Le 17 décembre dernier Ensemble ! 86 avait organisé une soirée débat pour fêter entre camarades cette fin d’année.
Voici une tentative de compte rendu de la partie débat. La deuxième partie était réservée aux agapes et n’est point racontable.
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La présentation
Plutôt que de brosser un tableau global de la situation, voici quelques touches, quelques bribes d’idées pour déclencher le débat entre nous. Pas beaucoup de bonnes nouvelles dans ce tableau.
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Les attentats du 13 novembre 2015
Il y avait eu Charlie qui avait été un attentat meurtrier contre la liberté d’expression. Là il s’agit d’un attentat contre une façon de vivre : fête, mixité, joie, etc. Le but de Daesh est de monter une partie de la population française contre une autre partie de la population française : Daesh veut apparaître comme le recours des musulmans sunnite contre les oppressions. Pour cela il bénéficie de la complicité de tous les racismes qui sont notamment potentialisé, exacerbés par le FN qui s’en fait le chantre.
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Le FN
Une anecdote. Un camarade socialiste était joyeux le lundi matin après la victoire de Rousset aux électiosn régionales. Mais le nombre de voix de l’extrême droite ne fait qu’augmenter d’une élection à l’autre et même entre chaque tour. Le FN ce n’est pas la droite en pire. C’est autre chose. Ses idées de repli identitaire sur une France blanche, mâle, catholique est reprise du PS à la droite. Le social disparaît au profit de l’identitaire. Le FN est aux portes du pouvoir et apparaît de plus en plus comme la seule opposition à la politique libérale de l’Union européenne défendue par le PS et la droite.
Il y a bien urgence à se battre pour les réfugié-es, les migrant-es et les sans papiers. À travers ce combat se joue une question de société. Voulons-nous l’Humain d’abord ? Il y a une frange de jeunes, et c’est nouveau, qui viennent aux mobilisations.
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Syriza
Lors du référendum en Grèce nous avons eu l’espoir d’une rupture, d’une brèche dans le mur de la finance imposée par l’Union européenne. En fait Syriza n’avait pas de plan B. Syriza a trahit ? C’est un sale coup contre l’idée même d’une alternative internationaliste à gauche.
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L’état d’urgence.
Le gouvernement et pratiquement toute la classe politique l’on avalisé. Il va être proposé de durcir la constitution en donnant plus de poids à l’exécutif et à la police au détriment du contrôle judiciaire. Si Le Pen arrive au pouvoir le boulot législatif sera fait et tous les « abus » seront légaux.
Il reste quand même la question réelle : comment ne pas mourir dans un attentat ? Plusieurs réponses :
– une politique étrangère de la France qui cesse les bombardements aveugles en Syrie ; fin du deux poids deux mesures quand il s’agit d’Israël ; arrêt de l’armement et du commerce effréné (notamment à travers le véhicule publicitaire qu’est le sport) des dictatures du Golfe.
– une partie de notre pays cultive la discrimination contre les arabes, les maghrébins, à travers l’embauche, l’habitat. Cela passe notamment par une discrimination contre ce qui est censé être leur religion : l’islam. La laïcité en doit pas être prétexte à discrimination.
– On a pu constaté l’inculture crasse des kamikazes. Il faut miser sur une culture exigeante pour tou-tes. Les réformes par exemple du collège n’arrangeront rien. La baisse des subventions à la culture non plus.
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La COP21
Le mouvement social pour le climat a été empêché. Par exemple à Poitiers la manifestation était interdite, comme partout en France, sous prétexte de sécurité alors qu’elle avait lieu devant le marché de Noël et l’ouverture du H&M . Rien à voir avec l’état d’urgence car le gouvernement avait déjà interdit les manifestant-es étranger-es avant les attentats.
L’accord final n’est qu’une mise en scène, un story telling : de l’émotion dans une belle histoire. Dans la réalité l’accord en s’engage aucunement à la réduction des gaz à effet de serre, en parle pas du renouvelable, rien n’est contraignant et tout est renvoyé à plus tard.
