Sur ce sujet voici un article rédigé par notre camarade Valérie Soumaille pour la revue de la FSU, Pour:
Rentrée dans le sup
Parcoursup a eu beau tourner tout l’été, près de 50 000 jeunes restaient sans affectation post bac le 5 septembre.
Ce n’est bien sûr pas le chiffre mis en avant par le ministère de l’Enseignement Supérieur qui préfère parler des 72% de candidats (584 447/811 000 inscrits) ayant accepté une proposition, affirmant que ces résultats sont bien meilleurs que ceux du système d’affectation précédent APB.
Bien meilleurs, vraiment ?
Sur les candidats ayant, à ce jour, accepté une proposition, près de 73 000 (12.5%) l’ont fait en attendant une réponse positive sur un autre vœu. 178 622 inscrits (22%) ont d’ores et déjà annoncé qu’ils quittaient la procédure. Avec les 40 762 dont la plateforme est sans nouvelle, ce sont 27% des jeunes qui se sont volatilisés. Les classes sociales dont ils sont issus seraient intéressantes à connaitre. Quant aux candidats toujours en recherche d’une place via Parcoursup, ils ne sont pas moins de 8 961.
En 2017 avec APB, dès le 1er jour, 61% des inscrits obtenaient leur 1er vœu, 81% se voyaient proposer un de leur trois premiers choix et 70% l’avaient accepté de façon définitive. La hiérarchisation des vœux des candidats d’une part et l’ouverture de suffisamment de places dans les filières plébiscitées par les étudiants d’autre part sont indispensables pour affecter tous les bacheliers.
Celles et ceux qui obtiendront finalement une place en Licence seront accueillis dans des conditions encore dégradées. L’ouverture de 29 000 places de plus sera insuffisante pour les 40 000 bacheliers supplémentaires attendus. L’Etat prévoit pour cela 35 millions d’euros, soit 875 euros par étudiant. Bien loin des 13 870 euros correspondant au coût d’une année de scolarité à l’université. L’annonce tardive n’ayant pas permis de recruter les enseignants nécessaires, le recours aux personnels contractuels va encore exploser.
Bien sûr, malgré des conditions difficiles, chaque étudiant pourra compter sur l’engagement des agents de l’enseignement supérieur pour l’accompagner au mieux.
Valérie Soumaille