Un mouvement de fond secoue la Catalogne avec des répercussions non seulement en Espagne mais dans toute l’Europe.
Après le référendum du 1er Octobre réprimé brutalement par les forces de police liées au gouvernement central de Madrid, la grève générale du 3 Octobre a été un grand succès avec sans aucun doute les manifestations les plus puissantes enregistrées en Catalogne depuis la Transition. La presse évoque 700 000 personnes à Barcelone, 60 à 70000 à Gérone et 10000 à Figueras, ce qui pour ces deux dernières villes égale leur population !
Le discours du Roi, censé avoir un rôle fédérateur, a été une véritable déclaration de guerre contre les Catalans. Il s’est aligné sur les secteurs les plus durs du Parti Populaire (droite) et a donné le ton sur ce qui attend les Catalans dans les jours à venir. Vont dans le même sens l’inculpation de Trapero, le dirigeant des Mossos (police catalane), pour « sédition » et celles de dirigeants de l’ANC (Assemblée Nationale de Catalogne) et de Omnium . Ces deux mouvements, très puissants, sont les organisateurs du mouvement de masse.
Nous assistons à un mouvement social très puissant mobilisant des millions de personnes avec une capacité d’initiative impressionnante, une auto-organisation rarement vue qui s’est manifestée face à la répression le 1er octobre et lors de la grève générale du 3 octobre. Ce mouvement reste aujourd’hui dirigé par les partis à la tête de la Catalogne, c’est à dire le PDECat (libéral catalan) et ERC (centre gauche républicaine catalane) avec le soutien de la CUP (gauche radicale) pour le projet indépendantiste. Une déclaration unilatérale est à l’ordre du jour le mardi 10 octobre. Elle ne signifiera pas pour autant une indépendance effective, pour cela il faut une reconnaissance espagnole, européenne et internationale. Pour y parvenir, avec un soutien populaire dans toute l’Espagne, les mobilisations actuelles posent la question d’une République catalane dans le cadre d’une nouvelle Constitution plus démocratique que celle de 1978 issue de la transition postfranquiste Le PP peut avoir recours à la suppression du statut d’autonomie de la Catalogne ou à l’état d’exception. Ces deux possibilités vont continuer à être sur la table et sont des menaces tout à fait réelles pour les jours qui viennent.
Un affrontement d’ampleur se profile dont l’onde de choc va se diffuser dans toute l’Europe. et le gouvernement espagnol (soutenu par la couronne) mène une politique de répression, antidémocratique qui sert de levier aux franges les plus réactionnaires dans toute l’Espagne.
Ensemble ! alerte contre cette fuite en avant antidémocratique avec la mise en place de fait par le gouvernement PP d’un état d’exception où la Catalogne est mise sous tutelle politique, financière, policière.
Ensemble ! exprime, une nouvelle fois, son soutien au peuple catalan qui a le droit de décider de son avenir .Ce droit à l’autodétermination passe par un référendum négocié (comme en Ecosse) dont la mise en œuvre nécessite un cadre international.
Ensemble ! appelle à la solidarité pour le respect et l’exercice de son droit à l’autodétermination pour la Catalogne et contre la répression.
Ensemble ! appelle à la constitution d’un cadre regroupant associations, syndicats, partis , citoyen-ne-s …permettant d’organiser la mobilisation de soutien.
Déclaration de l’EAN d’Ensemble ! Le 9 octobre 2017.