L’enjeu c’est maintenant de monter un mouvement social sur le thème du climat qui va être la mère de toutes les batailles. Dans la Vienne s’est créé la Coalition Climat 86 et Solid’Art. Il existe déjà le Collectif pour la sortie du nucléaire
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Les élections espagnoles du dimanche 20 décembre 2015.
Ensemble ! 86 organise une soirée causerie. Ce sera le mardi 19 janvier à 20h30 à la salle Timbaud de la Maison du Peuple (rue Saint Paul). On y parlera de la situation dans l’État espagnol au sortir de ces élections.
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Le mouvement syndical
Tragiquement il n’y a rien à dire de saillant depuis septembre.
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Les élections régionales
La réforme de l’État est menée tambour battant. Elle est présentée comme technique et raisonnable (le « mille feuille »). Elle créé les grandes Régions, les regroupement d’intercommunalités, les métropoles. Il s’agit d’éloigner le contrôle citoyen, de briser la structure issue de la révolution française (nation/département/commune) pour la remplacer par Europe/Grande Région et sa métropole/grosses intercommunalités, de créer des structures qui puisse être autonome dans la grande compétition mondiale.
La population n’y comprend plus rien, ne décide de rien, l’immense majorité des élu-es non plus.
Les élections régionales ont lieu en période d’état d’urgence, dans un climat qui n’a pas permis le débat.
Les résultats : à la gauche du PS, c’est la bérézina. Le FDG est en dessous des 5 %. Il n’y aura pas d’opposition à la majorité libérale PS-EELV. La seule opposition sera à droite et à l’extrême droite.
Au niveau financier c’est une catastrophe pour nos organisation. Nous lançons d’ailleurs une souscription.
EELV passe tout juste la barre des 5 % et participe à la majorité libérale de Rousset. Il reste toujours au sein d’EELV a trancher entre la participation ou opposition au libéralisme incarné à gauche par le PS.
Le NPA a disparu des radars électoraux. Émiettement des autres listes (Nouvelle Donne, Vague citoyenne) et éternité à la mode LO.
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Que faire ?
À Ensemble ! Nous défendons la marche sur deux pieds : les mobilisations citoyennes ET l’alternative politique. Même si les deux ont leur autonomie, l’une ne va pas sans l’autre, le développement de l’un est un encouragement pour l’autre.
Les mouvements sociaux :
– se syndiquer et agir dans le monde du travail
– renforcer les collectif citoyens (ancien Théatre, laïcité, tafta, climat, DNSI, nucléaire…)
Tout remettre à plat (là il s’agit de ma seule opinion)
– plus que jamais il faut construire une alternative politique et citoyenne unitaire tout en ne reproduisant pas les échecs des « collectifs anti-libéraux », du NPA ou du FDG qu’il faut analyser.
– il faut repenser la place des partis politiques dans cette unité citoyenne politique. Il faut adopter dès le départ une contention du poids des partis par exemple comme l’a fait la FSU à sa fondation en obligeant à des majorité de 70 % pour limiter le poids des gros syndicats et des gros courants de pensée. Il faut organiser le silence des militants hommes pour laisser plus de parole aux militant-es non encarté-es : inscription sur une liste pour prendre la parole, limitation de la durée de parole à la deuxième prise de parole, ne pas suivre l’ordre d’inscription dans la prise de parole quand il s’agit de prioriser la prise de parole des femmes, des jeunes, des nouveaux, et des non encarté-es avant les militant-es habituels.
Tout le monde dira qu’il ne faut pas pensé qu’aux élections mais tout le monde se positionne déjà pour les Présidentielles de 2017.
Il faut revoir jusqu’à nos mots. Par exemple travailler sur la « sécurité » qui peut être celle du « sentiment d’insécurité » ou celle de la « sécurité sociale ». Par exemple en devrions-nous pas miser notre discours sur l’efficacité réelle pour vivre en sécurité malgré Daesh en misant sur une autre politique étrangère, le développement de la culture et des SP et une autre répartition des richesses pour que tout le monde ait un travail ?
