Dernières nouvelles
Depuis ce lundi 17 septembre 2018, La « Maison », lieu d’hébergement pour mineurs isolés installé au 18 rue du jardin des plantes, est menacé d’expulsion suite à l’ordonnance d’EXPULSION IMMÉDIATE du 14–09–2018.
Ce lieu est occupé depuis le 6 juin 2018 par l’association Le Collectif de La Maison qui accueille, dans de bonnes conditions, une 20 aine de mineurs isolés. Il ne présente aucun danger et n’a pas été dégradé, rien ne justifie cette expulsion sans délais.
C’est pourquoi nous appelons à une mobilisation massive devant le bâtiment, tous les jours de 5h30 à 21h afin d’empêcher l’intervention des forces l’ordre.
Seuls un rassemblement et un soutien grandissant et populaire peuvent encore faire bouger les choses et suspendre cette décision.
Des informations sont postés quotidiennement sur la page Facebook de la Maison.
N’hésitez pas à soutenir et diffuser les informations. Merci! ❤️
Ce mardi matin, plusieurs organisations et partis de gauche (PCF, EELV, Ensemble, NPA, LFI, PG, Osons Poitiers …) ont apporté leur soutien à La « Maison » et appelé les pouvoirs publics (État, Département et Ville) à « prendre leurs responsabilités et à trouver une sortie digne » pour » contribuer à trouver des lieux pour ces mineurs qui soient gérés de façon responsable, comme l’est aujourd’hui ce lieu d’accueil et d’hébergement, structuré, pas secret, pas clandestin « .
Un grand rassemblement de soutien est appelé pour ce jeudi 20 septembre à 18 heures, place du Marché à Poitiers.
Tract de l’appel
Voici une lettre adressée début août aux « Etats généraux des migrations86 ».
Un appel à notre solidarité.
Bonjour,
Nous sommes habitants du lieu d’hébergement ouvert le 6 juin 2018, mis à disposition des jeunes mineurs rejetés de l’aide sociale à l’enfance et dans le besoin d’un logement.
Depuis son ouverture (déclenché par nécessité suite à la coupure d’électricité début Mai dans le premier lieu d’habitation) jusqu’au premier Août, la maison ne connaissait pas la suite de son histoire. En moins d’un mois, c’est plus d’une vingtaine de personnes qui se sont activées afin de s’organiser pour vivre ensemble à nouveau. Une fourmilière de vies, de bons moments, et de galères, qui, parce que nous avons fait le choix d’être ensemble, font de cette maison et de ses habitants une force pour ces jeunes qui peuvent ainsi trouver un endroit où être chez eux, ou « poser la tête ». Tout n’est pas rose mais nous faisons notre possible individuellement pour apporter une aide ou pour en bénéficier, afin de retrouver de la couleur et des sourires.
Certains d’entre vous ont été convié à prendre un goûter afin de voir ce qu’il en était véritablement de ce « squat » dont beaucoup ont pu parlé et qui génère très souvent, des a priori négatifs. Tous sont les bienvenus car l’aide et la solidarité sont les seuls outils durables que nous pouvons envisager.
Malheureusement depuis le début du mois d’août, c’est avec la pression du passage d’un huissier de justice que nous vivons. C’est déterminé à faire les choses en règle que nous réagissons à cette menace.
Pour nous, il s’agit de maintenir un lieu de vie essentiel à de nombreux jeunes.
Pour eux (l’Etat), ils s’agit de les en expulser afin de récupérer un bâtiment inutilisé depuis plusieurs années. Alors même qu’ils ne se saisissent pas du problème de ces jeunes, ils décident de mettre en place les moyens pour anéantir ce que nous tentons tous, avec difficulté, de bâtir. Logement, nourriture, soutien, loisirs, activités, lecture, console, bricolage… c’est ce que l’état veut reprendre à des gens pour qui il ne bouge pas le petit doigt alors même que la loi l’y oblige. En revanche c’est d’une main ferme qu’il prépare l’expulsion et la mise à la rue de mineurs. La justice soumet ces jeunes à des procédures, toujours plus longues et compliquées, toujours plus surveillées et refusées, sans compenser cette attente de statut en leur proposant des conditions de vie acceptables.
Livrés à eux même, comme ils l’ont été pour arriver jusqu’à nous, ils sont malmenés par une machinerie de plus en plus condamnable.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous battre et de proposer une convention d’occupation à titre gratuit du bâtiment afin de pouvoir continuer à mener nos actions auprès de ces jeunes. Le combat est loin d’être gagné d’avance et c’est la raison pour laquelle aujourd’hui nous faisons appel au soutien de tous les acteurs concernant les questions migratoires sur Poitiers par le biais des États Généraux de la Migration. Nous avons préparé un petit texte (en pièce jointe) qui sera prochainement apposé sur la porte du bâtiment nommé « la maison » par ses habitants. Nous aimerions y apposer les noms de toutes les associations et structures qui soutiennent notre démarche. Si vous souhaitez nous aider dans ce sens, vous pouvez confirmer votre décision d’y apparaître par simple retour de mail.
Le collectif de la Maison
Liens :
- la page Facebook La Maison – Hébergement et soutien aux mineurs isolés en danger
- ce mercredi 5 septembre 2018, la presse locale consacre plusieurs articles à ce lieu solidaire :
- Centre-Presse affichent en Une Un squat solidaire pour jeunes migrants et consacre, ainsi que la
- La Nouvelle-République, quasiment une page intérieure sous le titre A Poitiers, une maison « réquisitionnée » pour héberger des migrants.
- et France Bleu La « Maison », un squat organisé et autogéré pour venir en aide aux migrants isolés de Poitiers