Ensemble!06, après la tempête qui a ravagé les Alpes Mari­times

ALEX ET LE « MONDE D’APRÈS »

           La tempête Alex et ses consé­quences drama­tiques, parti­cu­liè­re­ment dans les Alpes-Mari­times et les terri­toires limi­trophes, posent plusieurs problèmes et soulignent plus que jamais la néces­sité du « monde d’après ».

               . l’ac­cen­tua­tion des phéno­mènes de type oura­gans et violentes tempêtes entrai­nant fortes crues et inon­da­tions,  n’est pas seule­ment une carac­té­ris­tique du climat médi­ter­ra­néen, c’est aussi l’un des effets des dérè­gle­ments clima­tiques, élément expli­ca­tif curieu­se­ment trop passé sous silence depuis la tempête Alex ;

            . le contour­ne­ment des règles d’ur­ba­nisme impo­sées par la loi montagne et le choix d’ha­bi­tat isolé, souvent implanté en zones iden­ti­fiées à risque, a large­ment provoqué les dégâts drama­tiques de ce week-end ;

               . les choix d’amé­na­ge­ments aber­rants d’en­di­gue­ments et de construc­tions dans la plaine du Var, de même que l’in­suf­fi­sance ou l’ab­sence d’en­tre­tien des fleuves et rivières, sont mis en lumière par les consé­quences de la tempête Alex ;

            . les consé­quences drama­tiques concernent l’en­semble des popu­la­tions des vallées, mais plus spéci­fique­ment elles impactent les popu­la­tions les plus fragiles des zones fron­ta­lières et notam­ment les migrant·es dont nous rappe­lons que les pouvoirs publics doivent assu­rer l’ac­cueil digne, comme l’exigent les légis­la­tions natio­nale et inter­na­tio­nale, y compris et surtout dans la situa­tion présente ;

               . la manière très discu­table et inéga­li­taire avec laquelle a été exer­cée la soli­da­rité pleine et entière avec les popu­la­tions touchées par les consé­quences de la tempête Alex s’est posée de manière concrète.

            Ce qui est trop souvent présenté comme une simple catas­trophe natu­relle appelle donc d’autres expli­ca­tions et d’autres réponses, ainsi que des choix alter­na­tifs à ceux du « monde d’avant » :

               . un autre type de déve­lop­pe­ment et d’autres choix écono­miques que ceux du capi­ta­lisme et du produc­ti­visme, de la course au profit, à l’ur­ba­ni­sa­tion à outrance et au saccage de la planète, déjà respon­sables de la circu­la­tion rapide de la pandé­mie de la COVID ;

               . un autre type d’amé­na­ge­ment du terri­toire qui doit repo­ser sur la démo­cra­tie, l’éco­lo­gie et les soli­da­ri­tés, y compris inter­na­tio­nales ;

               . une soli­da­rité sans failles dans l’usage et la distri­bu­tion des moyens logis­tiques et tech­niques déployés pour tous les terri­toires touchés et pour toutes les vallées, y compris pour les popu­la­tions sans logis, immi­gré·es ou autres qui y trou­vaient refuge.

            Mais il convient aussi de rappe­ler que le risque ne sera jamais une dimen­sion tota­le­ment maitri­sable ; c’est au contraire une dimen­sion consti­tu­tive de nos rela­tions à la nature qui doit être inté­grer dans toute démarche poli­tique. Il faut que les citoyens intègrent la culture du risque pour pouvoir défi­nir collec­ti­ve­ment le niveau accep­table et les réponses souhai­tables.

            À la mise en concur­rence des terri­toires, aux logiques clien­té­listes et au chacun·e pour soi, il y a urgence à oppo­ser la soli­da­rité, le partage et la complé­men­ta­rité à la fois pour répondre aux problèmes immé­diats et pour construire pour de bon « le monde d’après ».

           Il y a urgence à consti­tuer les struc­tures adéquates pour pratiquer une auto­ges­tion du risque.         

L’équipe d’ani­ma­tion dépar­te­men­tale d’ ENSEMBLE! 06

Nice, le jeudi 8 octobre 2020

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