Sur le site du NPA86, Alexandre, en un article daté du 2 mai, interpelle rudement la gauche radicale locale, hormis le NPA, la CNT et les JC.
« Dans la gauche dite radicale, on sent bien que le fonctionnement totalement horizontal et les discussions qualifiées de « gauchistes » mettent les militants des appareils traditionnels « hors jeu ».
Oui, nombre de discussions, pas toutes, peut-être pas la majorité, qui ont lieu à Nuit debout peuvent être qualifiées de « gauchistes ». Gauchiste qualifie dans une certaine tradition marxiste des déclarations anticapitalistes, posées comme revendications politiques, dont on ne conçoit pas comment elles pourraient prendre réalité à court terme. Virer tous les patrons, abolir l’état, vivre sans lois sont des formules que je qualifie de gauchistes.
J’ai été militant de cette gauche révolutionnaire de la fin des années 70 et au-delà qui fut qualifiée de gauchiste par la presse comme par les directions du PS et du PCF ; j’ai assez de mémoire pour ne pas entendre dans ce mot une disqualification. A vrai dire, les paroles gauchistes venant en un climat de racisme et de xénophobie paraissant jusque là inexorablement envahir la société me sont agréables à entendre.
L’absence des militant.e.s ?. Ce qui est juste c’est que les militant.e.s du NPA sont présent.e.s à Nuit debout Poitiers plus que celles et ceux d’Ensemble, du PG, d’ EE-LV. Il y a tant de raisons d’avoir du mal à dégager le temps pour les Nuits debout : les horaires de travail, les exigences familiales, les responsabilités syndicales, les petits ennuis de la vie,etc. Nous voudrions pouvoir y être plus présent.e.s. Nous y sommes dans a mesure de nos forces, de notre nombre, de nos possibilités.
Pas de faux procès : ce mouvement à Poitiers et ailleurs est une nouvelle étonnante et réjouissante, Ensemble comme le NPA l’affirme.
Que nos militant.e.s ne soient pas à l’initiative ne nous « dérange » pas (quelle idée saugrenue), tant ce à quoi nous sommes habitués, c’est à des initiatives militantes obscures où nous ne rallions pas grand monde.
Ainsi dans les quelques initiatives de solidarité avec le peuple grec, le NPA fut peu présent et toujours très discret. Je ne dirai pas que c’est parce que le NPA trouvait que l’expérience grecque n’était pas assez révolutionnaire ; non, je ne dirai pas ça du NPA86.
Une autre critique est : « des militants chevronnés viennent, ils ne participent pas vraiment aux débats (et encore moins aux commissions) mais font plutôt acte de présence. Pourquoi ne sont-ils pas à l’aise dans le mouvement ? ». Eh bien, on peut être « militant chevronné » et écouter et se taire, ne pas avoir à tel moment de la discussion le sentiment d’avoir quelque chose d’important à dire. Dans un mouvement jeune, l’expérience rappelle que c’est une parole fragile qui éclot, qu’intervenir d’une façon que l’on considère juste et logique peut être entendu et compris comme destructeur.
A Paris, ce week-end, lors de « Global debout », des militants internationalistes d’Ensemble sont intervenus ; c’était en tant que militants (pas en nommant leur organisation) et dans une commission ad hoc. C’est plus proche des habitudes militantes certes mais c’est aussi dans l’esprit de Nuit debout. Une idée à creuser?
Et puis, une remarque : il y a aussi des jeunes qui passent à Nuit debout et ne restent pas, qui ne trouvent pas leur place dans une assemblée où le groupe « permanent »a appris à se connaître, a ses codes, comme dans toute expérience humaine.
Pour conclure brièvement, vraiment, il serait aimable de ne pas décréter que nous sommes « has been », camarade Alexandre. Je crois pouvoir dire fortement qu’il est prématuré de l’affirmer. A nous de vous le prouver.
Pascal Boissel , 16–05–2016
Je trouve que ton texte Pascal n’est pas à la hauteur de l’enjeu que constitue Nuit Debout et du comment articuler la question de ce mouvement social actuel (et des autres luttes) avec ce qui est existant politiquement en termes de partis et des stratégies qu’ils mettent en œuvre (à gauche du PS j’entends).
