Dans le cadre du Programme Régional d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRAHDA), l’ancien Formule 1 de Poitiers-Sud accueille depuis la fin juillet des migrants demandeurs d’asile.
Sur ordre des Préfets ces migrants ont été transférés à Poitiers, parfois en 48h… Ils arrivent des Centres d’Accueil et d’orientation (CAO) de Châtellerault, Naintré, Minaloux-Beauvoir, Ruffec, Angoulême, Cognac, du royannais et aussi de l’Accueil d’urgence, du 115 de Poitiers. Ils s’y trouvaient parfois depuis plusieurs mois, certains bien intégrés, ayant créé des liens avec des militants et militantes d’associations.
Ils sont actuellement un peu plus de 90, des hommes seuls, de diverses nationalités, soudanais, guinéens, afghans, irakiens, sénégalais, arméniens, tchétchènes, érythréens, camerounais …. A terme il est prévu qu’ils puissent être 114 personnes dont 10 femmes.
Des conditions d’accueil inacceptables
Ils sont hébergés dans des chambres, de 9m2 à 2 par chambre ! Pas de cuisine, pas de salle collective, pas de laverie, pas de wifi pour correspondre avec leur famille. De plus certains d’entre eux ne perçoivent pas, parfois depuis plusieurs mois, l’Allocation de Demandeurs d’Asile, l’ADA ( 6,80€/jour) qui leur est due, sans que l’on sache pourquoi et combien de personnes sont concernées. Or cette allocation est leur seule source de revenu pour se nourrir.
La solidarité citoyenne pallie les lacunes de l’État.
Un collectif de citoyens et citoyennes, « Nouveau départ Poitiers », s’est créé dès l’arrivée des migrants avec comme objectif de faciliter leur installation, d’écouter leurs besoins, et notamment de leur permettre de s’alimenter… Leurs initiatives solidaires, soutenues et relayées par DNSI, ont permis de pallier les lacunes scandaleuses des pouvoirs publics, de créer des liens et d’exercer une certaine vigilance sur l’accès au droit.
le « PRAHDA » un nouveau modèle d’hébergement :
moins de moyens, plus de contrôle
Avec ce « PRAHDA », l’État créé des établissements d’hébergement d’urgence d’un genre nouveau, financés en partie par des investissements privés et en partie par des fonds publics.
Des établissements offrant des normes d’accueil et d’accompagnement inférieures à celles des Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA)
Des établissements sur lesquels le Ministère de l’intérieur exerce un contrôle quasi total par le biais d’ADOMA (société d’économie mixte qui a obtenu le marché avec 62 ex formule1). Cela permettra un durcissement de la surveillance des résident.e.s et renforcera l’opacité du système par rapport à une gestion effectuée par des associations humanitaires à but non lucratif. La convention avec le ministère de l’intérieur prévoit qu’ADOMA s’engage à assurer des missions de contrôle et de signalement totalement contraires à la déontologie du travail social.
L’État se dote là d’un nouvel d’outil pour gérer les flux des étrangers et étrangères, rationaliser le tri (qu’il entend faire entre « réfugié.e.s » et « migrant.e.s ») et surtout expulser plus et plus vite
DNSI dénonce les conditions matérielles d’accueil au « PRAHDA » de Poitiers et condamne fermement le projet politique que porte la création de ces « PRAHDA », projet qui va dans le sens d’un durcissement de plus en plus marqué des conditions faites à tous les migrants et migrantes avec un renforcement du contrôle.
Rassemblement mercredi 4 octobre à 18h devant le Palais de justice