Question de la Conseillère régional EELV Hélène Shemwell au chargé de communication de la centrale nucléaire de Civaux, Mr Pedrono :
« Bonjour Mr Pedrono,
suite aux derniers incidents apparus à Civaux , je me pose plusieurs questions :
Nous sommes en présence d’ une double panne:
1) la chaîne KRT 317 MA, en panne depuis un certain temps, a été déclarée indisponible le 08/08/15 à 9h15.
2) Surpression du bâtiment réacteur 1.
Les Bâtiments du Réacteur sont en temps normal dépressurisés. Or il est passé en surpression 11/08/15 à 14h27.
Ce qui n’est pas anodin !
– Pour quelle raison ?
– Y a-t-il eu dysfonctionnement de la dépressurisation?
– Y a-t-il eu une fuite dans le BR qui aurait provoqué un dégagement gazeux ?
– Quelle action a permis le retour à la normale avec une dépression de 67 hPa (1004–937, d’après le tableau)?
– A quel niveau cet incident a t ‘il été classé ?
– A t ‘il eu des conséquences sur l’environnement ?
Je vous serais reconnaissante de bien vouloir répondre rapidement à ces questions, car en tant que membre de la CLI, j’estime qu’il n’est pas normal que nous n’ayons pas davantage de précisions à propos de tels incidents ayant lieu à la Centrale.
Veuillez recevoir, Mr Pedrono, mes salutations distinguées,
Hélène SHEMWELL
Conseillère Régionale du Poitou Charentes
Membre de la CLI de Civaux. »
Réponse du directeur de Civaux, Mr Bellagarde à la Conseillère régionale :
« Bonjour Madame,
Je vous prise de bien vouloir trouver ci-dessous les réponses à vos questions.
Nous ne sommes en présence que d’un seul événement : le dysfonctionnement de la chaîne de mesure d’activité KRT 317 MA. Cette chaîne de mesure est redondante avec la chaîne de mesure d’activité KRT 316 MA, qui réalise les mêmes contrôles que la KRT 317 MA. La chaîne de mesure KRT 316 MA est restée fonctionnelle pendant le temps d’indisponibilité de la KRT 317 MA.
Ces chaînes de mesure ne sont pas requise pour la sûreté des installations, d’autres chaînes de mesure sont disponibles, mais sont mentionnées dans notre arrêté de rejet, car elle nous permettent de réaliser le bilan mensuel de l’activité tritium rejetée. Si nous réalisons un rejet gazeux avec la seule chaîne de mesure KRT 316 MA, nous courrons le risque, en cas d’indisponibilité de celle ci, de ne pas pouvoir faire le bilan administratif de l’activité rejeté pendant la période d’indisponibilité des 2 chaînes de mesure.
Dans le cas présent, il n’a aucun écart coté sûreté ou environnement les chaînes de mesure de détection étaient bien sûr disponibles et que le bon fonctionnement de la chaîne de mesure KRT 316 MA nous a permis de comptabiliser les informations requises pour le bilan mensuel.
Concernant le rejet gazeux du relatif à la « surpression du bâtiment réacteur tranche 1 », pourquoi cette pression à l’intérieur du bâtiment réacteur évolue t’elle ?
Sur le site nous avons de nombreux équipements dont le fluide de commande est de l’air comprimé. Ainsi notre réseau d’air comprimé, aspire de l’air sur site , le comprime et le distribue sur l’ensemble des ces matériels. Une partie de ces matériels est située à l’intérieur du bâtiment réacteur, et lorsque ces équipements fonctionnent une partie de l’air comprimé s’en échappe normalement (par exemple pour refermer un type de vanne pneumatique, il suffit d’ouvrir l’échappement de son électrovanne de contrôle pour que celle ci se ferme). Au fil du temps ces multiples sollicitations conduisent à augmenter légèrement la pression du bâtiment réacteur.
Nos spécifications techniques normales d’exploitation nous imposent de maintenir l’écart de pression entre l’atmosphère du BR et la pression atmosphérique extérieure inférieure à 100 mbar. Dés que cette valeur dépasse 50 mbar, nous devons comptabiliser une événement « STE » qui nous demande de réaliser un rejet pour éviter d’atteindre le seuil des 100 mb.
Lorsque nous réalisons un rejet de l’atmosphère du BR , après l’avoir bien sûr analysée, nous arrêtons notre rejet dés que la pression est descendue de 50 à 70 hpa au dessous de la pression atmosphérique. Si ce rejet a été réalisé dans des conditions anti cycloniques, c’est à dire avec une pression atmosphérique haute 1018hpa), nous arrêterons le rejet vers 950 hpa. Si une dépression arrive (pression atmosphérique de 995hpa), le delta de pression du BR ne sera plus que de 45 hpa.
Ainsi l’air comprimé de commande accumulé au fil des jours nécessite, pour respecter le critère de 100mbar, de réaliser régulièrement des rejets de l’atmosphère du BR. En fonction des variations de pressions atmosphériques, le delta de pression entre latmosphère du BR et l’extérieur peut varier assez rapidement.
Cette situation n’est pas induite par un quelconque incident, c’est une opération normale d’exploitation réalisée régulièrement sur nos bâtiments réacteurs.
Donc en réponse à vos questions en lien avec cette montée de pression ;
– Pour quelle raison : Fonctionnement normal des équipements pneumatiques et chute de la pression atmosphérique donc variation du delta P/BR
– Y a-t-il eu dysfonctionnement de la dépressurisation : Non
– Y a-t-il eu une fuite dans le BR qui aurait provoqué un dégagement gazeux : Non
– Quelle action a permis le retour à la normale avec une dépression de 67 hPa (1004–937, d’après le tableau): Réalisation d’un rejet BR normal, identique à ceux que nous réalisons régulièrement, conformément à nos procédures
– A quel niveau cet incident a t ‘il été classé : Il n’y a pas d’incident, c’est un fonctionnement normal
– A t ‘il eu des conséquences sur l’environnement : Non aucune (et il n’y a pas non plus, vis à vis de l’indisponibilité de KRT 317 MA, de « conséquences » administratives dans la mesure ou les données ont bien été comptabilisés grâce à la chaîne de mesure KRT 316 MA)
Nous restons à votre disposition pour répondre à vos questions.
Cordialement
Louis BELLEGARDE
Directeur
Division Production Nucléaire »
À suivre…