Cet exposé suivi d’un débat s’est déroulé le samedi 29 novembre 2015 à l’Auberge de jeunesse de Poitiers à l’occasion des manifestations proposées par la Coalition Climat 21 de la Vienne.
Je ne suis pas du tout un spécialiste des communs. On m’a demandé d’intervenir aujourd’hui au prétexte que j’ai relayé localement le festival Le temps des communs qui s’est déroulé du 5 au 18 octobre dernier. A cette occasion, j’ai organisé une table ronde à l’Espace Mendès France avec des chercheurs et des acteurs locaux (l’enregistrement est disponible en ligne). J’avais aussi précédemment animé une session sur ce sujet dans le cadre du campus européen d’été organisé mi-septembre par l’université de Poitiers sur le thème « Numérique : faire ensemble et autrement » (l’enregistrement est aussi en ligne).
Par ailleurs, j’arrive à la fin de cette journée ou vous avez échangé sur de nombreux sujets et des projets auxquels vous participez. En fait vous connaissez bien le sujet. Tout le monde ici fait du commun. Sur la place, vous êtes peut être partie prenante de diverses initiatives : préservation de la biodiversité (semences paysannes, croqueurs de pommes, etc.), accès à la terre pour des agriculteurs bios (Terre de liens), recyclerie, réalisation de logiciels ou de cartographies libres (APP3L), entretien de jardins partagés, AMAP, mise en place d’une monnaie complémentaire locale, partage des connaissances et de savoirs critiques, animation d’un fablab, publication d’articles scientifiques ou de ressources pédagogiques en accès libre, etc. le fil conducteur n’est pas évident tant la diversité de ces activités est grande.
je ne vais donc pas m’avancer à vous faire la leçon et me cantonner à amener quelques éléments d’information et de débat, des citations et quelques réflexions personnelles.
Les comportements altruistes, de partage et de coopération perdurent — et c’est heureux et nécessaire —, courant entre voisins, entre collègues, entre générations, dans les luttes, etc. J’ai grandi à quelques dizaines de kilomètres d’ici, dans les années soixante et soixante-dix, dans une famille de paysans où la coopération et la solidarité allaient de soi en dehors de tout calcul économique. Lorsqu’on la gratifie d’un remerciement, ma mère réplique souvent d’une gentille injonction : « ça ne se remercie pas ! ça ce remet » ; elle n’a pas lu l’Essai sur le don de Marcel Mauss, mais elle sait l’importance de la gratuité et du retour dans l’échange (à ce sujet je vous invite à lire Éloge de la gratuité sous la direction de Alain Caillé et Philippe Chanial) .
Souvenons aussi que nous vivons dans un territoire qui historiquement a vu naître et se développer nombre de mutuelles et de coopératives ; s’instituer ce qu’on nomme l’économie sociale et solidaire.
Il n’en reste pas moins, que ces pratiques de coopération hors marché et l’idée de service ou de bien publics sont extrêmement dévalorisées depuis les années quatre-vingt, époque de l’extension à l’échelle mondiale du néolibéralisme. On tente de nous convaincre que le marché peut résoudre tous les problèmes et besoins, par exemple ceux posés par le changement climatique. Pensons au business du carbone, aux droits à polluer, avec leurs crédits et quotas ; spéculations, fraudes, pertes pour tous & profits pour quelque uns à la clé.
Le bien commun ou le commun tout court est à la mode !! Ça me fait vraiment plaisir car je me souviens qu’il y a quelques années, un rapide sondage auprès d’usagers m’avait dissuadé d’utiliser ce terme pour nommer un site internet car pour tous il était pris dans son sens domestique… les communs, les lieux communs, etc. enfin très négatif. Plus généralement , les communs étaient, jusqu’à il a peu, considérés comme un système de gestion inefficace (la fameuse légende de la « tragédie des communs »), une relique archaïque moyenâgeuse (le glanage, etc) ou une curiosité exotique qui subsisterait dans quelques coins reculés et attardés.
