Pour avoir participé avec des centaines d’autres personnes, dans le cadre de la mobilisation contre la loi travail, à une action en soutien aux cheminots alors en grève, nous avons été assignés devant le tribunal correctionnel le 17 novembre dernier. Le verdict est tombé le 21 décembre : la relaxe que nous réclamions n’a pas été obtenue et nous sommes déclarés coupables, ce qui constitue autant d’attaques, contre le droit de manifester et contre le mouvement social, que nous dénonçons et auxquelles nous ne céderons pas. Cependant, si les peines prononcées ont été inférieures (100 euros, avec ou sans sursis) à celles que nous encourions théoriquement et à celles que le procureur réclamait (1 000 ou 1 500 euros), c’est bien grâce à la solidarité qui nous a été manifestée ces derniers mois, et nous en remercions notre comité de soutien à Poitiers ainsi que toutes les personnes qui se sont mobilisées plus largement pour nous en France. Les multiples actions collectives réalisées afin de dénoncer le ciblage politique dont nous étions l’objet ont créé un rapport de force qui a pesé en notre faveur. C’est la grande leçon que nous devons tirer de cet épisode : il ne faut pas reculer, mais revendiquer collectivement et toujours être solidaires face au patronat et à son Etat.