Pratiques N°91 « Covid-19 : autop­sie d’une crise (2e partie) »

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Le premier numéro consa­cré à la pandé­mie « Covid-19 : Autop­sie d’une crise » s’est élaboré les mains dans le cambouis.
Ce deuxième numéro pour­suit le travail engagé et tente de tirer les ensei­gne­ments de ce que nous avons vécu, de passer des intui­tions empi­riques et du recueil d’ex­pé­riences à une mise en lumière des effets posi­tifs comme des impasses. Cela n’a pas été une surprise de consta­ter que les initia­tives qui ont permis d’en­cais­ser ce choc sont nées de l’en­ga­ge­ment et de la créa­ti­vité des profes­sion­nels sur le terrain, qui se sont réap­pro­prié des savoir-faire dont ils avaient été dépos­sé­dés par des années de proto­co­li­sa­tion et de ratio­na­li­sa­tion. Au contraire, les poli­tiques et les instances déci­sion­naires se sont montrées inca­pables de faire face à la situa­tion, faute d’ac­cep­ter la remise en ques­tion des dogmes libé­raux qui ont laminé le champ de la santé.
Des études récentes soulignent que les consé­quences morbides de l’épi­dé­mie touchent plus dure­ment la classe la plus pauvre de la popu­la­tion et que les effets béné­fiques du confi­ne­ment ont profité davan­tage aux classes sociales aisées qu’aux classes popu­laires.

Du grand nord cana­dien aux îles des Comores, des épidé­mies des siècles passés aux polé­miques scien­ti­fiques modernes, de l’in­ti­mité du cabi­net du prati­cien géné­ra­liste aux collec­tifs de soin en psychia­trie, c’est en chaus­sant des lunettes de philo­sophe, d’an­thro­po­logue ou de socio­logue ou à travers les témoi­gnages de citoyens ou de soignants que nous vous propo­sons d’ex­plo­rer l’uni­vers de cette Covid. Ce sont les espaces inves­tis par les soignants, les person­nels de santé, les patients et leurs familles qui pour­ront redon­ner toute leur place à l’ac­cueil et aux soins au plus près des personnes.
En se reti­rant, la première vague a révélé les écueils de notre société et permis de consta­ter que les digues qui ont tenu sont celles construites dans le ciment des soli­da­ri­tés. Mais pour combien de temps si rien ne vient confor­ter « le vivre ensemble »? Il ne saurait y avoir de chan­ge­ment durable sans tenir compte des mobi­li­sa­tions, des réflexions, des pratiques alter­na­tives déve­lop­pées par les acteurs.

Dans les mois, les années à venir, nous devrons déve­lop­per la recherche sur ces virus qui n’ont pas fini de nous surprendre, mais aussi et surtout il faudra revoir l’or­ga­ni­sa­tion de la santé sous les auspices de la soli­da­rité dont elle n’au­rait jamais dû s’écar­ter. L’ur­gence abso­lue est de « la sortir du marché » pour para­phra­ser le président de la Répu­blique qui ferait bien de réécou­ter atten­ti­ve­ment son discours du 12 mars 2020…

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Sommaire du N°91

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