Le texte d’Alexandre ( d’ailleurs, pourquoi titres tu « discorde avec le NPA86 » vu que c’est un texte d’Alexandre Raguet qui n’engage que lui?) parle de fond et de stratégie (dont il faut débattre), par ailleurs, sur certains points que tu lui reproches, il s’inclue également dans la critique.
Son texte semble avoir été lu de travers et caricaturé (comme celui sur notre position au NPA86 sur la police où aussi le cas, nous en avions rediscuté par la suite), ne retenant que quelques points que tu sembles prendre comme une attaque vu que tu te sentirais visé (ce qui n’est pas le cas!) et c’est bien dommage que tu puisse apporter seulement cette « contribution » aux débats en cours que nous avons dans Nuit Debout au quotidien mais aussi à l’extérieur (dans le NPA, avec d’autres organisations, nos proches, les connaissances etc.).
Nous en reparlerons de vive voix, car ce n’est pas possible de te répondre par message interposé sur un tel contenu et encore moins de faire une réponse plus poussée vu les « points de discorde » que tu soulèves.
Nicolas,
Si le texte d’Alexandre n’engage pas le NPA86, dont acte; il me semblait que si, et je trouve le reste de son texte très intéressant et constructif. Parler de discorde n’est pas parler de discorde nécessairement durable. On discute, on précise les enjeux et les désaccords et puis on voit.
Tu ne réponds à aucun de mes arguments te contentant de dire qu’on a caricaturé son texte. On, je ne sais pas, mais moi je ne l’ai pas caricaturé.
Sur la question de la stratégie, j’ai fait un texte « dégageons Valls et Hollande », (avant de faire ce texte sur le texte d’Alexandre) où je parle de stratégie politique et qui est sur ce site; j’y parle de Nuit debout; et j’avais fait un autre texte court sur Nuit debout au préalable. N’hésite pas y répondre. Donc l’accusation de ne pas faire de texte prenant en compte la stratégie à construire et ce qu’apporte Nuit debout est faux.
Ce petit texte ici, qui est beaucoup plus lu que cet autre texte, ne voulait que répondre à quelques formulations trop unilatérales, selon moi, d’Alexandre. Du point de vue d’un militant d’Ensemble, pas de toute la « gauche radicale » visée par Alexandre, et je ne représente que moi ce faisant, au moins jusqu’à présent.
Sur la police, j’ai fait un texte si je me souviens bien. Quel est le problème avec ce texte que tu cites en passant?
Je comprends vraiment mal en quoi il t’ est difficile de me répondre, sauf à m’accuser de caricaturer, ce qu’il faudra me démontrer. Me reprocher de répondre par écrit à un long texte d’Alexandre est curieux, non? Moi, je le félicite d’avoir écrit ce texte qui contribue au débat. Si on apoursuivait un débat, je pourrais préciser les points d’accord selon moi, mais si ça n’intéresse personne de discuter réellement, je ne le ferai pas.
Quant à ma présence à Nuit debout Poitiers, je ne te rendrai pas de compte, j’y vais lorsque je peux; j’ai l’occasion d’aller à Nuit debout à République aussi, je me tiens informé de ce qui s’y passe de façon assez fréquente. L’important en l’occurrence est que de nombreux militant.e.s d’Ensemble vont et participent à Nuit debout à Poitiers, à Paris et ailleurs.
Sur ton billet à proprement parlé, je maintiens ce que je dis, c’est une lecture en diagonale et caricaturale :
Déjà il eut été plus réglo que tu mettes le texte d’Alexandre en lien url directement lisible afin que chacun se fasse un avis en le consultant. Ensuite, cela aurait été plus pertinent que tu dises directement aussi ton avis sur le texte d’Alex (favorable ou pas ? tu le félicite où d’ailleurs dans ton texte ?) au lieu de le préciser seulement en réponse à mon commentaire : par exemple ce qu’il apporte au débat, tu aurais pu le mettre en relation avec ton texte « dégageons valls et hollande » et ta réflexion (que j’avais lu et avec lequel je ne suis pas d’accord pour de multiples raisons, mais justement ça aurait permis de discuter dessus au regard des deux positions), bref de discuter de façon constructive au lieu de ne tirer trois points décontextualisés parce qu’ils t’arrangent pour créer une polémique inutile, sans discuter de fond, sans faire avancer la réflexion.
