Comment un Président élu avec la force de 17 millions de voix a-t-il pu mettre en œuvre une politique qu’il dénonçait hier ? Comment une partie de la gauche, qui affirmait pourtant un idéal de changement, de progrès social et de justice, a-t-elle pu à ce point tourner le dos aux exigences qui l’ont portée au pouvoir ?
Pour nous, cette sidération s’est transformée en colère. Une colère qui s’est exprimée par de multiples mobilisations sociales portées par des associations, des syndicats, des partis ou des collectifs. Pour d’autres, cette sidération s’est traduite par un désintérêt de la politique et l’abstention, ou pire encore par un vote de repli et de haine.
Nous refusons de laisser les responsables politiques au pouvoir mener notre pays dans le mur. Nous refusons le « il n’y a pas d’autre solution possible » qui sert de prétexte à tous les renoncements. Cette impasse de la soumission renforce le poids des idées de régression, galvanise le MEDEF, accélère le retour d’une droite revancharde et place l’extrême droite au cœur du débat de société. Nous refusons la logique libérale et productiviste qui détruit nos vies, enferme des millions de gens dans le chômage et la précarité et menace l’avenir de la planète.
Nous croyons aux valeurs d’égalité, de justice et de solidarité dont la gauche a été porteuse historiquement. Nous voulons agir pour redonner goût à la citoyenneté, à la fabrication de la politique et de la démocratie, et inventer les contours d’un projet émancipateur du XXIe siècle.
Nous pensons que le temps est venu que les hommes et femmes de bonne volonté, convaincus qu’il est possible et nécessaire de changer le réel, prennent la parole. Membres ou pas d’une association, d’un syndicat ou d’un parti politique, nous pouvons, nous allons faire renaître l’espoir. Un autre partage des richesses et des ressources est possible. Une transition écologique est urgente. L’égalité entre les individus, quels que soient leur sexe, couleur de peau, origine, religion, sexualité, handicap est une condition de la démocratie. Des réponses au chômage peuvent et doivent être apportées sans attendre un hypothétique retour de la croissance. La vie politique peut s’écrire autrement que par une succession d’affaires financières et juridiques qui détériorent toujours plus l’action publique. Il est temps de construire une démocratie « vraie » dépassant la monarchie élective de la 5ème république pour se réapproprier la souveraineté populaire, lui offrir de nouvelles formes d’expression, et créer des institutions qui permettent la participation effective de toutes et tous aux affaires qui les concernent.
Nous voulons dépasser la résignation et proposons d’échanger pour construire ensemble un autre chemin collectif. Un chemin dans lequel le progrès humain sera possible pour nous, pour les générations futures.
Nous mobiliser, ensemble, pour élaborer une alternative politique, sociale et écologiste : c’est l’objet des chantiers d’espoir que nous vous proposons de construire. À travers ce rassemblement inédit, l’objectif est de mettre en mouvement nos concitoyens et bâtir ainsi une majorité d’idées dans le pays, de montrer qu’il est possible de faire autrement en dessinant les mesures urgentes de transformation sociale et écologique que mettrait en œuvre un gouvernement qui ne renonce pas face à la finance.
Dans cette perspective, nous proposons de susciter des rencontres, partout en France, pour tracer un nouveau chemin. Des rencontres, connectées, pour échanger et inventer ensemble le projet et la stratégie à mettre en œuvre pour mettre un coup d’arrêt à l’avancée de la droite et de l’extrême droite. Et de redonner des couleurs, de la saveur et du tranchant aux valeurs d’égalité et de liberté, de faire émerger une alternative à gauche porteuse d’une politique, citoyenne, féministe, écologiste et solidaire.
Les principaux signataires (liste complète des 500 premiers en dessous en fichier téléchargeable…) :
– les écrivains Annie Ernaux et Pascale Fautrier, le directeur du festival Zebrock Edgar Garcia, le cinéaste Robert Guédiguian, les dessinateurs Floch et Tripp
– le biologiste Jacques Testart
– les universitaires Roland Pfefferkorn, Dominique Méda, Christian De Montlibert, les philosophes André Tosel et Fabrice Flippo
– l’ancien ministre du travail Jean Auroux
– les syndicalistes Annick Coupé, Jean Marc Canon, Christophe Delecourt, Guy Tresalet , Gérard Aschieri
– les animateurs d’associations de chômeurs Robert Crémieux et Jacquelines Balsan
– le militant des Droits de l’Homme Jean-Pierre Dubois
– les militantes féministes Caroline De Haas, Anne-Cécile Mailfert, Marie-Noëlle Bas
– les économistes Jean Marie Harribey, Henri Sterdyniak, Sabina Issehane et Gustave Massiah, le psychanalyste Roland Gori, le responsable de Mémoire des Luttes Bernard Cassen, l’essayiste Susan Georges
– des socialistes, Frederic Hocquard membre du CN du PS et conseiller de Paris, Liém Hoang Ngoc (Bureau national du Parti Socialiste, co-fondateur du club des socialistes affligés), Philippe Marlière (co-fondateur du club des socialistes affligés) Levis Mathurin (Bureau national du MJS)
– des animateurs de Nouvelle Donne Emmanuelle Poilane, Françoise Castex,la députée Isabelle Attard
– les responsables d’Europe Ecologie Emmanuelle Cosse, David Cormand et Cécile Duflot,
– les responsables du Front de gauche, Pierre Laurent (PCF), Jean Luc Mélenchon (PG), Clémentine Autain (Ensemble), Lucien Jallamion (République et Socialisme), Christian Picquet (Gauche Unitaire), la députée européenne Marie-Christine Vergiat.
Si vous souhaitez le signer, il suffit de cliquer ici : www.chantiersdespoir.fr