Moins de moyens, plus de contrôle sur les migrant.e.s.
Collectif poitevin
« D’ailleurs Nous Sommes d’Ici »
Mercredi 4 octobre 2017
le Collectif DNSI appelle à un rassemblement
en solidarité avec tous les migrant.e.s et sans-papiers
18h devant le Palais de justice.
Nous disions lors du rassemblement de septembre que nous assistions à une offensive d’ampleur du gouvernement Macron qui durcissait encore la politique d’immigration et qui assumait des pratiques policières à la limite de la légalité (ou totalement illégales). Notamment dans la vallée de la Roya, à la frontière Italienne, à Calais ou à la Porte de la Chapelle à Paris.
Il poursuit dans ce sens en prévoyant des lois que l’on peut qualifier de liberticides.
Ainsi un projet de loi prévoit de permettre à la police de vérifier les papiers sans feu vert de la justice sur une grande partie du territoire. Cela serait ainsi 28,6% du territoire et 67% de la population qui serait dans ces zones où pourraient s’exercer des contrôles dérogatoires au principe constitutionnel de la liberté d’aller et venir !
Ainsi un projet de loi en cours sur l’immigration prévoit d’allonger à 90 jours (voir 105 !), au lieu de 45 actuellement, la durée possible d’enfermement en camp de rétention. Il se propose également de « resserrer » le régime de rétention des migrants demandeurs d’asile ayant laissés leurs empreintes dans un autre pays de l’espace Schengen et vers lequel les accords de Dublin prévoient un renvoi…
Avec les centres d’hébergement du Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRAHDA) comme celui de Poitiers (ex-Formule1) l’État se dote d’un outil sur lequel il exerce un contrôle quasi total. L’objectif est de rationaliser le tri des migrants et migrantes et d’expulser plus et plus vite.
La dégradation des conditions faites aux migrants et migrantes est patente. A Poitiers on continue de mettre à la rue des familles intégrées, avec enfants scolarisés. A Poitiers une mère avec enfant en bas âge peut « dormir » à la gare…
Sans que cela choque la Préfecture, sans que la Mairie s’en émeuve.
On ne peut continuer à laisser faire tout cela en notre nom ! l’indignation personnelle, la compassion ne suffisent pas.
Nos rassemblements sont un moyen d’affirmer publiquement notre condamnation de la politique menée et notre détermination à poursuivre l’action pour un changement radical. Occupons l’espace public !
Venez nombreux mercredi 4 octobre et les mercredis suivants.
Tract de DNSI daté du 1er octobre
Dans le cadre du Programme Régional d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRAHDA), l’ancien Formule 1 de Poitiers-Sud accueille depuis la fin juillet des migrants demandeurs d’asile.
Ils arrivent des Centres d’Accueil et d’orientation (CAO) de Châtellerault, Naintré, Minaloux-Beauvoir, Ruffec, Angoulême, Cognac, du royannais et aussi de l’Accueil d’urgence, le 115 de Poitiers. Ils s’y trouvaient parfois depuis plusieurs mois, certains bien intégrés, ayant créé des liens avec des militants et militantes d’associations.
Ils sont actuellement une centaine, des hommes seuls, de diverses nationalités, soudanais, guinéens, afghans, irakiens, sénégalais, arméniens, tchétchènes, érythréens, camerounais …. A terme il est prévu qu’ils puissent être 114 personnes dont 10 femmes.
Des conditions d’accueil inacceptables
Ces migrants ont été transférés en urgence fin juillet sur ordre des préfets, parfois en 48 heures, sans que rien n’ai été préparé pour leur arrivée. Ils sont hébergés dans des chambres, de 9 mètres carrés, à deux par chambre ! Pas de cuisine, pas de salle collective, pas de laverie, pas de wifi pour correspondre avec leur famille. Certains d’entre eux ne perçoivent pas, parfois depuis plusieurs mois, l’Allocation de demandeurs d’asile, l’ADA ( 6,80€/jour) qui leur est due de droit, sans que l’on sache pourquoi. Ce qui les prive de leur seule source de revenu pour se nourrir.
La solidarité citoyenne pallie les lacunes de l’État.
Un collectif de citoyens et citoyennes, « Nouveau départ Poitiers », s’est créé dès l’arrivée des migrants avec comme objectif de faciliter leur installation, d’écouter leurs besoins, et notamment de leur permettre de s’alimenter… Leurs initiatives solidaires, soutenues et relayées par DNSI, ont permis de pallier les lacunes scandaleuses des pouvoirs publics, de créer des liens et d’exercer une certaine vigilance sur l’accès au droit.
Le « PRAHDA » un nouveau modèle d’hébergement : moins de moyens, plus de contrôle
Avec ce « PRAHDA », l’État créé des établissements d’hébergement d’urgence d’un genre nouveau, financés en partie par des investissements privés et en partie par des fonds publics.
Ces établissements offrent des normes d’accueil et d’accompagnement inférieures à celles des Centres d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA)
Le Ministère de l’intérieur exerce sur ces établissements un contrôle quasi total par le biais d’ADOMA (société d’économie mixte qui a obtenu le marché avec 62 ex-Formule 1). Cela permettra un durcissement de la surveillance des résident.e.s et renforcera l’opacité du système par rapport à une gestion effectuée par des associations humanitaires à but non lucratif. La convention avec le ministère de l’intérieur prévoit qu’ADOMA s’engage à assurer des missions de contrôle et de signalement totalement contraires à la déontologie du travail social.
L’État se dote là d’un nouvel outil pour gérer les flux des étrangers et étrangères, rationaliser le tri (qu’il entend faire entre « réfugié.e.s » et « migrant.e.s ») et surtout expulser plus et plus vite.
DNSI dénonce les conditions matérielles d’accueil au « PRAHDA » de Poitiers et condamne fermement le projet politique que porte la création de ces « PRAHDA », projet qui va dans le sens d’un durcissement de plus en plus marqué des conditions faites à tous les migrants et migrantes avec un renforcement du contrôle.
Rassemblement mercredi 4 octobre 18h devant le Palais de Justice Poitiers
Signataires
La CIMADE Groupe Local Poitiers, Collectif Nouveau Départ Poitiers, Droit au Logement 86, Éducation-World 86, Sections de Poitiers et de Châtellerault de la Ligue des droits de l’Homme, Réseau Education Sans Frontière 86,
FSU 86,SNUIPP 86, Solidaires 86, UD CGT 86, Osons,
Ensemble 86, Europe Écologie-Les Verts Poitiers-Sud Vienne, Jeunes Communistes 86, NPA 86, Parti Communiste 86, Parti de Gauche 86