Je préférais en parler directement de vive voix avec toi, car c’est plus simple, parce que je préfère dialoguer directement pour débattre, parce que je ne suis pas accroché à la virgule, au mot, à la phrase quand je parle politique et que ça évitait ce type de pavé mais si tu insistes je vais te répondre plus clairement.
Le texte d’Alex initialement a été une contribution aux débats qui avaient lieu sur la liste Osons, sur la possibilité d’un positionnement possible vis-à-vis de Nuit Debout et de l’importance qu’il y avait à investir ce mouvement. Il est paru ensuite sur le site du NPA86 avec sa signature seulement, et aussi sur son blog Mediapart (qui n’est pas le blog du NPA86 à ce que je sache). Elle est basée sur des observations de ce qui se fait ailleurs, des lectures aussi et comptes rendus, et sur sa participation active dans le mouvement à Poitiers.
Ici à Poitiers, certains militants (je l’ai constaté également pour l’avoir lu dans des contributions individuelles qui n’engageaient que leurs auteurs et pour en avoir parlé avec d’autres) sont en effet contre Nuit Debout parce que cela ferait doublon avec l’existant par exemple, ce qui ne les empêche pas par ailleurs d’être bienveillant avec le mouvement dans certains cas, ce qui n’empêche pas non plus d’autres militants de la même organisation politique de s’y investir à Poitiers comme ailleurs. Le fait de ne pas y participer en tant que stratégie est un choix que je respecte, mais pour lequel je suis en désaccord. Ce n’est pas un souci pour nous, vu que cela ne nous empêche pas de construire avec d’autres camarades le mouvement. Nous cherchons au NPA, mais aussi les membres de Nuit Debout de lier les deux (Nuit debout et collectifs existant), nous ne les opposons pas.
Alexandre n’évoque aucun problème particulier avec le terme « gauchisme », il ne fait que reprendre un terme employé par des personnes de gauche que tu qualifies de « radicale » qui critiquent Nuit Debout (d’ailleurs on ne les voit pas, ils sont cohérents, on ne peut pas les critiquer pour ça). Il n’y a pas de disqualification, je ne comprends pas pourquoi tu as besoin de revenir sur ce point, si ce n’est de convaincre les lecteurs sur ta droite des aspects positifs du « gauchisme » (est-ce ton intention vraiment ?) ou d’essayer de nous convaincre que ces personnes ne sont pas à rejeter pour autant : on respecte leurs choix stratégiques, on ne les rejette pas pour autant à Nuit Debout, la porte est grande ouverte. Donc oui je ne comprends pas bien ou tu veux en venir.
Il n’y a pas de « faux procès » sur la disponibilité des militants : déjà pour reprendre les termes d’Alex, il parle « de la quasi absence des dirigeants politiques», et non des militants de base de ces mêmes organisations. Des militants NPA ne sont quasiment pas venus depuis le début du mouvement, on ne les enguelent pas pour autant. Des militants étaient présents au début, d’autres moins en ce moment, c’est ainsi. On sait que les gens ont des priorités et font ce qu’ils peuvent en fonction des contraintes.
Comme je l’expliquais un peu plus haut, des personnes n’y vont pas par choix aussi. Il y a bien des raisons : C’est pour cela qu’Alex parle des personnes restant cramponnés à leurs vieux réflexes politiques, et il en parle sans faire de distinction dans les organisations : qui te dis qu’il ne parle pas des militants de LO ou des néo situ qui sont sur Poitiers par exemple, ne s’y rendent pas ? Qui te dis que certains militants du NPA (il y en a qui nous l’ont dit, cela n’empêche pas de soutenir franchement) ne sont pas largués aussi vis-à-vis de ce mouvement ?
Bref, il n’ « interpelle [pas] rudement » les organisations (même s’il cite NPA/JC/CNT mais c’est anecdotique) pour reprendre tes mots. Il ne raisonne pas en logique partisane comme tu sembles le faire dans ton texte. Il montre simplement les limites de chaque côté (Nuit debout en a, comme certains « militants chevronnés » d’organisation politiques dites « traditionnelles») : connaitre ces limites, c’est une première condition pour tenter d’unifier en créant des passerelles entre ces mondes pour unifier ces composantes dans quelques choses de plus vaste.
