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agir / antifascisme

Media­part. 7 novembre. « Prési­den­tielle aux États-Unis : les gauches françaises face au crash démo­crate »

pascal bpar pascal b11 novembre 2024

Extraits 7 novembre 2024 | Par Mathieu Dejean

« L’échec de Kamala Harris, loin derrière Donald Trump, éclaire d’un jour nouveau les divi­sions stra­té­giques des partis de gauche français pour battre l’ex­trême droite. Les leçons qu’ils en tirent en témoignent, même si elles sont parfois hâtives.

La victoire de Donald Trump aux États-Unis a logique­ment suscité de vives réac­tions dans les partis de gauche en France. Pas seule­ment parce que la réélec­tion de l’an­cien président améri­cain provoque chez eux une impres­sion de cauche­mar répété, en pire. Mais parce qu’elle éclaire d’un jour nouveau leurs débats stra­té­giques sur la manière de défaire l’ex­trême droite.

Bien que Trump ait été condamné par la justice, qu’il ait appelé à un coup d’État ou encore qu’il ait fait des commen­taires posi­tifs sur Hitler, il a large­ment distancé Kamala Harris, qui s’est incli­née avec 5 millions de voix de moins que lui. Ce n’est donc pas qu’une victoire en nombre de grands élec­teurs. Le crash de la candi­date démo­crate face à celui qu’elle n’hé­si­tait plus à quali­fier de « fasciste » est un fait poli­tique qui ne pouvait que percu­ter les gauches françaises, confron­tées à l’as­cen­sion du Rassem­ble­ment natio­nal (RN).

Dans les heures qui ont suivi l’an­nonce de la victoire du candi­dat répu­bli­cain, de nombreux respon­sables insou­mis·es, socia­listes, écolo­gistes et commu­nistes ont réagi à chaud, en tentant de tirer des « leçons » – à l’ins­tar de Manuel Bompard, coor­di­na­teur natio­nal de La France insou­mise (LFI). Car même si la candi­da­ture de Kamala Harris est surve­nue dans une conjonc­ture parti­cu­lière après le retrait de Joe Biden, et que les ques­tions de genre et d’iden­ti­fi­ca­tion raciale ont pu jouer un rôle dans le résul­tat du vote, sa défaite est indis­so­ciable de son programme.

C’est ce que plaide en parti­cu­lier LFI, dont les diri­geantes et les diri­geants ont été les plus prompts à réagir. Et pour cause : la béré­zina démo­crate est pour eux le signe de l’inef­fi­ca­cité d’une ligne de gauche modé­rée, y compris et même a fortiori face à l’ex­trême droite. (…) « Sans projet de rupture », Kamala Harris a « échoué à mobi­li­ser l’élec­to­rat popu­laire néces­saire à sa victoire », lit-on aussi dans le commu­niqué de LFI, qui a vite fait de dres­ser un paral­lèle entre la poli­tique française et états-unienne.

Les socia­listes ont la dent moins dure contre la candi­date démo­crate. Beau­coup insistent surtout sur sa « courte campagne », jugeant qu’elle n’a « pas suffi à surmon­ter la vague popu­liste », dixit la porte-parole du Parti socia­liste (PS), Diey­naba Diop. (…) Effon­drés, les socia­listes affirment aussi que la « réac­tion » doit se situer au niveau de l’Union euro­péenne (UE). (…)

Si les réac­tions entre ces deux camps de la gauche française sont si diver­gentes, c’est parce que leurs analyses diffé­raient déjà en 2020. Joe Biden avait alors gagné face à Donald Trump, mais celui-ci avait tout de même gagné 10 millions de voix par rapport à 2016.

Pour LFI, ce résul­tat était l’illus­tra­tion que seule une ligne radi­cale pouvait creu­ser l’écart avec le duo Macron-Le Pen en 2022, quand les socia­listes consi­dé­raient que la victoire de Biden plai­dait pour aller cher­cher l’élec­to­rat centriste. L’élec­tion états-unienne de 2024 – après la prési­den­tielle française de 2022, où Jean-Luc Mélen­chon a large­ment distancé ses concur­rents à gauche sans parve­nir à se hisser au second tour – est donc pour les Insou­mis·es une confir­ma­tion de leur hypo­thèse.

