommet s’est tenu.
Les basques (du sud et du nord) y avaient un poids déterminant. Un pluralisme des contestations de l’ordre dominant s’y est fait entendre. Les Gilets jaunes y avaient une place de choix. Et Bizi, Attac, Greenpeace, Oxfam, Solidaires, etc.
La détermination des militant.e.s présent.e.s se montrait de mille façons. Tout le monde, dans les interventions, dans la salle , dans les manifs, semblait être anticapitaliste; ce qui est une excellente nouvelle.
Il y a bien urgence à détruire le capitalisme, alors que les forêts en Amazonie et en Afrique brûlent. Reste à transformer l’intention en action efficace.
Pascal Boissel, 28–8–2019
Ensemble !:
Et le site d’ATTAC
Et encore:
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Un article de Mediapart. Extraits :
Contre-G7: la victoire par KO
sécuritaire de Macron
26 AOÛT 2019 | PAR CHRISTOPHE GUEUGNEAU ET
ELISA PERRIGUEUR
Un contre-sommet basé à des
dizaines de kilomètres de Biarritz, des villes bunkérisées, des
interdictions administratives de territoire. La faible
mobilisation contre le G7 est un incontestable succès pour la
présidence française.
Hendaye, Bayonne, de nos envoyés
spéciaux.– Au mégaphone, Élodie, représentante de
l’association ANV-COP21, se réjouit : « Malgré
la répression, malgré l’interdiction de manifester, nous avons
tenu bon, pour organiser cette conférence de presse dans la zone la
plus sécurisée de l’État français ! » Au pied de
l’église Saint-André à Bayonne, un petit millier de militants
d’Alternatiba, de Bizi et d’ANV-COP21, ainsi que d’autres,
venus eux aussi du camp du contre-sommet situé à une trentaine de
kilomètres, applaudissent à tout rompre.
(…)
Au même moment ou presque, c’est
une tout autre ambiance qui attend les « gilets jaunes »
réunis devant l’Intermarché de la ville de Bidart. Ils sont tout
au plus une cinquantaine. Ils se sont fait nasser pendant plusieurs
heures par les CRS sur place. Les journalistes ont été tenus à
l’écart. Amnesty International a pour sa part dénoncé la
fouille et le blocage, pendant deux heures, de ses observateurs sur
un parking de la ville.
À Hendaye, une
manifestation a tenté de rejoindre le Centre de rétention
administrative (CRA) de la ville, qui a été transformé à
l’occasion du G7 en prison provisoire pour les gardés à vue de
l’événement. Les 250 personnes présentes dans la manifestation
n’ont eu que peu de chance d’arriver à bon port face au
dispositif policier.
Quelques heures plus tard,
Bayonne se trouve de nouveau en état de siège. Alors qu’un
groupe antifasciste appelait à un rassemblement devant la mairie
pour exiger la libération de la quarantaine de militants interpellés
et placés en garde à vue, les journalistes présents – en
nombre – se retrouvent face à une rangée de gardes mobiles
et à une barrière anti-émeutes. L’ambiance est morne, y compris
chez les journalistes, qui peinent à convaincre les gendarmes de les
laisser franchir le pont. La mobilisation pour les interpellés
aboutira à quatre interpellations pour une manifestation qui n’a
pas eu lieu.
Tout compte fait, pendant ce contre-sommet du 19
au 25 août, environ 70 personnes ont été interpellées et une
quarantaine placées en garde à vue. « Les forces de l’ordre
ne sont jamais rentrées dans le camp, mais nous avons mis en place
un dispositif avec des contrôles autour du camp et ailleurs dans le
Pays basque », indique simplement la préfecture des
Pyrénées-Atlantiques.
Les militants altermondialistes
dénoncent notamment les interdictions administratives de territoire
(IAT) – provisoires la plupart du temps – ordonnées par le
ministère de l’intérieur et notifiées seulement une fois les
personnes concernées contrôlées ou interpellées, théoriquement
appliquées aux ressortissants ne résidant pas en France. « L’un
des organisateurs de la plateforme G7 EZ ! [« Non
au G7 ! »], Joseba Alvarez, a été contrôlé près
d’Urrugne alors qu’il préparait le contre-G7 depuis des
semaines.
(…)
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Communiqué
LDH
Dans le cadre du sommet anti G7 à Bayonne ce samedi 24 août, plusieurs membres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ont été abusivement arrêtées à la suite d’un contrôle d’identité alors qu’elles y assistaient comme observatrices des pratiques policières dûment identifiées avec leurs chasubles de la LDH.