On a coutume de dire que le commun concerne ce que nous avons ensemble et ce que nous faisons ensemble. La formule est sympathique mais le verbe avoir ne me semble pas approprié pour parler notamment de notre relation à la Terre, à la biosphère. Élysée Reclus, un anarchiste et géographe du XIXe, avait mis au frontispice de son livre L’homme et la Terre, la phrase : « l’homme est la nature prenant conscience d’elle-même ». J’aime cette idée, à la place de que ce que nous avons ensemble, je préfère : ce que nous sommes ensemble en société, dans l’écosystème terrestre ; à la biodiversité et aux éléments s’ajoute alors les connaissances, les savoir-faire, les savoir-être, les cultures, etc. Dans la même idée, j’aime aussi assez l’affiche de Pascal Colrat, verte et jaune, qui annonce certaines manifestations de la ville pour la COP21 : « Quel temps faisons nous ? » Donc ce que nous sommes et ce que nous faisons ensemble et autrement ;)
Aujourd’hui, le neolibéralisme est hégémonique les pratiques de prédations et d’appropriation privée se généralisent, s’étendent toujours plus ; le commun ne peut pas être pas non plus le secteur public qui se réduit avec la complicité des États à ce que le secteur marchand ne peut pas (encore) s’accaparer avec profit. Cependant, l’extension du numérique par les capacités de communication qu’il offre à tous et les spécificités des ressources numériques ont contribué a changer la donne.
Qu’est ce qu’un commun ?
Pour aller vite et faire court : je pense qu’un commun n’existe que parce qu’une communauté s’organise indépendamment, du marché et de l’État, pour gérer de manière pérenne et économe une ressource ou une production sur la base d’un ensemble de règles évolutives.
Quelques exemple dans le champ du numérique …
Wikipedia, encyclopédie en ligne basé sur le système du wikis où tout un chacun est libre d’éditer les pages, par exemple pour corriger des fautes d’orthographe, amener des informations supplémentaires ou des précisions, voire rédiger un article complet. Des règles strictes, de neutralité par exemple, régissent cette pratique collaborative qui a conduit à la mise à disposition de tous de contenus souvent de qualité (par exemple, les articles scientifiques ; garder tout de même un œil critique…).
Depuis les années quatre-vingt des informaticiens ont entrepris de « hacker » le code de la propriété intellectuelle pour développer les logiciels libres, coopérer à leur réalisation et les mettre à la disposition de tous. Un logiciel est dit libre s’il est diffusé avec son code source et que sa licence, qui lie ses concepteurs et ses usagers, n’impose aucune restriction, de quelque nature que ce soit, à son usage, autorise sa copie, garantit que les usagers puissent l’améliorer et l’adapter à leurs propres besoins, et encourage la diffusion de ces améliorations pour le bien de tous. Un des exemples, le plus connu est GNU/Linux, initié en 1991 par Linus Torvalds, un étudiant finlandais, qui concurrence les systèmes d’exploitation de multinationales comme Microsoft, Apple ou IBM. L’Internet et ses services fonctionnement essentiellement grâce à des logiciels libres. On peut considérer les fondements de l’Internet comme un commun, élaborés et gérés collectivement par qui veut, pour autant qu’il en est les compétences ; en revanche sa réalisation matérielle (fibres optiques, serveurs, etc.) est largement contrôlée par des grands groupes privés et les états.
… et en dehors
Autour de ressources dites « naturelles ». Glanage dans les champs, les communaux où faire paître les bêtes , la cueillette des champignons dans les forêts, les ayrault en Charente qui organise les usagers des rivières, etc.
Un exemple que je connais : les écluses à poissons. En Charente-Maritime. Sur l’île d’Oléron et l’île de Ré, cette méthode de pêche traditionnelle subsiste depuis le Moyen Âge. Une écluse à poissons est un long mur de pierres sèches, bâti à même la roche de la côte, présentant la forme d’un fer à cheval ouvert vers la plage. les écluses sont gérées et restaurées par des équipes de codétenteurs, aujourd’hui sous le régime de concessions attribuées par les Affaires maritimes. L’usage des écluses est régi par des règles strictes. Il est autorisé à un nombre limité de codétenteurs qui doivent se coopter. Le droit de pêche est fonction de la part d’écluse : le détenteur bénéficie d’un nombre de marées proportionnel à cette part. Ce droit exclusif s’accompagne d’un devoir d’entretien et de restauration des murs de l’écluse. (source Wikipedia)
La remunicipalisation de l’eau à Naples : En juin 2011, à l’occasion d’un referendum issu d’une importante mobilisation populaire à l’échelle de l’Italie, les Italiens ont voté massivement pour refuser la privatisation (entre autre) de la gestion de l’eau. Naples fut la première mairie en Italie a considérer l’eau comme un bien commun et à s’organiser pour que le service de l’eau soit géré en dehors du marché, du profit et de la concurrence. Qui plus est, des citoyens sont présents dans la gouvernance au niveau de la gestion comme au niveau des propositions et du contrôle. Cette mobilisation a conduit au Manifeste de Naples du mouvement européen pour l’eau comme bien commun. Un réseau ouvert, participatif et pluraliste, ayant pour objectif de renforcer la reconnaissance de l’eau comme bien commun et comme droit fondamental universel.
