Commu­niqué unitaire : « Pour une poli­tique migra­toire d’ac­cueil et de soli­da­rité »

 

Nous, asso­cia­tions, collec­tifs de personnes exilées, collec­ti­vi­tés accueillantes et syndi­cats, faisons part de notre vive préoc­cu­pa­tion quant aux inten­tions du gouver­ne­ment Barnier en matière d’im­mi­gra­tion. Après le feuille­ton de la loi sur l’asile et l’im­mi­gra­tion, nous nous oppo­se­rons à toute nouvelle dégra­da­tion des droits des personnes exilées en France et conti­nue­rons à défendre une poli­tique migra­toire d’ac­cueil et de soli­da­rité.

A peine nommé, le Gouver­ne­ment fait de l’im­mi­gra­tion son cheval de bataille et multi­plie les annonces outran­cières et dange­reuses. Le ministre de l’In­té­rieur a déjà annoncé réunir les préfets « des dix dépar­te­ments où il y a le plus de désordre migra­toire pour leur deman­der d’ex­pul­ser plus, de régu­la­ri­ser moins ». Nous dénonçons cette repré­sen­ta­tion menson­gère des migra­tions : non, il n’y a pas de désordre migra­toire, ni de crise migra­toire. Nous assis­tons à une crise de l’ac­cueil et de la soli­da­rité, et une mise en danger des personnes exilées par des poli­tiques de restric­tion et d’ex­clu­sion dont les gouver­ne­ments succes­sifs se font les cham­pions. Collec­ti­ve­ment, nous reven­diquons la régu­la­ri­sa­tion des personnes sans-papiers, la protec­tion des mineur·e·s non accom­pa­gné·e·s, le respect de la dignité et des droits humains.

Le ministre de l’In­té­rieur a annoncé vouloir remettre en cause l’Aide médi­cale de l’État (AME). La santé des personnes exilées est à nouveau instru­men­ta­li­sée pour venir alimen­ter des consi­dé­ra­tions de poli­tique migra­toire. Nous souhai­tons rappe­ler que l’AME est un dispo­si­tif de santé, essen­tiel pour l’ac­cès aux soins des personnes et qu’elle répond à des enjeux de santé publique. A ce titre, cette poli­tique publique se décide au minis­tère de la Santé. Nous nous inquié­tons de voir nos gouver­nant·e·s s’ap­pro­prier la rhéto­rique d’ex­trême droite basée sur l’ap­pel d’air et les dépenses incon­trô­lées, pour­tant large­ment pour­fen­due par nombres d’études et rapports récents. Enfin, nous aler­tons sur le fait qu’en­vi­ron un quart des béné­fi­ciaires de l’AME sont mineur·e·s, et qu’il est into­lé­rable de vouloir priver des enfants de l’ac­cès aux soins.

Rien ne sera épar­gné aux personnes issues de parcours d’exil. Le gouver­ne­ment envi­sage même une nouvelle loi sur l’asile et l’im­mi­gra­tion pour promou­voir des mesures pour­tant censu­rées par le Conseil consti­tu­tion­nel en début d’an­née. Ceci, à l’heure où nous consta­tons déjà les premières consé­quences drama­tiques de la loi promul­guée le 26 janvier 2024. Ce gouver­ne­ment s’est lui-même placé sous la tutelle de l’ex­trême droite et a choisi de faire des personnes exilées le bouc-émis­saire de tous les maux. Ses propo­si­tions s’ins­crivent dans l’in­ten­si­fi­ca­tion du climat de peur pesant sur les personnes étran­gères, et plus géné­ra­le­ment sur toutes les personnes victimes du racisme. Le programme est clair : restric­tions des droits, crimi­na­li­sa­tion des migra­tions et des personnes soli­daires, répres­sion des personnes exilées, enfer­me­ment à tout-va. Dans sa décla­ra­tion de poli­tique géné­rale devant l’As­sem­blée natio­nale ce mardi 1er octobre, le Premier ministre a annoncé vouloir « lutter contre le racisme » et trai­ter le sujet de l’im­mi­gra­tion avec dignité, mais il se contre­dit aussi­tôt en prévoyant d’aug­men­ter la durée maxi­male légale de réten­tion, d’em­pê­cher les personnes exilées de fran­chir les fron­tières, et en faisant peser sur elles toutes les suspi­cions. En revanche, Michel Barnier ne remet à aucun moment en ques­tion les décla­ra­tions inquié­tantes du ministre de l’In­té­rieur. Nous dénonçons l’orien­ta­tion du gouver­ne­ment, et rappe­lons notre atta­che­ment à un État de droit qui respecte les personnes et les consi­dère avec huma­nité, pas comme des indé­si­rables.

Nous, asso­cia­tions, collec­tifs de personnes exilées, collec­ti­vi­tés accueillantes, et syndi­cats, appe­lons à mettre fin à cette obses­sion migra­toire xéno­phobe et dange­reuse, et à respec­ter les droits de chaque personne, indé­pen­dam­ment de sa natio­na­lité, de son origine, de sa reli­gion, de son orien­ta­tion sexuelle et de genre. Nous appe­lons chacun·e à la vigi­lance et à la soli­da­rité, à conti­nuer à soute­nir et à parti­ci­per aux actions, comme les luttes des travailleur·­se·s Sans Papiers pour leur régu­la­ri­sa­tion. Nous reste­rons mobi­li­sé·e·s contre tout nouveau coup porté au respect des droits et à la dignité des personnes étran­gères.

Signa­taires :

  • Orga­ni­sa­tions natio­nales :

Les Amou­reux au ban public / Anafé / ANVITA / Ardhis / CCFD-Terre Soli­daire / CGT / La Cimade / CNAJEP / CRID / Dom’A­sile / Emmaüs / Femmes Egalité / FSU / Gisti / Grdr – Migra­tions-Citoyen­neté-Déve­lop­pe­ment / Huma­nity Diaspo / J’Ac­cueille / LDH / Ligue de l’En­sei­gne­ment/ Limbo / Méde­cins du Monde / MRAP / On Est Prêt / Oxfam / Patrons Soli­daires / PLACE Network / Plan­ning Fami­lial / Pola­ris 14 / Réseau Fémi­niste « Ruptures » / Ripostes, pour une coor­di­na­tion anti­fas­ciste/ SAF (Soli­da­ri­tés Asie France) / Singa / Thot/ UEE / Union syndi­cale Soli­daires / UniR Univer­si­tés & Réfu­gié.e.s / Utopia 56 / Visa – Vigi­lance et initia­tives syndi­cales anti­fas­cistes / Wati­zat / Weavers

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