Exigeons une autre poli­tique d’im­mi­gra­tion respec­tueuses des droits humains

Collec­tif poite­vin « D’ailleurs nous sommes d’ici », à l’ap­pel de nombreuses orga­ni­sa­tions

Une histoire ordi­naire de sans-papiers… à Poitiers

Monsieur T., guinéen est en France depuis 8 ans. mais toujours en situa­tion irré­gu­lière. Il vit à Poitiers depuis trois ans avec sa compagne Madame D., guinéenne, ils ont ensemble un petit garçon né à Poitiers en avril 2012.

Il est inter­pellé dans la rue à Poitiers ( au faciès ?) le 23 décembre 2013. Etant sans titre de séjour la Préfec­ture de la Vienne lui signi­fie une obli­ga­tion à quit­ter le terri­toire français (OQTF).

Il est immé­dia­te­ment trans­féré au Centre de réten­tion admi­nis­tra­tif (CRA) de Bordeaux. Le tribu­nal admi­nis­tra­tif de Bordeaux confirme l’OQTF et le juge des liber­tés et de la déten­tion (JLD) prolonge la réten­tion.

La Cimade groupe local de Poitiers, par l’in­ter­mé­diaire de la repré­sen­tante de la Cimade au CRA, four­nit des docu­ments attes­tant la réalité de la vie commune entre Madame D. et Monsieur T. Sans résul­tat.

Le main­tien en réten­tion de son mari boule­verse Madame D. qui fait une fausse couche. Malgré un certi­fi­cat médi­cal attes­tant de l’état de santé de Madame D. le juge des liber­tés prolonge une nouvelle fois la réten­tion de Monsieur T.

La Cimade groupe local de Poitiers, consta­tant la détresse de Madame D. inter­vient auprès de Monsieur le Secré­taire Géné­ral de la Préfec­ture de la Vienne le 22 janvier 2014 (envoi de mail avec copie des certi­fi­cats médi­caux) pour lui deman­der de bien vouloir annu­ler l’OQTF qui frappe Monsieur T. et lui permettre de reve­nir auprès de sa famille. Sans résul­tat.

Le 24 janvier 2014 Monsieur T. est prévenu par les auto­ri­tés du CRA qu’il va être expulsé le jour même vers la Guinée. Déses­péré, Monsieur T. pris de panique, hurle qu’il ne veut pas repar­tir, qu’il va se suici­der, et finit par se proje­ter violem­ment contre les murs en se cassant le bras. Le person­nel du CRA essaye de le calmer mais Monsieur T. croit qu’on va l’em­me­ner de force et se débat ce qui aggrave sa frac­ture .

La scène très violente impres­sionne la repré­sen­tante de la Cimade et le méde­cin de garde qui estime que son état de santé n’est plus compa­tible avec la réten­tion. Il demandé à la Préfec­ture de la Vienne de lever la réten­tion pour raisons médi­cales.

Celle-ci refuse en disant que l’avis du méde­cin du CRA n’est pas suffi­sant et qu’il faut autre avis « exté­rieur ». C’est la première fois que La Cimade de Bordeaux voit une chose pareille, la préfec­ture de la Gironde respec­tant elle toujours l’avis du méde­cin du CRA.

Un méde­cin du CHU se déplace et confirme que l’état de santé de monsieu T. est incom­pa­tible avec la réten­tion. Il est donc trans­porté à l’Hô­pi­tal Pelle­grin de Bordeaux au service ortho­pé­dique ; il est opéré le 25 janvier au matin.

Il sort le mardi 28 du CHU de Bordeaux et rentre à Poitiers.

Monsieur T. est « libre », sa réten­tion a été levée. Mais sur le fond, rien n’est réglé, il est toujours sous le coup d’une OQTF que la Préfec­ture de la Vienne n’a pas annu­lée. Le respon­sable de la PAF a prévenu que si il avait échappé à l’ex­pul­sion cette fois-ci, ce n’est que partie remise et qu’ils le retrou­ve­ront.

Une histoire parmi tant d’au­tres… derrière les chif­fres…

27 000 personnes ont été expul­sées en 2013 direc­te­ment ou après un passage dans un des 25 CRA, 48 000 rete­nues dans ces prisons d’ex­cep­tion (esti­ma­tion)… Rien n’a changé !

Exigeons une autre poli­tique d’im­mi­gra­tion respec­tueuses des droits humains

avec comme mesures d’ur­gence :

  • La ferme­ture des Centres de Réten­tion Admi­nis­tra­tive !

  • L’ar­rêt des expul­sions !

  • La régu­la­ri­sa­tion de tous les sans-papiers !

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