Eléonore, membre de la direction nationale de la LDH, Camille et Natti ont été placées en garde à vue pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations » en raison de la possession de matériel de protection dans leurs sacs (casques et lunettes).
La LDH dénonce fermement ces tentatives d’intimidations et ces procédures autorisées par le procureur de la République de Bayonne qui visent à dissuader des missions d’observations citoyennes qui sont organisées par la LDH et ses partenaires depuis plusieurs mois lors des mouvements sociaux afin d’éclairer les stratégies de maintien de l’ordre et les violences connues sur la base de faits dument constatés.
Paris, le 25 août 2019
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À propos des événements du samedi 24. Communiqué du collectif antirep
Ce texte vise d’une part à faire un rapide état des lieux sur la répression en cours après la journée de samedi 24, (…)
Il faut le souligner encore et encore : nous faisons actuellement face à un déploiement monstrueux des forces de l’ordre dans le cadre du contre-sommet de Biarritz : pas loin de 30 millions d’euros dépensés dans le dispositif du maintien de l’ordre, plus de flics et de militaires présents que de personnes mobilisées, des polices débarquées de l’étranger, le retour des voltigeurs (ou BRAV-M) sur les motos, etc. Sur la journée de samedi, les forces de l’ordre ont interpellé 68 personnes et 38 d’entre elles ont été placées en garde à vue. Le collectif anti-répression a été sollicitée sur la situation d’environ 35 personnes. Nous avons également été alertés sur de nombreux cas de violences policières.
Au-delà de ce bilan comptable, il faut savoir que de nombreuses tentatives d’entraves à notre travail ont été constatées, qui ont eu des conséquences potentiellement très graves pour un certain nombre de personnes – en particulier les trois ressortissants allemands interpellés en amont du sommet. Ces trois personnes ont en effet été condamnées à plusieurs mois de prison ferme avec mandat de dépôt et à cinq ans d’interdiction du territoire français.(…)
Les multiples entraves auxquelles sont confronté·e·s les avocat·e·s lié·e·s au collectif antirépression depuis le début du contre-sommet comme le déploiement extraordinaire des forces répressives montrent clairement la panique d’un pouvoir fragilisé et ne font que renforcer notre détermination.
Le collectif antirépression du G7
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France info, le 25 août
G7 : à Bayonne, plusieurs centaines de militants participent à la “marche des portraits” décrochés d’Emmanuel Macron
Après le mouvement national de décrochage des portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies, 900 militants associatifs ont défilé à Bayonne. Ils ont sillonné les rues du centre-ville de Bayonne en déployant les portraits devant une centaine de journalistes de toute la planète.
Publié le 25/08/2019
Une action très préparée depuis des mois. Ce matin, dans les rues du petit Bayonne, les portraits, emballés dans du papier, sont sortis tous ensemble, brandis par des militants qui décrochent ces portraits depuis plusieurs mois dans les mairies de l’hexagone. Leur but : alerter sur « l’inaction climatique » du gouvernement, Emmanuel Macron en étant le symbole. (…)
900 manifestants, une centaine de journalistes du monde entier,
le but de cette mobilisation est atteint pour l’équipe du mouvement
basque BIZI!. Ils entonnent les chants, les slogans. Toutes les
générations d’une seule voix. Les forces de l’ordre sont présentes
en nombre, mais à distance.
(…)« Dénoncer
une politique qui marche sur la tête »
Des petits groupes de militants de toutes les générations ont
déambulé dans la ville, suivis par de nombreux journalistes.
Ils
ont déballé les portraits d’Emmanuel Macron avant de les brandir à
l’envers, pour « dénoncer une politique qui marche sur la
tête ».
Txex Etcheverry, du mouvement Bizi!,
tire une certaine satisfaction de ce rassemblement en plein sommet
des 7 chefs d’Etat dans la ville voisine de Biarritz . » Notre
objectif, c’était d’utiliser la caisse de résonnance du G7 et les
3500 journalistes venus du monde entier pour faire un coup d’images
au Président Macron parce qu’on lui reproche de ne pas avoir des
actes concrets en phase avec ses grands et beaux discours sur le
climat.
On a réussi devant un nombre impressionnant de journalistes de toute la presse étrangère à délivrer ce message.