Ce sont des salarié.e.s insulté.e.s par Jean-Luc Mélenchon qui s’expriment ci-dessous.
Leur métier c’est de chercher et de publier, d’investiguer. C’est la liberté de la presse, toujours fragile et mise en danger par les puissances d’argent comme jamais qu’ils s’efforcent de déployer.
L’esprit de France insoumise c’est un respect pour ce travail selon moi, pas des attaques contre le « parti médiatique » puis des insultes du travail des journalistes de Radio France et de Mediapart.
Pascal Boissel, militant Ensemble insoumis , 21 octobre.
Les « abrutis » de France Info à Monsieur Mélenchon…
(…) Hier, vendredi 19 octobre, vous avez dans une vidéo violemment attaqué le travail des journalistes de la cellule investigation de Radio France. Critiquer, contester, démentir le contenu d’une enquête journalistique est votre droit le plus strict. (…)
Dans votre vidéo, vos affirmations sont autant haineuses qu’imprécises et erronées. Tout d’abord, vous réservez vos insultes aux seuls journalistes de France Info, sachez que la cellule investigation de Radio France est une entité transversale, il y’a donc des « abrutis » dans toutes les rédactions de Radio France. (…)
Plus loin dans votre intervention, vous invitez vos soutiens à nous « pourrir » et nous « discréditer », car, parlant des journalistes de France Info (vous oubliez tous les autres), vous poursuivez : “Ils ont l’air de ce qu’ils sont, c’est-à-dire d’abrutis. Je demande à ceux qui nous suivent de relayer nos arguments, de montrer pourquoi France Info ment et de discréditer les journalistes qui s’y trouvent”.” Relayez, relayez sans arrêt. Pourrissez-les partout où vous pouvez. Parce qu’il faut qu’on obtienne au moins un résultat […] il faut qu’à la fin il y ait des milliers de gens qui se disent ‘Les journalistes de France Info sont des menteurs, des tricheurs’.”
Que répondre à tels propos ? Mardi vous assuriez que votre personne était « sacrée ». Alors voilà, Monsieur Mélenchon ce qui est « sacré » pour nous : l’information. Oui, ça peut paraître désuet dit comme ça, mais sachez que les journalistes de Radio France ont chevillée au corps la conviction que dans leurs radios de service public (et toutes les enquêtes de satisfaction du public le confirment) le traitement de l’information ne fait l’objet d’aucune approche partisane, de censure ni d’autocensure. Et la Société des Journalistes qui s’adresse à vous ici effectue chaque jour un travail de veille et de vigie sur le traitement de l’information à Radio France qui donne lieu à des débats permanents, car oui, Mr Mélenchon, il est des journalistes qui se remettent en question.
(…)Car voyez-vous Monsieur Mélenchon, vous qui déclariez en mars dernier que « la haine des médias était juste et saine », vous allez tellement loin que nous nous demandons quelles pourraient être les conséquences de tels propos. (…)
« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat ». Hannah Arendt.
Paru le 20 octobre
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DE LA DÉPUTÉE CLÉMENTINE AUTAIN
Le 17 octobre 2018
C’est le jour même de l’annonce du remaniement ministériel que l’une des principales forces d’opposition a subi quinze perquisitions, dont l’une au domicile de son leader Jean-Luc Mélenchon à l’aube. Les moyens déployés ont frappé, choqué, interpellé. Des messages de soutien sont venus des différentes organisations de gauche et démocratiques, de France et d’ailleurs, car le sentiment d’injustice s’est ressenti bien au-delà de la France Insoumise.
Il n’est pas question de demander un traitement de privilège, mais proportionné et juste du point de vue des droits démocratiques. Mais la procédure utilisée vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, ses collaborateurs, la FI et le Parti de Gauche, n’est pas banale : elle s’applique habituellement dans les affaires de terrorisme ou de grand banditisme. Ce n’est pas un juge d’instruction mais un procureur qui a procédé à ces perquisitions, impliquant donc le pouvoir en place. Une telle procédure ne s’embarrasse pas des droits de la défense – l’avocat ne peut pas consulter le dossier, les vices de procédures ne peuvent être contestés…
Quand on pense qu’il y a peu, M. Benalla était quant à lui prévenu la veille de sa perquisition, commanditée par un juge et non un procureur, lui permettant de faire disparaître son coffre-fort… On se dit qu’il vaut mieux être du côté de Jupiter pour faire face à la justice. Rude.