Quand dans la presse locale on insulte les jeunes liber­taires

Dans la Nouvelle répu­blique-Centre presse de dimanche 13 juin, un petit édito­rial signé VB, inti­tulé « Indi­gna­tion sélec­tive » commen­tait la mani­fes­ta­tion contre les idées d’ex­trême-droite de la veille.

 » (..)On a a ainsi vu marcher des commu­nistes, des Insou­mis, des Verts, des socia­listes tendance Hamon, plus tout un tas de syndi­ca­listes, bref une bonne partie de la la gauche répu­bli­caine et démo­crate, précé­dés des cris de « A bas l’Etat, à bas la police! Certes on a bien senti une gêne parmi les orga­ni­sa­teurs mais au moment des prises de parole, pas un n’a jugé utile de dénon­cer ces slogans. On ne voit pour­tant pas en quoi il serait plus respec­table à gauche de défi­ler derrière un grou­pus­cule appe­lant à la destruc­tion des insti­tu­tions de la Répu­blique que de frayer, à droite avec des mouve­ments mettant sur le dos des immi­grés les maux de notre pays« 

On a bien lu: des jeunes liber­taires criant « A bas l’Etat » sont pour notre plumi­tif, c’est d une équi­va­lente dangé­ro­sité pour la démo­cra­tie que les orga­ni­sa­tions racistes! Le vieux cri anar­chiste, « A bas l’Etat », cri pour l’éga­lité et la soli­da­rité, devrait être dénoncé par le reste de la gauche selon notre analyste. Affir­mons ici que si cela se faisait la gauche fini­rait de s’ef­fon­drer, ces cama­rades liber­taires ont bien des défauts mais pas celui d’avoir été à la traine des combats anti­fas­cistes. Bien sûr on pour­rait expliquer en quoi ce slogan n’est pas le notre, mais ce n’est pas le lieu ici.

Ils sont « une poignée », « un grou­pus­cule », et ils mena­ce­raient nos insti­tu­tions, pour­suit VB: voici qui est reco­pié de l’ar­gu­men­ta­tion du Rassem­ble­ment natio­nal. N’est-ce pas?

Peu de temps après que des poli­ciers aient mani­festé en masse devant l’As­sem­blée natio­nale avec certains de leurs diri­geants « syndi­caux » affir­mant que c’était à eux de dicter les lois, de rendre la justice, alors que la secte roya­liste Action française (amie du RN) multi­plie les coups de force contre la gauche, alors que la facho­sphère trouve un relais complai­sant parmi les édito­ria­listes qui pérorent sur C News et ailleurs, qu’une vidéo fasciste mime la mise à mort d’un mili­tant LFI, l’in­di­gna­tion sélec­tive est ici le fait de VB.

Nous conti­nuons à espé­rer un mini­mum d’éthique démo­cra­tique de la part des jour­na­listes locaux.

Il n’est peut-être pas trop tard. Tous les jour­na­listes n’ont pas voca­tion à finir leur carrière en rabâ­chant un discours de haine sur C News, nous ne l’igno­rons pas.

PB, 16–6–2021

Une réflexion sur « Quand dans la presse locale on insulte les jeunes liber­taires »

  1. Les manifestations ont eu lieu partout ce samei dernier. Et aussi à Marseille. Notre camarade Samy Joshua y est intervenu:

    Prise de parole de Samuel Johsua à la manifestation contre l’extrême-droite hier à Marseille :
    « On nous dit qu’on s’alarme pour rien, que la France n’a pas basculé dans le fascisme, que Macron n’est pas Le Pen. Nous le savons bien, encore heureux ! Mais les digues sautent l’une après l’autre, les vents mauvais poussent des vagues de plus en plus hautes et sapent la falaise à la base.
    Comme le disait si bien Françoise Giroud, « Ainsi commence le fascisme. Il ne dit jamais son nom, il rampe, il flotte, quand il montre le bout de son nez, on dit : C’est lui ? Vous croyez ? Il ne faut rien exagérer ! Et puis un jour on le prend dans la gueule et il est trop tard pour l’expulser ».
    Qui ne voit le calcul sordide de Macron et des siens ? Concurrencer Le Pen et le RN sur son propre terrain, jour après jour, loi après loi. Et espérer nous appeler ensuite à « faire barrage ». Alors que ce gouvernement sert à l’évidence de passerelle pour une extrême droitisation du pays. Voilà des généraux qui appellent ouvertement au coup d’Etat et le gouvernement ne dit rien ou si peu. Attention, danger ! Une fois les démons sortis de la boîte de Pandorre, rien ne garantit qu’on arrivera sans dommage à les remettre en cage. Voilà que des royalistes rescapés du Moyen-Age s’en prennent physiquement au président du pays ! Et donc ce n’est pas juste un danger pour l’avenir. Des gens de notre peuple en payent déjà le prix, là, maintenant, sous nos yeux. Les musulmans ou supposés tels assimilés au terrorisme sanguinaire, la Méditerranée devenue un sinistre cimetière, les manifestants éborgnés, les racistes dans la police qui peuvent se lâcher sur les réseaux de manière ignominieuse avant que de tester le tout d’une manière tellement discriminatoire que l’on ne compte plus les organismes internationaux et nationaux à s’en émouvoir. Et encore les syndicalistes sur lesquels on pose un contrat mafieux. Et maintenant l’appel au meurtre direct contre les Insoumis (mais on sait bien que ça concerne toutes celles et ceux qui résistent et résistent encore).
    On veut des preuves de la gravité de la situation ? Le sénateur RN Ravier, affirmant publiquement quand il était Maire des 13/14 à Marseille, qu’il en tenait pour la théorie complotiste et raciste du « grand remplacement ». Il paraît que le RN veut protéger les femmes de l’islamisme ? Mais ses élus votent systématiquement contre toutes les avancées pour lutter contre le sexisme et les inégalités hommes/femmes. Comme nous le rappelait Simone De Beauvoir, « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Et encore : une manifestation dominée par des factieux le 19 du mois dernier qui ose s’en prendre à l’indépendance de la justice, avec le soutien indirect (et même tout à fait direct) de tant de gens de gauche. Oui, l’heure est grave.
    On nous dit qu’on défend les Lumières là-haut ? Sinistre plaisanterie. Dans cet immense mouvement des Lumières, divers et contradictoire souvent, une chose au moins est unanimement partagée : la séparation des pouvoirs, allègrement piétinée par le côté obscur de la force le 19 mai. La liberté d’expression, principe sacré que nous faisons notre? Les voilà exigeant des comités de censure dans les universités contre le judéo-bolchevisme, pardon, contre l’islamo-gauchisme. Même en 68 jamais De Gaule n’avait imaginé une chose aussi dictatoriale. La laïcité ? Voilà l’admirable et difficile construction qu’est la Loi de 1905 cul par-dessus tête, utilisée contre une seule religion par ces mêmes secteurs d’extrême-droite qui n’ont de cesse de vomir les racines laïques de la République au nom de celles, fantasmées, dites « chrétiennes ». Les valeurs de la République ? Comme s’il n’y avait pas débat à leur propos quand Macron nous dit que cette République c’était à Versailles qu’elle était en 1871 et pas à la Commune de Paris. Condorcet, homme des Lumières s’il en fut, nous disait déjà : « Le but de l’instruction n’est pas de faire admirer aux hommes une législation toute faite, mais de les rendre capables de l’apprécier et de la corriger. Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme à la volonté de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus, afin que chacune devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison ». Et c’est bien en usant de ce droit que nous proposons une nouvelle République.
    Et on ose en plus venir nous chercher sur notre combat contre l’antisémitisme qui ne s’est jamais démenti une seconde ? N’est-ce pas le ministre Darmanin qui saluait Napoléon en ces termes : Il « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaine de milliers de juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations… étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets ».
    Les juifs, l’argent, le mal : l’antisémitisme de base, la vraie pensée de Darmanin. Nous, nous savons faire la différence entre cet antisémitisme de base, dont on connaît la sinistre postérité, et la critique indispensable d’un gouvernement colonialiste israélien dominé par l’extrême droite. Là bas aussi ? Oui, malheureusement le danger est général. Dans tant de pays on arrive à convaincre ceux d’en bas qui sont dans la difficulté, ou qui craignent de l’être à la suite des politiques libérales déchaînées au profit d’une poignée, que leur ennemi n’est pas en haut, mais à côté ou parmi les plus en difficulté qu’eux. Eternelle racine du fascisme. On n’en sortira pas sans en finir avec ces politiques, et en ouvrant à nouveau l’espoir collectif. Et il y a moyen, vraiment : les générations nouvelles sont incomparablement plus tolérantes que les précédentes vis-à-vis des minorités. Et l’attachement à la redistribution, au partage des richesses, à la justice sociale, à la défense des services publics, demeure hyper majoritaire dans le pays. C’est notre boulot de répondre à ces promesses qui cheminent trop silencieusement. Déjà avec nos candidates et candidats aux élections de la semaine prochaine. Et avec notre programme, l’Avenir en Commun. Mais, comme dit le poète, « quand le blé est sous la grêle, fou qui fait le délicat ». S’unir, le plus largement possible, malgré d’éventuelles divergences, pour barrer la route à ce glissement infernal vers la domination des idées d’extrême droite.
    Aujourd’hui, c’est un début. Malheureusement le combat sera long. Mais nous étions là, nous sommes là, nous serons là. Oui, aucun doute à ce sujet, nous serons là, comme toujours aux premiers rangs, pour y prendre toute notre place. »

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