15 décembre 2025

Les député.es de L’Après ont voté contre le PLFSS

Pourquoi nous avons voté contre le PLFSS 2026

Le Projet de Loi de Finances de la Sécu­rité Sociale (PLFSS) va-t-il amélio­rer les condi­tions d’ac­cès aux soins ou les dégra­der ? Alors que l’hô­pi­tal craque de toutes parts, que les soignants sont en grande souf­france et les patients en danger, la situa­tion va-t-elle enfin chan­ger ? C’est la ques­tion qui a déter­miné notre vote à l’as­sem­blée natio­nale.

Et la réponse est non. Nous avons donc voté contre.

Chaque année, on compte 80 Mds€ d’exo­né­ra­tion de coti­sa­tions sociales dont près de 5,5 ne sont pas compen­sées par l’Etat, ce qui explique en grande partie la dette de la sécu. Avec le groupe écolo­giste et social, nous avons mené nombre de batailles. Presqu’au­cun de nos amen­de­ments côté recettes n’a été soutenu par le gouver­ne­ment, ni contre les exoné­ra­tions de coti­sa­tions, ni sur la contri­bu­tion de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique qui dégage des profits colos­saux, ni sur les primes d’in­té­res­se­ment des hauts salaires qui devraient être soumis à coti­sa­tions. Nous avons néan­moins gagné la hausse de la CSG sur les reve­nus du capi­tal, mais dans une version épar­gnant la rente des proprié­taires et les plus values finan­cières à la demande de la droite. Nous avons gagné 4,5 Mds€ de compen­sa­tion de l’Etat, mais sans aucune garan­tie de leur prove­nance dans le PLF à venir.

Notre déter­mi­na­tion n’a néan­moins pas été vaine : nous avons réussi à suppri­mer nombre d’hor­reurs présentes dans le texte, concer­nant les appren­tis, les chèques vacances, les tickets restau­rant qui devaient être soumis à coti­sa­tion et surtout sur les pensions de retraites et mini­mas sociaux qui devaient subir une année blanche. Espé­rons que le renon­ce­ment au double­ment des fran­chises médi­cales ne réap­pa­raî­tra pas par un décret ulté­rieur. Le déca­lage de la réforme des retraites, qui donne raison aux mobi­li­sa­tions sociales et poli­tiques histo­riques de 2024 et consti­tue un gain d’un trimestre pour 300 000 personnes, a été adopté. Mais il reste d’autres “horreurs”, comme la chasse aux arrêts de travail, la tari­fi­ca­tion à l’acte dans le médi­co­so­cial, la taxe sur les mutuelles qui pèsera lourd pour les non sala­riés, chômeurs, retrai­tés et indé­pen­dants, le bonus malus sur l’hô­pi­tal visant à impo­ser des coupes et la parti­ci­pa­tion finan­cière infli­gée aux étran­gers hospi­ta­li­sés.

Dans une situa­tion de crise dans le bloc central, le groupe écolo­giste a pu jouer un rôle central dans les derniers “bougés” du texte. Sous notre pres­sion, le gouver­ne­ment a été contraint d’aug­men­ter les moyens de l’ONDAM (Objec­tif natio­nal des dépenses de l’as­su­rance mala­die). Mais pour nous le compte n’y était pas. On n’at­teint pas le niveau de l’an dernier, en tenant compte de l’aug­men­ta­tion des besoins dû au vieillis­se­ment de la popu­la­tion. Ce budget ne permet­tra pas d’évi­ter  de nouveaux drames aux urgences où des patients meurent de patho­lo­gies soignables avant même d’avoir pu voir un méde­cin…

Nous avons, tout au long de la bataille parle­men­taire sur ce texte, tenté d’ar­ra­cher ce qui pouvait l’être, sans jamais renon­cer à nous oppo­ser à Macron et son gouver­ne­ment.

Au-delà de ce budget 2026, alors que la sécu fête ses 80 ans, ayons bien conscience que droite et extrême droite n’ont qu’un même projet, remettre en cause notre modèle de protec­tion sociale. Mais comment battre l’ex­trême droite et gagner en 2027 quand la gauche est si divi­sée ?  Nos diffé­rences sur le vote du PLFSS ne sont pas à mini­mi­ser : le PS a voté “Pour”, contri­buant indi­rec­te­ment à sauver Lecornu. La FI a voté contre, comme nous, mais elle s’est oppo­sée à certaines avan­cées comme le déca­lage de la réforme des retraites et une hausse de 3 Md€ de l’On­dam !

Et pour­tant, ces vraies diver­gences stra­té­giques ne doivent pas nous faire chan­ger de bous­sole : seule l’unité de toute la gauche sur un programme de rupture avec le macro­nisme permet­tra de battre le RN.

Danielle Simon­net

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