Il dit par exemple (et je suis d’accord) qu’un militant expérimenté peut apporter des choses au mouvement, (ex. sur l’extrême droite) faire ressource…ce que nous voyons sur le terrain au quotidien, et c’est drôle de temps à autres, nous en avons vu d’Ensemble86 (eh oui !) qui ont pris la parole et c’était bien. Nuit Debout remet en cause pas mal de reflexes (moi le premier), dans ton billet tu préfères trouver des excuses à ceux qui n’y vont pas qui restent cantonnés à leur conception « traditionnelle » de la politique (où il faut défendre sa chapelle), qui ne se remettent pas en cause à minima pour x ou y raison : en écrivant ce billet, tu confortes ces personnes dans leurs représentations de la politique, je pense qu’au contraire il faudrait les convaincre quand on affirme soutenir le mouvement (cela n’empêche pas de critiquer le mouvement) comme nous essayons aussi de notre côté de convaincre des personnes de Nuit debout qu’appartenir à une organisation politique ou syndicale, être militant ou dirigeant ne sont pas des gros mots. Tu pourrais lire aussi le message (avec lequel je suis en accord à 100%) envoyé par Christiane Q. (sur les listes variées) qui participe aux Nuits Debouts, qui n’est pas encartée et qui dit sensiblement avec ses mots la même chose que dirait Alex ou moi et qui interpelle l’ensemble des militants qu’elle côtoie dans des collectifs de luttes variés.
Bref, tu donnes l’impression de te faire le porte-parole des organisations non citées par Alexandre. Tu cites continuellement le « nous » dans ton texte, par exemple vis-à-vis du mot « has-been » et tu prends systématiquement la défense de ces organisations alors que cela ne nous intéresse pas. Donc soit tu les défends effectivement mais je ne comprends pas trop pourquoi, soit tu te sens visé (à tort). C’est en tous cas contradictoire avec ton affirmation de commentaire selon laquelle tu parlerais en tant que simple militant parmi les autres militants dits « radicaux », en plus « radical » est en soit déjà sujet à débat : au sein d’une même organisation il y a des « radicaux » qui ne croient pas à Nuit Debout (sur notre gauche comme sur notre droite) et d’autres qui y croient sans y participer pour x raisons, d’autres encore qui sont à fond dedans. Si tu ne veux pas qu’il y ait des malentendus, dis « je » tout simplement dans ton prochain texte. Je comprendrai davantage tes intentions. 😉
Pour les jeunes qui ne trouveraient pas leur place : oui on n’est pas parfait, on met en place des règles pour que ceux qui parlent le moins puisse le faire, pour que les femmes puissent aussi davantage prendre la parole. Ça prend du temps, c’est ainsi. Je ne comprends pas pourquoi tu soulèves ça comme un argument sachant que dans les orgas « traditionnelles » il y a exactement le même fonctionnement, et pas forcément la mise en place de ce type de règles favorisant la prise de parole et l’action des plus timides, des moins expérimentés, des femmes.
Voilà j’ai fait ma critique de ton texte, tu vois ce n’est pas terrible, ça n’apporte rien non plus aux débats en cours, c’est pour cela que je préférais directement échanger avec toi. Ca aurait été moins assommant.
Deux trois remarques pour finir sur ta réponse à mon (long et assommant) commentaire (tu tenais à ce que je te réponde par écrit) :
« On, je ne sais pas, mais moi je ne l’ai pas caricaturé. »…
Je n’ai pas dis pas « on » mais « son billet a été» en parlant du billet d’Alex: tu es l’auteur du billet, donc c’est à toi que je me suis adressé, pas autres militants d’Ensemble. Je ne vois pas pourquoi donc pourquoi tu fais une distinction et que tu éprouves le besoin de mettre : « on, je ne sais pas ».
« Sur la police, j’ai fait un texte si je me souviens bien. Quel est le problème avec ce texte que tu cites en passant? »
Tu disais, en forme d’écho critique de notre texte de l’époque, en somme qu’il n’est pas possible de dissoudre la police car le crime ne peut pas disparaitre. On est d’accord que le crime est consubstantiel avec la société, cela n’empêche pas – et nous (le NPA86 cette fois-ci)le disions clairement- dans notre texte qu’on peut réguler aussi et sans Police au sens que nous l’entendons dans notre société actuelle : on proposait par exemple que les femmes battues soient reçues par des assos dédiés avec du personnel formé spécifiquement et non par un policier. Là encore, tu nous avais caricaturés. Nous en avions discuté par la suite, Sourabad t’avais même tiré des exemples concrets et vécus de sociétés sans Police, mais visiblement tu l’as refoulé. Tant pis, c’est bien dommage que tu n’es pas intégré cette discussion. Je notais simplement que le procédé utilisé pour le texte d’Alex comme pour ce texte dont l’un des aspects était la Police et sa dissolution était le même (même si ce texte nous nommait pas, il peut après pile poil après le nôtre).
