Voici des extraits d’un article de Nice matin à propos de la santé de notre camarade. Puis des extraits d’un article de Mediapart accusateur envers le poubvoir. Rappelons que Macron trouvait « pas sage » de manifester à cet endroit -là , ce jour -là. Le souriant protecteur du voyou Benalla est décidément un sale type; toujours et partout.
NICE-MATIN 02/04/2019 Dix jours après sa grave blessure à Nice, Geneviève Legay quitte le service des soins intensifs
PAR Christophe Cirone
Loin des polémiques enfiévrées qui ont suivi son hospitalisation, la militante d’Attac de 73 ans a quitté l’hôpital Pasteur, ce mardi, en toute discrétion. Les équipes hospitalières devaient la transférer vers un service de convalescence du CHU de Nice.
Geneviève Legay avait été admise à l’hôpital dans un état très préoccupant, le samedi 23 mars. La militante altermondialiste avait été blessée au crâne lors de sa chute consécutive à une charge de la police, lors de l’acte XIX des “gilets jaunes” à Nice.
Le pronostic médical était réservé, au cours des deux premiers jours suivant sa chute. Son état de santé s’est ensuite amélioré, mais en suivant un parcours en dents de scie.
Inépuisable énergie militante
Geneviève Legay a notamment été victime de fractures du crâne, d’hématomes sous-duraux et de fractures des côtes. Ces derniers jours, sa famille évoquait les violentes douleurs dont continue à souffrir la septuagénaire. Elle peut néanmoins, désormais, faire l’objet d’une prise en charge médicale moins contraignante.
Selon Frank Gaye, d’Attac, Geneviève Legay retrouve peu à peu son inépuisable énergie militante, en attendant de retrouver la forme physique. Son entourage a veillé à la préserver du tourbillon judiciaire, politique et médiatique autour de cet épisode qui a marqué les esprits, rythmant l’actualité nationale toute la semaine écoulée.
Revenant sur ses premières déclarations, le procureur de la République de Nice a reconnu, vendredi, que la militante avait bien été poussée par un policier. Depuis, ce dernier a exprimé ses regrets, tout en précisant avoir agi dans un strict cadre légal. Une information judiciaire est ouverte pour mieux comprendre les motivations de son geste.
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Mediapart.
Manifestante blessée à Nice: la version de Macron et du procureur contredite par des policiers
28 mars 2019 PAR Pascale Pascariello
La militante Geneviève Legay a été gravement blessée lors des manifestations du samedi 23 mars à Nice. Le président de la République et le procureur ont depuis affirmé que les forces de l’ordre ne l’avaient pas touchée. Or, le jour même de la manifestation, un rapport policier, consulté par Mediapart, attestait du contraire. Nous avons également recueilli d’autres témoignages qui renforcent l’idée d’un mensonge orchestré.
Le mensonge des autorités est grossier. Depuis le samedi 23 mars, des vidéos et des versions contradictoires circulent avec une question centrale : Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, gravement blessée lors d’un rassemblement à Nice, a-t-elle été heurtée par les forces de l’ordre ? Le président de la République et le procureur de la République n’ont eu de cesse de répondre par la négative à cette question. Mais selon les informations obtenues par Mediapart, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l’enquête, la victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un homme portant un bouclier ».
Les images diffusées depuis le 23 mars, qui ont provoqué une forte émotion dans le pays, montrent cette militante historique en train de manifester pacifiquement avec un drapeau arc-en-ciel à la main, et quelques secondes après, soudainement allongée au sol avec du sang autour du visage.
Geneviève Legay a été hospitalisée pour « hémorragie méningée frontale gauche, hématome occipital droit, hématome cérébelleux droit, fracture de l’os rocher droit, fracture de l’os pariétal droit, fracture médico-sphénoïdale ».
Le jour même, Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, ouvre une enquête« en recherche des causes des blessures » et affirme qu’elle a chuté « et s’est cognée contre un pylône fixe ». Le lundi 25 mars, avec autant d’assurance, il indique, lors d’une conférence de presse, que Geneviève Legay « n’a pas été touchée par des policiers. Il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».
Pourtant, les premiers éléments de l’enquête contredisent ces affirmations. Dans un procès-verbal que Mediapart a pu consulter, daté du 23 mars à 19 h 05, un officier de police judiciaire (OPJ) écrit : « Selon les premiers éléments recueillis, la septuagénaire aurait été bousculée par un homme qui portait un bouclier, sans plus de précisions [sic] ».
Au cours de son audition, un autre policier, ayant participé à la charge, précise : « Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. (…) C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre. »
Dans un entretien avec Nice Matin, publié le lundi 25 mars, le président de la République déclare que « pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable. (…) Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci ». Là encore, les premiers constats de l’enquête sont enterrés : Emmanuel Macron assure que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ».
Arié Alimi, avocat de la famille, a déposé plainte contre « X » pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable ». « Notre plainte vise aussi Georges-François Leclerc, préfet des Alpes-Maritimes, pour complicité de violences volontaires aggravées », et « nous déposons également plainte pour subornation de témoin ».
En effet, selon l’avocat, « lorsque Madame Legay s’est réveillée à l’hôpital, le samedi 23 mars 2019, elle a indiqué que des policiers sont venus à deux reprises dans sa chambre et qu’une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c’était un caméraman qui l’avait bousculée, et non les forces de l’ordre ».
(…)
Joint par Mediapart, Bernard M. affirme lui aussi avoir vu Geneviève Legay « poussée par un policier et son bouclier pendant la charge. Une fois à terre, un policier l’a traînée. Elle a reçu des coups de pied. Et elle a été déplacée à deux mètres de sa chute, près d’un plot, d’un pylône ». Ce chef d’entreprise à la retraite a alerté les policiers sur les agissements de leurs collègues. « On m’a demandé de me taire. C’était effrayant. Je ne peux pas passer sous silence ce dont j’ai été témoin. » Le récit de Bernard soulève de grandes interrogations quant à la version du procureur selon laquelle Geneviève Legay aurait heurté un pylône. Ces coups pourraient-ils être à l’origine des côtes fêlées ?
Une chose est sûre, qui ressort de toutes les auditions : le commissaire Rabah Souchi a donné l’ordre de charger. Comme le signale l’un des policiers auditionnés, « à un moment, je me retourne et j’entends Monsieur Souchi dire “Chargez, chargez !” Suite à ces ordres, nous avons chargé les trois sections en même temps. »
Certains policiers ont enjambé Geneviève Legay alors qu’elle était déjà gravement blessée, allongée et presque inconsciente. (…)
(…) Ces faits sont là encore contredits par des policiers qui ont affirmé lors de l’audition avoir poussé des manifestants lors de la charge.
Le procureur de la République n’a pas donné suite à nos multiples demandes.