Nous publions un écho transmis par nos camarades d’Ensemble! 06 sur le soutien aux migrants bloqués à la frontière italienne :
Cela fait maintenant plusieurs années que la question de la frontière et de l’accueil digne des réfugié-e-s et des migrant-e-s se pose dans les Alpes-Maritimes et que la crise de la politique d’accueil de l’UE se voit dans toute son acuité à l’image de ce qui se passe dans d’autres partie de la France et de l’Europe.
Dans un premier temps la frontière à Vintimille a été le cœur de la question. Depuis quelques mois, la vallée de la Roya a pris le relais. Les procès de Cédric Herrou et de Pierre Alain Mannoni en ont été les symboles. Nos droite extrême et extrême droite locales l’ont bien compris qui s’acharnent sur les citoyen-e-s solidaires de la Roya. Dernier en date : Bettati, le bébé médecin passé au FN, a accusé Cédric d’être le dernier maillon d’une mafia de passeur.
Depuis deux semaines, la situation dans la Roya est devenue ingérable pour les solidaires. Par exemple, Cédric hébergeait alors une centaine de réfugiés chez lui.
Roya citoyenne a donc décidé d’amener chaque semaine collectivement plusieurs dizaines de réfugiés sur Nice afin qu’ils puissent enregistrer leur dossier auprès du forum réfugiés – PADA, première étape de leur dépôt de demande d’asile.
Le préfet, déjà condamné pour non respect de la réglementation vis à vis des mineurs, a délibérément mis des bâtons dans les roues pour mener à bien cette démarche et a bien sûr refusé de mettre à disposition un hébergement d’urgence pour les nuits où les réfugiés se trouvaient à Nice. Cela a provoqué une nuit d’errance qui s’est soldée par un blessé après une tentative musclée d’évacuation d’une place du vieux Nice, vite avortée. La présence de militant-e-s d’asso, de syndicats et de partis a permis d’éviter le pire. Depuis la solidarité s’est mise en place avec des accueils par des citoyen-ne-s ou encore dans le local de la fédé du PCF qui a fait le job.
Depuis, le préfet a commencé à débloqué des petits moyens pour accélérer les enregistrements de dossier et les flics se font plus discrets, semblant pour partie complètement perdus devant des ordres contradictoires et pour beaucoup inapplicables, d’autant que plusieurs mois de répression tous azimuts n’ont absolument rien changé à la situation.
La décision de Roya citoyenne a été salutaire pour mettre les autorités devant leur responsabilité et devant la débilité de leur politique répressive.
Elle nous oblige aussi sur Nice à passer un cran dans la structuration du mouvement de solidarité et dans notre investissement dedans, ce qui est une excellente chose.
Pour finir, il est plus que jamais essentiel de se battre sur la question de la liberté de circulation et pas seulement sur celle de l’accueil digne. C’est d’une part principiellement juste mais c’est aussi tout à fait entendable à une large échelle dans un moment où les frontières tuent.