« Me reprocher de répondre par écrit à un long texte d’Alexandre est curieux, non? Moi, je le félicite d’avoir écrit ce texte qui contribue au débat. « Quant à ma présence à Nuit debout Poitiers, je ne te rendrai pas de compte, j’y vais lorsque je peux; j’ai l’occasion d’aller à Nuit debout à République aussi, je me tiens informé de ce qui s’y passe de façon assez fréquente. L’important en l’occurrence est que de nombreux militant.e.s d’Ensemble vont et participent à Nuit debout à Poitiers, à Paris et ailleurs. »
A vrai dire, je disais simplement mon avis sur ce texte : je pourrais te répondre que je trouve « curieux » de ta part de me reprocher de critiquer ton texte disponible sur un blog d’accès public 😉
Je ne te demande pas de te justifier, ni des « comptes » et je ne « t’accuse » pas et je ne te « reproche » rien (entre guillemets ce sont tes termes)…et j’accepte volontiers le débat, je le fais au quotidien. Si je refusais le débat, je n’aurais même pas réagi à ton texte…Merci donc de cesser ce type de rhétorique méprisante, vieille comme le monde en politique comme ailleurs et qui n’apporte rien aux débats justement…
Ce qui m’a poussé à réagir c’est que je ne comprends pas ce que ton texte apport en tant que tel, si ce n’est à créer de la polémique pour le simple fait d’en créer. Cela n’apporte rien et c’est tout ce que Nuit Debout critique (à raison) au quotidien car les gens ne supportent plus cette façon de faire de la politique. A part dégouter les gens qui souhaitent s’investir et de laisser des professionnels entre-eux qui aiment se jauger à leurs status, leurs capital militant, ça ne sert à rien. C’est sans doute ça aussi qui gêne certains : que le capital militant des professionnels de la politique et des militants professionnels soit dévalorisé à nuit debout.
Bref en effet, j’ai sans doute accordé trop de l’importance à ta pseudo « contribution » et j’aurais dû la prendre pour ce qu’elle est : un commentaire de texte qui n’apporte rien sur le fond, ou à la réflexion à la gauche du PS et pour lequel on doit rester indifférent.
Pour terminer : sur ton texte de fond demandant de dégager valls et hollande, tu proposes pour solution de rejoindre « l’appel des 100 », ce qui n’est pas une solution novatrice en soit, c’est encore une un énième appel contextuel venant « d’en haut » préférant les alliances d’orgas au détriment du fond. Je pense au contraire que le « haut » devrait « s’abaisser » et composer avec le « bas » qu’est Nuit Debout et prendre le temps (oui le prendre !), pour peut-être à terme (ce que j’espère) se dissoudre dans quelque chose de plus vaste : et là effectivement il faudra un appel. Bref, je ne suis pas d’accord avec toi, tu ne me convaincras pas du bien fondé de quelque chose qui ne fonctionne pas depuis 40 ans si ce n’est pour produire de l’abstention à gauche, de la montée de l’extrême droite, une gauche plurielle donnant un 21 avril, de l’illisibilité dans les projets proposés, de l’enterrement des utopies d’émancipation de l’individu vis-à-vis du système économique et social actuel. Nuit debout n’en à rien à faire de ce type d’appel qui tape à côté et reproduit encore quelque chose de connu. Cette façon de faire là aussi est morte depuis bien longtemps, il est dommage de chercher encore et encore à la reproduire et de combattre des moulins à vents tel Don Quichotte plutôt que d’aller à la rencontre du neuf car des générations militantes apparaissent ainsi que de nouvelles pratiques de la politique, de se remettre en question, se tromper aussi : ça ne fait pas de mal pour qu’au fur et à mesure seul de meilleur à gauche puisse rester et réenchanter le monde. C’est mon avis, comme ça tu le connais, je sais que de toute façon je ne te convaincrai pas sinon tu aurais eu un autre point de vue vis-à-vis de l’appel des 100.
