Le congrès du PS fut de l’avis unanime un moment où les professionnels du PS sont venus, de toute la France,en villégiature prendre un pot à Poitiers, non loin des lapins crétins qui font la gloire renouvelée du Futuroscope. Les hiérarques et apprenti.e.s hiérarques du PS n’avaient rien à dire, et ils ont su émettre ce message nul à la perfection. Être au PS est un métier, et un congrès PS c’est un stage de coolitude désabusée pour ces pros.
Alors, il y avait des gens du PS en ville, et les hôteliers et les restaurateurs et les cafetiers de Poitiers ont été contents ; les centaines de flics qui ont quadrillé, parcouru sans relâche la ville ont été occupés. Ce fut une ville bien occupée. Quelques dirigeants locaux du PS ont souri de façon bonhomme aux journalistes, et leur famille fut ravie. C’est un bilan vraiment très positif pour quelques uns.
Les « frondeurs » n’ont pas dit grand chose d’autre que leur amitié pour Arnaud Montebourg qui propose avec un banquier de diminuer les impôts – dans le Journal du dimanche. Que voteront-ils de ces lois antisociales et liberticides du gouvernement ? tout ? presque tout ? un peu moins ? Il est difficile de trouver encore quelque intérêt à leurs manœuvres interminables. Reste un député Pouria Amirshahi qui sort du lot, comme s’il n’était pas un vrai PS ; on verra.
Manuel Valls a quitté le congrès pour aller voir en avion ministériel un match de foot à Berlin; et l’on s’en offusque. Mais si Valls était resté à Berlin, ou s’il était encore à se goberger plus modestement avec sa cour à Poitiers, il n’aurait pas dirigé, dès lundi, les expulsions de migrants du 18ème arrondissement de Paris. Il n’aurait peut-être pas attaqué le Code du travail en servile porte-coton du MEDEF, dès mardi, en transformant les CDDs en norme.
Le congrès du PS à Poitiers aura eu cet effet bénéfique : le gouvernement aura cessé pendant trois jours ses saloperies les plus visibles. Voila pourquoi nous regrettons que le congrès du Ps soit déjà fini ; les poitevin.e.s auraient su supporter encore quelques jours de plus le monstrueux déploiement de flics, par dévouement pour leurs compatriotes, pour retarder un peu, juste un peu, ces ignominies.
Pascal B. 9–06–2015.
Et n’oublions pas le vote de la loi sur le renseignement, liberticide, qui est au bilan de ce début de semaine post-congrès de l’équipe des Valls et Hollande.