Myriam Martin. Covid-19, « Rési­gna­tion ou colère ».

Myriam Martin, est porte-parole d’En­semble et élue FI d’Oc­ci­ta­nie.

Texte du 20 mars:

https://blogs.media­part.fr/myriam-martin/blog/200320/crise-du-covid-19-resi­gna­tion-ou-colere

(…)De nombreuses voix s’élèvent parmi les travailleurs-ses pour dénon­cer les condi­tions dans lesquelles ces derniers sont obli­gés de travailler. Les hommes et les femmes à la produc­tion, dans les trans­ports, les manu­ten­tion­naires dans l’ali­men­taire, les cais­sières, et surtout tous les soignant-e-s sont plus exposé-e-s au virus que ceux et celles confiné-e-s ou en télé­tra­vail. Il faut entendre ce cri de colère devant ce que certains et certaines ressentent comme une injus­tice ou comme « un 36 poids, 36 mesures ». Et ce d’au­tant que les mesures « barrière » élémen­taires ne sont pas respec­tées quand manquent gel hydro­al­coo­liques, savons, masques, quand on main­tient ouvertes des entre­prises dont l’ac­ti­vité n’est pas essen­tielle pour le pays.

Serait-ce que le gouver­ne­ment répond aux sirènes du Medef, en exhor­tant nos conci­toyen-n-e-s à aller travailler ?

Peut être bien.

Il y a là un double discours et une double atti­tude insup­por­tables :

– L’ap­pel inces­sant à se confi­ner, avec des sanc­tions à la clé d’un côté, et le main­tien d’ac­ti­vité sans lien avec la crise sani­taire de l’autre, dans des condi­tions bien souvent non conformes en terme de sécu­rité pour les sala­rié-e-s.

– la culpa­bi­li­sa­tion à outrance pour les « incons­cient-e-s inci­viques qui sortent » et le main­tien absurde du premier tour des élec­tions muni­ci­pales. Comment ne pas penser à quel point cette déci­sion poli­tique irres­pon­sable aura peut-être permis à l’épi­dé­mie de se propa­ger ?

(..)Comment ne pas être atter­rée devant le manque de masques, de gels au sein d’une des plus grande puis­sance écono­mique mondiale !

Comment ne pas consi­dé­rer un « retard à l’al­lu­mage », comment faire confiance après les décla­ra­tions de l’ex ministre de la santé, Agnès Buzyn ?

Si comme le dit l’exé­cu­tif, tout est fait pour ralen­tir l’épi­dé­mie et assu­rer la sécu­rité de l’en­semble de nos conci­toyen-n-e-s, il faut prendre d’autres mesures qui s’im­posent et écou­ter ceux et celles qui prennent des risques d’être conta­miné-e-s au quoti­dien :

– tout d’abord mettre à l’abri les sala­rié-e-s dont le secteur d’ac­ti­vité n’est ni primor­dial ni essen­tiel dans le cadre de la crise du covid 19.

– Mettre tout en œuvre pour assu­rer la sécu­rité de ceux et celles travaillant dans des secteurs socia­le­ment utiles pour l’en­semble de la popu­la­tion : sécu­rité sani­taire avec les moyens adéquats, orga­ni­sa­tion du travail qui limite voire supprime promis­cuité et contacts rappro­chés quand cela est possible.

– Si des mesures ont été prises pour porter secours aux entre­prises, d’autres doivent être obte­nues en faveur des sala­rié-e-s en chômage tech­nique. Le gouver­ne­ment doit s’en­ga­ger à ce que leur soit verser inté­gra­le­ment leur salaire. Il n’est pas ques­tion non plus que des sala­rié-e-s se voient impo­ser de prendre dans cette période de confi­ne­ment leurs congés payés. Rester chez soi, confiné-e-s, ne corres­pond nulle­ment à l’idée qu’on se fait des vacances !

Enfin si nous sommes « en guerre contre le virus » nous devons déve­lop­per une « écono­mie de guerre » contre celui-ci : soute­nir et déve­lop­per la produc­tion de masques, de gels, de respi­ra­teurs. c’est à l’état de l’or­ga­ni­ser dans cette situa­tion d’ur­gence.

(…)C’est un vrai plan dans la santé qu’il faut annon­cer dès à présent avec la hausse des rému­né­ra­tions de tout le person­nel et le déve­lop­pe­ment d’un service public sur l’en­semble du terri­toire natio­nal, gratuit et acces­sible à tous et à toutes. Assez des ferme­tures de lits, de services et d’hô­pi­taux de proxi­mité !

Nous saurons rappe­ler à Mr Macron « sa décla­ra­tion d’amour » aux services publics que ses poli­tiques libé­rales ont contri­bué à détruire un peu plus ces trois dernières années.

Comme nous devons rappe­ler dès à présent à nos diri­geants que nous, la gauche poli­tique et syndi­cale, le mouve­ment social large­ment mobi­lisé ces derniers mois, et tous ceux et celles qui aspirent à une autre société, que nous sommes présents et vigi­lant-e-s. Et que même si nous sommes pour l’ins­tant empê­chés de nous réunir, de mani­fes­ter etc. nous saurons nous faire entendre.

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