C’est en tout cas la lecture qu’en fait le député LFI Antoine Léaument : « Trump a pris en charge une partie des aspi­ra­tions popu­laires en vendant du rêve sur la ques­tion du pouvoir d’achat avec ses taxes doua­nières, qui comportent une dimen­sion raciste et réac­tion­naire. En face, malheu­reu­se­ment, la gauche version Kamala Harris n’a pas opposé d’af­fron­te­ment idéo­lo­gique central, ni sur le pouvoir d’achat ni sur l’im­mi­gra­tion où elle a repris de manière édul­co­rée le voca­bu­laire de Trump [Kamala Harris s’en­ga­geait à inves­tir dans des barrières physiques à la fron­tière avec le Mexique – ndlr]. Sans contre-projet par rapport au libé­ra­lisme en train de s’ef­fon­drer, elle a perdu le vote popu­laire. »

Les Insou­mis·es insistent aussi sur l’ab­sence de diffé­rence entre Donald Trump et Kamala Harris sur la guerre à Gaza. Pour Ayme­ric Caron, député appa­renté LFI très engagé pour la cause pales­ti­nienne, l’ab­sence d’op­po­si­tion de Kamala Harris au soutien des États-Unis à Israël est le péché origi­nel : (…)

Une rupture avec les milieux popu­laires sala­riés

La dépu­tée ex-LFI Clémen­tine Autain, désor­mais membre du groupe écolo­giste, rejoint Ayme­ric Caron sur ce point et juge que, globa­le­ment, la campagne de Kamala Harris a échoué à propo­ser un projet global alter­na­tif. « Il y avait quelque chose de tiède dans le profil de sa campagne, et je ne crois pas que le temps soit à la tiédeur, explique-t-elle. C’est le problème à gauche : on est du côté de la raison, des femmes, des personnes raci­sées, mais ça ne peut pas se substi­tuer à la fierté popu­laire plus globale : il faut incar­ner la défense des inté­rêts des ouvriers et des employés, et donc parler aussi de la ques­tion du travail. » (…)

Le député socia­liste Philippe Brun, qui a créé un courant nommé Ligne popu­laire, rejoint cette préoc­cu­pa­tion et fait le paral­lèle entre les États-Unis et la France. « La gauche améri­caine perd massi­ve­ment les classes popu­laires et les hommes sans diplômes, comme la gauche française. Kamala Harris a fait campagne sur la démo­cra­tie et l’avor­te­ment, deux sujets impor­tants, mais rien sur le travail et le pouvoir d’achat », analyse-t-il.

De manière géné­rale, le socio­logue Clément Petitjean, spécia­liste du travail mili­tant aux États-Unis, juge que le résul­tat de la prési­den­tielle états-unienne signe l’échec d’une stra­té­gie centriste consis­tant, pour Kamala Harris, à « créer une pola­rité sur le mode : “le chaos ou moi” ». « L’op­tion de la stra­té­gie du vampire, selon laquelle il suffi­rait de faire la lumière sur la vraie nature de Trump pour le faire dispa­raître doit être relé­guée aux poubelles de l’his­toire », insiste-t-il.

Durant sa courte campagne, la candi­date démo­crate a en effet plutôt cher­ché à donner des gages à l’élec­to­rat modéré qu’à l’élec­to­rat de gauche, en comp­tant sur l’ef­fet repous­soir de Trump. Elle s’est ainsi affi­chée en meeting avec deux piliers du Parti répu­bli­cain, Liz Cheney et son père Dick, ou encore avec d’an­ciennes figures répu­bli­caines lors de la Conven­tion démo­crate : le gouver­neur de Géor­gie, Geoff Duncan, ou de l’an­cienne porte-parole de la Maison-Blanche, Stepha­nie Grisham.

« Cette stra­té­gie d’al­ler cher­cher un élec­to­rat répu­bli­cain modéré n’est pas payante », observe le cher­cheur, qui note que Kamala Harris a paral­lè­le­ment envoyé un signal catas­tro­phique au mouve­ment écolo­giste en reniant ses posi­tions en faveur de l’ar­rêt de la frac­tu­ra­tion hydrau­lique. 

Les partis de gauche français n’ont pas fini de tirer les leçons de cet échec. Sur son blog, le député écolo­giste Benja­min Lucas souhaite qu’ils s’at­tellent « à répondre aux angoisses du quoti­dien des classes popu­laires et des classes moyennes, à cette anxiété du déclas­se­ment qui frappe tant de nos socié­tés, à cette indé­cence des injus­tices et des inéga­li­tés, à cette accé­lé­ra­tion du temps de l’in­for­ma­tion », et assument donc « des ruptures avec un modèle néoli­bé­ral qui va dans le mur et menace jusqu’à la survie de l’hu­ma­nité »

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