A plus
Merci de ta réponse.
Il se trouve que je suis extérieur aux débats dans Osons, ça s’est fait ainsi il y a quelques temps, ça s est imposé à moi. Je ne supposais pas que mon texte puisse être lu comme défense de celles et ceux qui dans Osons parlent en terme de bienveillance de leur rapport à Nuit debout. D’où beaucoup de malentendus dans notre échange.
Le nous que j’utilise dans mon texte évoquait Ensemble et à un niveau national et local par exemple mais il pouvait y avoir malentendu en effet.
La référence au gauchisme, je l ai faite en discutant de Nuit debout avec une militante du Npa et d autres, je la précisais ici.
En aucun cas je ne justifie l’absence de participation de tel ou tel à Nuit debout. J y passe aussi, samedi dernier par exemple, et à Paris aussi et surtout Ensemble y participe et participe à sa construction plurielle.
Sut la police, il faudra que nous ayons un débat sur l État. J’en ai tenté un un à plusieurs voix à Poitiers il y a des années, La positiondu Npa est proche de celle de traditions libertaires Les travaux d intellectuels marxistes d Ensemble ne fait pas partie assez de la théorie commune.
Sur l appel des cent, j ai mis en ligne trois textes le même soir et celui « dehors Valls et Hollande « est le principal. J y tente d articuler plusieurs aspects d’une situation devenue heureusement fort contradictoire. L.appel des cent est un aspect, et je le présente comme potentiellement porteur d’une alternative de gouvernement immédiate à Valls et Hollande. C est discutable, ça se veut dans la tradition des positions de la défunte LCR. Ce n’est pas un autre monde ici, mais quand le Fn semble à 30 % d’influence électorale il est important de proposer en tant qu organisation politique une alternative en termes de gouvernement.
Enfin, je neméprise pas mes contradictrices et contradicteurs. Dernier malentendu et pas le moindre.
Heureux et rassuré de voir que tu ne méprises pas tes contradicteurs. 🙂
Sur la Police, je ne sais pas ce qu’’est « la position du NPA » qui serait « proche des traditions libertaires » ni ce que sont les « travaux d’intellectuels Marxistes d’Ensemble ». Cela donne l’impression que tu signifies de façon latente que le NPA serait une position idéaliste et à Ensemble sur une position Matérialiste, comme si des libertaires marxistes ne pouvaient pas exister, comme si il ne pouvait pas y avoir plusieurs Marxismes, comme si Ensemble avait le monopole du Marxisme vis-à-vis du NPA (que ce soit localement ou nationalement), comme si Marx n’avait jamais abordé la destruction de l’Etat in fine pour libérer totalement le genre humain (c’est un raccourci mais c’est lié).
Cette étiquette de « marxiste » limite pur jus, je te la laisse bien volontiers, c’est amusant parce que Marx lui-même ne se disait pas « Marxiste » comme Trotski ne se disaient pas « Troskiste » (c’était y même plutôt les staliniens que le classaient ainsi quand lui se disait communiste). C’est amusant également parce que d’autres organisation ou courants bien sectaires et se revendiquant du « Marxisme Léninisme » critiqueraient les positions dites « idéalistes » et « réformistes » d’Ensemble et son manque de maitrise de la dialectique. Bref pour dire que l’étiquetage a ses limites, si ce n’est réduire une personne/une orga/ à une caricature à ce qu’il n’est pas car niant ce qu’il pourrait être ou ce qu’il est en réalité, que je n’oppose pas idéalisme et matérialisme (car ce sont des oppositions construites, intereliées et qu’il faut tenir les deux à la fois si on veut rassembler), que depuis Marx Bourdieu et de nombreux sociologues ont enrichi les façons d’appréhender les phénomènes sociaux, les classes sociales ect, et que là aussi il y a des limites je ne t’apprends rien….Tout ça pour dire qu’il est nécessaire de se libérer aussi (pour tout le monde et je m’inclus) de ces étiquetages, de cesser également de retourner le stigmate, de prendre ces connaissances pour ce qu’elles sont, des ressources seulement, mais de ne pas non plus en être esclave, car aussi pertinent un concept soit-il pour appréhender une situation, il n’en demeure pas moins imparfait et réducteur à l’échelle de ce que sont la réalité, l’Histoire, l’individu. Cela parait évident mais ça va mieux en le disant…