Pour Ugo Mattei, juriste impliqué dans ces mobilisations des Italiens pour la défense des biens communs :
« les biens communs ne sont pas des marchandises, mais une pratique politique et culturelle qui appartient au domaine de l’être ensemble. Il avance que les biens communs (contrairement aux biens privés) ne sont pas garantis par le droit face aux appétits des sujets économiques transnationaux et appellent à leur reconnaissance juridique. »
Deux types de communs ?
Superficiellement, les communs numériques, « immatériels », et les communs « naturels », matériels, paraissent très différents. Pour David Bollier, auteur d’un petit livre1 de référence sur ce sujet, le principe des communs n’est pas la ressource elle-même : c’est la pérennité de la communauté qui gère cette ressource, et ce sont les règles, les valeurs et l’éthique sociales spécifiques que cette communauté met en oeuvre à cette fin. Il poursuit :
tous les communs sont des communs de la connaissance (même les communs naturels), et tout les communs ont un fondement matériel (même les communs numériques ont besoin d’ordinateurs, d’électricité et autres).
tous les communs sont des communs, partagé par des usagers, chaque usager a des droits (accès à une ressourcematérielle ou immatérielle, co-production, etc.) comme des devoirs.
Méconnus, à la jonction entre le matériel et l’immatériel, Il existe par exemple toutes sortes de « communs éco-numériques », à travers lesquels des citoyens ordinaires ou des amateurs plus ou moins éclairés partagent des informations sur les espèces d’oiseaux ou de papillons qu’ils ont observées, sur la qualité des eaux d’une rivière, ou sur les espèces invasives qu’ils ont repérées dans leur région. Ces démarches sont qualifiées de « observation participative » ou de « science citoyenne » et d’une grande aide pour la recherche.
Contrairement aux biens matériels, les biens numériques ne sont pas rivaux. C’est à dire que l’usage par l’un ne remet nullement en cause l’usage par l’autre, car sa reproduction a un coût marginal qui tend vers zéro. On pourrait en déduire que ces communs sont « inépuisables » or on remarque au contraire que ces nouveaux communs de la connaissance sont fragiles car à l’instar des champs qui ont été clôturé à partir du Moyen-Ages, les biens immatériels peuvent faire l’objet de tentatives d’appropriations privées notamment par un usages toujours plus extensif de de la propriété intellectuelle (droit d’auteur, droit des marques, droit à l’image) et de la propriété industrielle (brevet sur le vivant ou les algorithmes et donc des idées) ; voir aussi les enjeux autour de la libre publication des articles scientifiques .
Pour résumer
En 2009, l’attribution du « prix Nobel » d’économie à Oscar Williamson et Elinor Ostrom (première femme nobélisée), spécialistes, respectivement, des formes de gouvernance et des biens communs, n’est probablement pas un hasard. Comme le remarque l’économiste Alain Lipietz, les jurés pariaient sur le succès de la conférence de Copenhague pour sauver le climat de la planète. Cette année pour la COP 21 à Paris, il n’y a pas eu de surprises …
Elinor Ostrom2 a identifié, à partir de l’étude de nombreux exemples, huit « principes fondamentaux » pour la création et le maintien d’un bassin commun de ressources :
- les droits d’accès doivent être clairement définis ;
- les avantages doivent être proportionnels aux coûts assumés ;
- des procédures doivent être mise en place pour faire des choix collectifs ;
- des règles de supervision et surveillance doivent exister ;
- des sanctions graduelles et différenciées doivent être appliquées ;
- des mécanismes de résolution des conflits doivent être institués ;
- l’État doit reconnaître l’organisation en place ;
- l’ensemble du système est organisé à plusieurs niveaux.
Quelques remarques très rapides : effet réseau / levier. L’expérience de Barcelone suivie de la campagne de « Barcelone en commun », coalition citoyenne qui vient de remporter les élections municipales à Barcelone. Ce ne sont pas les coopératives à elles seules, mais bien la constellation d’infrastructures autonomes dans les quartiers qui a fait la différence.
Michel Bauwens3 promeut la constitution d’assemblées et de chambres des communs.
La question de l’hégémonie, de l’Alternative politique
Pour terminer en poursuivant la réflexion sur la question politique, je vais vous citer à nouveau David Bollier, qui exprime bien mieux les choses que moi :
Fondamentalement, le paradigme des communs affirme que nous sommes capables et que nous devrions pouvoir déterminer nos propres conditions de vie. Nous devrions avoir l’autorité d’identifier et de résoudre les problèmes, de négocier avec les autres, d’inventer nos propres solutions, et pouvoir compter sur une gouvernance légitime et réactive.