Pascal Canaud
Le débat
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Voici quelques notes rapides sur plusieurs prises de paroles les unes à la suite des autres.
Il existe une urgence éducative. L’école en peut pas tout mais elle peut beaucoup. Le discours critique sur l’école est difficilement audible chez les personnels. Du côté des élèves il y a une banalisation de la violence, de l’exclusion et de la discrimination.
Le mot « sûreté » plutôt que « sécurité » est à reprendre dans son acception de la révolution française. Idem pour le salaire indirect qui est nommé « charge » actuellement.
Dufflot a fait un geste vers Hollande et Valls vers Raffarin : c’est inquiétant. Quelle évolution d’EELV ?
Comment accrocher les gens en concurrence avec la satisfaction par la consommation. Il faut reprendre frontalement la bataille pour la réduction du temps de travail. D’ailleurs, pour militer il faut du temps et on en a de moins en moins à cause du boulot. Il faut engager la bataille du temps libéré.
La montée du FN n’est pas du aux attentats. Le FN séduit les délaissées du PS et de la droite quand il dit qu’il vaut mieux donner l’argent aux pauvres français qu’aux pauvres sans papiers.
Le FDG est illisible. Les bisbilles politicardes rebutent. 75 % d’abstention chez les moins de 25 ans.
« Créons un « collectif d’unité populaire » pour que la parole se libère, qu’on fasse rêver, que les partis laisse de la place.
Je ne veux plus être trahit par le PS qui me trahit depuis plus de 20 ans. Les hommes politiques dégoûtent et je me suis mis en retrait pendant cette campagne car c’est le dégoût qui domine chez moi.
On est toujours en période électorale depuis deux ans. J’espère que cette année 2016 sans élection nous laissera le temps de faire autre chose que de courir après les voix.
Nous avons un problème d’implantation. On a le tord de penser que les gens vont venir vers nous. Nos pratiques militantes doivent être changée. Il faut qu’on aille dans les quartiers. Tout ce qui faisait lien se casse la figure. Il faut qu’on démocratise notre parole.
Reconstruire par la base serait un échec. La plupart des gens ignore l’existence même d’Ensemble !
Il vaut mieux en pas essayer le FN car ils nous feront la peau.
Pour l’instant beaucoup de gens pensent que FDG+PCF. D’autres pensent que le PCF n’existe plus. Pour la plupart des gens il existe Mélenchon et le FDG et c’est tout.
Mélenchon n’est qu’un aboyeur et ses interventions sont contre productives et en nous servent pas.
Nous pouvons faire un constat d’échec : le projet que nous portons est inaudible notamment pour les gens d’en bas. Il n’existe que les libéraux et le FN.
Nous ne sommes pas identifiés comme écologistes. Il y a là un chantier.
Il faut éviter le cartel de partis.
Pour les Régionales ont est parti tardivement en campagne avec des configurations d’entente et d’implication des partis du FDG très différentes suivant les départements. Les personnes non encarté-es devraient trouver leur place et militer dans un FDG ouvert qui malheureusement ne fonctionne qu’au moment des élections. On a raté les assemblée citoyenne (AC) après les présidentielles.
Les syndicats ont encore une influence dans les entreprises là où ils existent. Il y a encore un positionnement de classe contre le patron.
Il existe un lien dialectique entre les luttes sociales et l’alternative politique. Cela marche aussi sur le terrain écologique.
On cherche à nous enfermer dans le chantage : Hollande ou FN.
Il y a un échec d’Ensemble !. J’étais au PSU et j’ai vécun plusieurs configurations de regroupement politique. Mais de regroupement en regroupement nous sommes de moins en moins nombreux.
Les personnes doivent se regrouper sur des idées, des valeurs, quelque soit leur étiquette.
Que ce compte rendu soit une invitation à écrire un article !
Bonjour,
Les peuples se mobilisent différemment d’un pays à l’autre. Podemos en Espagne fonde son projet sur trois concepts, rébellion, révolution et réformisme. Le parti communiste espagnol est disqualifié et ne fait pas partie des nouvelles victoires des indignés de Podemos.
