Nous, signataires de ce texte, sommes militant.e.s syndicalistes et enseignant.e.s dans la région de Martigues.
Depuis plusieurs années nous n’avons raté aucun rendez-vous social, aucune lutte contre les régressions sociales, aucun combat contre la libéralisation des services, aucune mobilisation pour l’environnement, aucun soutien à nos camarades en lutte. Loi travail, retraites, grèves du secteur public ou du privé… nous sommes et resterons du côté des travailleurs dans la rue, sur les piquets, sur nos lieux de travail.
Militant.e.s syndicalistes nous accomplissons aussi quotidiennement nos tâches : siéger dans les instances paritaires, défendre les collègues, organiser des réunions syndicales, participant ainsi à la vie syndicale sous toutes ses formes. Nous faisons cela car nous pensons que la transformation sociale s’organise.
Durant ces dernières années, combien de fois nous nous sommes dits: « Quand est-ce que les gens vont enfin réagir et se bouger ? ». Et voilà que des salariés, des étudiants, des retraités, des privés d’emploi… décident de manifester en portant un gilet jaune.
Pas question pour nous de regarder la révolte en cours sans en être.
Nous mesurons que ce mouvement est porteur de revendications très diverses, constitué de personnes aux intérêts parfois contradictoires et que des tentatives de récupérations de l’extrême droite existent. Mais ce dont tous les gilets jaunes témoignent c’est qu’ils n’en peuvent plus de la précarité et de leurs revenus en baisse constante.
Depuis quelques semaines maintenant, face à l’entêtement du président, face à la répression policière, face à la précarité de nos concitoyens, face à la dégradation sans fin de notre planète… nous estimons que notre place de militants syndicaux est sur le terrain.
En tant qu’enseignant.e.s, nous tenons aussi à être auprès de nos élèves, conscients des réformes qui hypothèquent leurs scolarités et mobilisés pour défendre leur avenir. Les violences policières et les humiliations dont ils font l’objet sont inacceptables et nous pointons la responsabilité du gouvernement dans ces mesures répressives disproportionnées.
Ce texte n’est pas une critique ouverte de nos stratégies syndicales mais une invitation à nos camarades qui parfois hésitent à rejoindre ce mouvement : « l’histoire nous mord la nuque camarades »! Cette même histoire nous dira si nous avons eu tort ou raison… mais pour l’heure nous en sommes.
A Martigues le 6 décembre 2018
Frédéric Brun , Amel Gherbi , Noémie Esseul , Frédéric Grimaud, Christine Lemassu , Alexis Nicolaï ; Philippe Sénégas,
Jean-Pierre Zoroddu