Le décès de Michel Rocard est annoncé ce 2 juillet.
Il fut un dirigeant du PSU jusqu’en 1974, puis du PS, puis un Premier ministre de Mitterrand, puis un ami de Sarkozy président. Et ce soir Valls se réfère à lui ; et il a raison : Rocard, homme gauche il y a une quarantaine d’années, fut ensuite l’incarnation du ralliement au néolibéralisme du PS. Ne contestons pas cependant aux amis de Mitterrand leur ralliement enthousiaste à ce même néolibéralisme, même s’il fut apparemment un tout petit peu plus tardif.
Certes, reconnaissons avec tous les experts que l’intelligence de Valls comparée à celle de Rocard évoque un grain de sable sur une plage. Mais politiquement, dans ce monde politique tel qu’il est devenu, est-ce si important ?
Rocard fut l’incarnation de cette dite seconde gauche de la fin des années 1970 dont les dirigeants, de trahison en trahison, s’efforcèrent d’être à la droite de Mitterrand et de ses fidèles, dans une course effrénée qui amena le PS et la CFDT à l’état où ils sont aujourd’hui. Aujourd’hui, ex mitterrandistes et ex rocardiens et ex n’importe quoi sont d’accord avec Hollande.
Ce Hollande dont on a dit qu’il nous a déçus alors qu’on n’en attendait rien. Puis on s’est habitué à ce que les Hollande-Valls-Cazeneuve soient des clones des sarkozistes qui eux-mêmes copient le FN.
Bref, Rocard, comme homme de gauche nous a quittés il y a une quarantaine d’années. Le PS, la CFDT, le MEDEF et LR pleurent sa disparition physique ce jour.
Quant à nous, nous attendons la disparition de la loi Travail, portée par ses héritiers. Et nous agissons dans ce sens.
Toutes mes pensées, en cette soirée, vont aux victimes des exactions répétées de la police de Cazeneuve contre nos manifestations, aux victimes de la justice de classe, aux licencié.e.s d’hier et d’aujourd’hui dont les vies sont trop souvent brisées par les patrons et leurs calculs.
PB, 2 juillet 2016