Une de nos porte-parole, Myriam Martin explique pourquoi elle votera Macron « malgré lui ».
« Les antifascistes conséquents étaient dans la rue ce 1er mai lors de la journée internationale des travailleurs, je les ai vus, j’y étais. Ceux qui n’ont pas arrêté de comparer la manifestation du 1er mai 2002 à celle de mardi dernier, ou de se lamenter d’un « front républicain » en perdition, n’y étaient pas. »
La position de Ensemble! est « pas une voix pour Le Pen »
Texte complet:
Dimanche prochain j’irai voter. Je glisserai dans l’urne le bulletin de vote Emmanuel Macron.
Ce choix n’est nullement guidé ou influencé par des pressions extérieures.
Bien au contraire.
Le déchaînement par médias interposés, de ceux et celles qui invectivent
les électeurs et électrices susceptibles de s’abstenir ou de voter blanc, face au danger Le Pen, a quelque chose de particulièrement scandaleux.
En effet l’affolement qu’ils expriment n’est ni sérieux, ni crédible. Cela fait un an que les sondages se succèdent et affirment de manière continue un score élevé de Marine Le Pen, l’ayant placé bien souvent en tête de tous les candidats potentiels.
Et même si Marine Le Pen n’est pas arrivée en tête au premier tour des présidentielles, sans surprise malheureusement elle s’est qualifiée pour le second tour. Sans surprise car depuis la qualification de son père en 2002, depuis 15 ans, la majeure partie de nos concitoyen-nes ont dû supporter des politiques qui ont creusé les inégalités, n’ont en rien enrayé le chômage et la précarité, ont cassé services publics et droits sociaux.
Le Pen père au second tour des élections en 2002 n’a servi de leçon ni à la droite ni au PS, c’est à dire aux partis qui se partagent le pouvoir depuis 1981.
Pire même, la droite avec Sarkozy a labouré sur les terres du parti d’extrême droite afin d’être élu en 2007, révélant la porosité entre le FN et LR.
Quant au PS, Hollande dès son arrivée à la tête de l’exécutif, s’est détourné des millions d’électeurs et d’électrices qui l’avaient porté au pouvoir pour se débarrasser de Sarkozy, et parce qu’ils avaient cru celui dont « l’ennemi était la finance ».
Le gouvernement socialiste a mené, globalement ces 5 dernières années, une politique en faveur des plus riches et des plus puissants, ne remettant jamais en cause les diktats européens et s’attaquant, pour un gouvernement dit de « gauche », au droit du travail au grand dam des salarié-e-s de ce pays avec la loi El Khomri. Sans oublier l’épisode dramatique concernant la déchéance de nationalité. Si cette mesure ne s’est pas imposée, qu’un parti qui se dit socialiste l’ait tenté, est désastreux. Tout autant l’est l’installation permanente de l’état d’urgence.
Après cela, comment les mêmes osent-ils dénoncer la banalisation des thèses du FN!? Alors que certains médias et trop de dirigeants politiques ont contribué à cette banalisation.
Pourtant ces dirigeants appartenant à des partis non qualifiés pour la première fois de leur histoire au second tour des présidentielles, ne semblent pas pressés de tirer le bilan de leurs échecs.
2017 n’est pas 2002, une partie de l’électorat de gauche hésite entre le vote pour Macron l’abstention ou le vote blanc.
Nul n’a le droit de le leur reprocher en disant qu’ils et elles font le jeu du FN, pas plus qu’il est juste d’accabler Jean Luc Mélenchon ou la France Insoumise.
Nous n’avons pas besoin de recevoir des leçons d’antifascisme, surtout de la part de ceux, comme François Hollande, qu’on n’entendait pas quand Marine Le Pen a été donnée pendant des mois en tête de tous les sondages, ou de la part de ceux qui établissaient des parallèles insupportables entre Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon!
Les antifascistes conséquents étaient dans la rue ce 1er mai lors de la journée internationale des travailleurs, je les ai vus, j’y étais. Ceux qui n’ont pas arrêté de comparer la manifestation du 1er mai 2002 à celle de mardi dernier, ou de se lamenter d’un « front républicain » en perdition, n’y étaient pas.
Le fascisme nous savons ce qu’il signifie.
Nous n’avons pas oublié, nous, les heures les plus sombres de notre propre histoire.
Nous savons ce qu’est un régime autoritaire. Les exemples malheureusement ne manquent pas. Nous savons aussi pourquoi il faut battre le FN le 7 mai prochain.
L’élection de Marine Le Pen signifierait la fin de l’état de droit, la chasse aux étrangers et aux immigrés, la poursuite des militant-e-s de gauche, des syndicalistes. L’application d’un programme réactionnaire, de régression à tous les niveaux, en particulier pour les femmes.
Il est incontestable que se saisir d’un bulletin Macron pour barrer la route à l’héritière de St Cloud, n’est pas facile à réaliser. Il s’agit de voter pour le représentant de la finance, pour le tenant d’un libéralisme destructeur, et pour un individu dont l’arrogance en particulier dans cet entre deux tours rebuterait n’importe quelle bonne volonté.
Le problème ce n’est pas l’abstention, c’est donc Emmanuel Macron lui même. Il est en effet insupportable qu’un candidat qui s’est qualifié avec moins d’un quart des suffrages exprimés, c’est à dire 16% du corps électoral, se permet d’exiger un vote d’adhésion à ceux et celles qui vont voter pour lui par défaut.
Il n’y aura pas de vote d’adhésion mais un vote barrage à Le Pen dimanche 7 mai.
Et Le 8 mai pas de répit pour celui qui veut casser le code de travail et gouverner par ordonnance.
Heureusement le formidable score de Jean Luc Mélenchon est porteur d’espoir et une base pour les résistances futures mais aussi pour envoyer à l’assemblée des élu-es qui s’opposeront aux politiques libérales et austéritaire, et qui défendront un projet émancipateur, un projet de transformation sociale, écologique et démocratique de la société.
À partir de la dynamique de France Insoumise il doit être possible de se rassembler.
Le 4 mai 2017