Cette situation espagnole, comme la situation grecque pose des questions autour des relations que nous pouvons avoir avec certains militants socialistes encore présents dans les rangs sociaux-démocrates, mais qui n’approuvent pas toutes les options de leurs exécutifs. Il est certainement contre-productif de refuser en bloc tout échange avec les partis socialistes. Et nos relations avec les projets communistes doivent être revisitées.
Les populations n’attendent pas des « consultations citoyennes et participatives », elles attendent des réponses concrètes au chômage et à la montée de la pauvreté. Or, l’engagement politique et l’exercice des fonctions d’élu imposent de s’impliquer dans une connaissance, une compréhension et une capacité de gestion des secteurs qui génèrent ces réponses. Les entreprises publiques et privées, les collectivités locales, le monde associatif, etc… Et là, force est de constater qu’en France la gauche, et, à fortiori, la gauche de la gauche, ne montrent de volonté farouche pour soutenir ces secteurs. N’est-il pas compréhensible que les citoyens se tournent vers d’autres « offres » politiques ?
Oui, il semble bien que la plupart de nos concitoyens attendent des politiciens experts et efficaces. Constatant l’impuissance des néolibéraux de droite et de gauche, ils leur reste…. la solution fasciste; c’est « compréhensible » mais fort inquiétant.
Dans ce climat propice à toutes les aventures bonapartistes et autoritaires voire totalitaires, la gauche de gauche est à contre-courant, et l’autogestion est une idée des plus minoritaires. Il est bon d’avoir des élu.e.s efficaces, mais ça ne va pas suffire à renverser l’ordre des choses qui tend à balayer nos idéaux politiques.
Bonjour, voici une brève analyse extraite d’un document intitulé Déclaration de la Coopérative politique Écologie Sociale
Après les élections régionales : la crise démocratique, la faillite des gauches et de l’écologie politique et nos tâches
co signé par Francine Bavay, Sergio Coronado, Patrick Farbiaz, Bénédicte Monville – De Cecco
La gauche de gauche s’autodétruit
Le Front de Gauche se fracasse sur l’autel de ses divisions, de son incapacité à rompre avec les vieux logiciels de la gauche des années soixante, de ses stratégies à géométrie variable, inconséquentes, contradictoires et illisibles. Surfant sur la victoire de Syriza au début de l’année, le Front de Gauche a été incapable d’avoir une position commune sur la Grèce et la question européenne après l’acceptation par Tsipras du diktat de la Troïka. Ses composantes représentées à l’Assemblée Nationale (PCF et Ensemble) en votant pour l’État d’urgence, se sont déconsidérées auprès même de leur base militante. Le Parti Communiste Français principal « actionnaire » du Front de Gauche conclut des alliances en fonction de ses intérêts d’appareil, tant aux élections municipales que régionales. Il est toujours lié au lobby des syndicats du nucléaire et soutient plusieurs grands projets inutiles et imposés comme celui de Notre Dame des landes. Surtout sa volonté de préserver son appareil – qui se matérialise par ses rapports erratiques avec le PS – immobilise la capacité d’entraînement du Front de gauche et stérilise ses cadres. Le Parti de Gauche est lui soumis aux humeurs de son fondateur qui se veut porteur d’une révolution citoyenne où le peuple est incarné exclusivement par son dirigeant charismatique. Quant à la troisième composante, Ensemble, elle a montré ses limites ressemblant de plus en plus à une sorte de PSU des années 2010, trop faible pour peser sur ses deux partenaires et paralysé par la peur de se confronter à ses contradictions.
Au total, avec la mort clinique du NPA, la gauche de gauche n’a jamais été aussi faible depuis les années 80 où elle avait pratiquement disparu. Trois ans après le relatif succès de la campagne de Jean Luc Mélenchon, elle est dans une crise existentielle, incapable, si elle ne s’auto-dépasse pas, de représenter un pôle politique crédible