Enfin, concernant l’appel des 100, j’avais noté que tu le trouvais discutable. Que cela soit s’inscrive dans une tradition de la feu LCR je m’en contrefiche, qu’il existe en soit ne me pose aucun problème mais ce n’est pas non plus une bonne solution pour lutter contre le fn même à court terme car les chances que ça donne une candidature unique et consensuelle à gauche de gauche sont peu élevées (il y a trop d’égos, de logiques de pouvoir et de prestige…) donc pas de support concret (candidature) pour faire face au FN , les déssacords de fond entre orgas ne sont pas réglés, les militants (et encore pas tous…ex au NPA) ne sont pas rassemblés, cela donne une image défensive de vote utile « contre le FN »( et contre le PS) que l’on reproche au PS, que le FN récupère et véhicule à son profit pour renforcer son discours pseudo « anti système » tout en dénonçant notre connivence avec celui-ci. C’est défensif avec les limites que ça comporte quand il faudrait idéalement reprendre la main et être offensif : même si concrètement il faut du temps et se le donner (c’est mon avis) pour dissoudre toutes les orgas dans quelque chose plus vaste qui pèsera beaucoup plus dans le rapport de force. J’ai l’impression pour ma part que cette démarche n’apporte rien de concret et d’efficace aux outils existants et limités qui existent contre le FN. C’est insuffisant par rapport aux nécessités posées par la situation et ça brouille le message auprès des gens plus que cela éclaircie les horizons : autrement dit, cela ne les incitera pas à voter et faire de la politique. Cela montre une incapacité de beaucoup de militants professionnels et de professionnels de la politique à se remettre en cause et à faire preuve à minima d’imagination : c’est bien pourtant de cet ingrédient dont on a besoin si on veut changer le monde. Ici, comme depuis 40 ans, il est comme passé à la trappe et c’est problématique….
Je place des espoirs au processus de Nuit Debout (comme toi aussi), car cela fait émerger des nouveaux militants jeunes comme vieux, des anciens qui reviennent, ND essaient de faire converger les luttes variés et de mutualiser des connaissances et pratiques: Podemos a mis 5 ans pour apparaitre, mais ce temps pris est un mal nécessaire pour faire émerger une conception neuve et fraiche, plus en adéquation avec les réalités et les attentes des gens qui fuient les partis, pour les réimpliquer à terme ceux qui ne votent plus et qui sont désespérés, pour se remettre en cause (stop aux logiques de concurrence, de prestiges et de pouvoir présents presque partout dans les orgas et entre orgas ). De ce magma, sans doute je l’espère (et même si ça ne sera pas parfait comme toute chose), se façonnera un outil où on se retrouvera sur l’essentiel pour avancer ensemble, qui redonnera espoir à tous et qui ne se coupera pas du mouvement social, qui bien au contraire favorisera son immersion dans le champ politique, si bien que l’intensification de la relation créée de la dichotomie mouvement social et politique n’aura plus de sens à terme et disparaitra d’elle même… voilà, tu trouveras ça « idéaliste », c’est vrai, et c’est tant mieux, cela ne m’empêche pas pour autant de marcher sur mes deux pieds au quotidien 😉
A plus
Je ne suis pas persuadé que la formule mail soit le moyen d’expression le plus approprié pour ce type de discussion. J’ai déjà eu l’occasion de le constater.
Ceci dit, j’ai une question qui me semble centrale et à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse satisfaisante à ce jour :
Il est clair que nous avançons vers une société où les citoyens veulent « prendre part », individuellement et/ou collectivement. Il est tout aussi clair que les Institutions actuelles, les formes d’organisation y compris les formes « parti », ne répondent pas aux attentes profondes d’une prise en compte des désirs. Entre « horizontalité » (démocratie la plus totale, où le pouvoir est systématiquement dilué dans le peuple) et « verticalité » (centralisme plus ou moins autoritaire, où le pouvoir est soit délégué, soit confisqué, soit les deux à la fois), quelle serait la forme la plus légitime de gouvernance du grand nombre ? (et qui ne soit pas une formule vague de type « démocratie » qui n’a aujourd’hui plus aucun sens).
Bon courage
Dans 8h, je ramasse les copies.
YM