Ces principes sont au coeur même des communs – et pourtant ils ne peuvent exister que dans des espaces sociaux et politiques que ni l’État ni le marché ne veulent reconnaître. De sorte que le commoneurs doivent lutter pour obtenir reconnaissance et protection de leurs communs.
Pierre Dardot et Christian Laval dans leur bouquin 4 considère le commun comme un principe politique, voire même Le principe politique : qui réhabilite la délibération par laquelle des hommes et des femmes s’efforcent de déterminer ensemble le juste, ainsi que la décision et l’action qui procèdent de cette activité collective. Ils formulent neufs propositions politiques en forme de manifeste à la fin de l’ouvrage :
- il faut construire une politique des communs ;
- il faut opposer le droit d’usage à la propriété ;
- le commun est le principe de l’émancipation du travail ;
- il faut instituer l’entreprise commune ;
- l’association dans l’économie doit préparer la société du commun ;
- le commun doit fonder la démocratie sociale ;
- les services publics doivent devenir des institutions du commun ;
- il faut instituer les communs mondiaux ;
- il faut instituer une fédération des communs
Enfin, comme l’écrit Coriat, qui a coordonné la réalisation d’un ouvrage collectif que je vous conseille aussi : Commoneurs de tous les pays. Unissez vous ! Ou plutôt (évitons d’être trop distancié;) Commoneurs de tous les pays. Unissons vous !
Débat
Sur l’eau
Question posée sur la gestion de l’eau et l’arbitrage des conflits d’accès entre les différents usagers : agriculteurs irrigants , ostréiculteurs, estivants, pécheurs,habitants, etc.
À-propos des logiciels libres.
Précision sur la définition du libre : ne veux pas dire gratuit.
Discussion sur les logiciels libres et de leur intérêt pour le service public : lorsque l’argent public est dépensé une fois pour payer un logiciel ou un développement informatique, il ne devrait pas être dépensé une seconde fois par une autre collectivité pour le même produit.
Les biens communs ( Pan)
Intervention de Françoise
Merci Thierry : tu as dit ce que nous attendions tous. Nous venions de donner notre part au tournant historique concernant ce bien commun qu’est le climat et c’était le moment de se réjouir de cette phase : « le faire ensemble ».
Je suis intervenue pour placer cette phase dans un cycle.
Quel est ce démon qui me pousse à remonter vers la source au risque de faire fuir ceux qui ne participent à la discussion que pour être confortés dans ce qu’ils ont déjà compris… ?? Toujours est-il que, souvent, pour être comprise, je dois remettre l’idée sur le métier …
Alors j’y reviens : le « faire » est important, vital même, mais c’est la fin d’un cycle, qu’il faut enchaîner avec d’autres.
J-Louis Jollivet a raison de dire : « Que faire dans une assemblée pour concilier maïs et eau ? » C’est trop tard ! Si l’irriguant a fait ses comptes avec les subventions et autres profits escomptés, on ne le fera pas revenir sur sa décision.
D’où l’idée de remonter vers la source et de couvrir le bassin de comités afin de définir les besoins revus à la baisse par la volonté de sobriété puis de choisir les moyens de satisfaire ces besoins le plus possible dans la proximité.
Tout ça en ayant à l’esprit complémentarité et solidarité avec les voisins.
En amont du « faire » commun, il faut avoir une communauté de désirs. Et on tombe sur la nécessaire distinction :
- savoir se restreindre pour que nos désirs matériels n’empiètent pas sur la part des autres (non à Hubris)
- savoir se libérer en désirant surtout ce qui croît dans le partage (oui à Eros).
Les 2 niveaux ne sont pas séparés ex : le savoir a souvent besoin d’un support matériel pour se transmettre. Le temps aussi, difficile à étirer, est en partie un facteur limitant… Rien n’est simple, tout se discute. Ces choix sont « cosa mentale ». La source est dans nos têtes, dans le désir ou non de tenir compte des autres.
Ce que je veux dire – et que tu dis aussi – c’est que le bien commun est un processus : sentir un besoin > désirer et imaginer > discuter > faire. Ce cycle, sans cesse renouvelé, sera d’autant plus harmonieux que nous aurons une vue claire de ce qui est en jeu.
L’éducation doit nous préparer à passer du besoin impérieux de téter au désir inépuisable de sourire, bouger, entendre et émettre des sons, comprendre. Pas pour exercer un pouvoir mais pour se relier au « premier mobile », le plus général étant aussi le plus intime…
Avoir conscience des biens communs, c’est les considérer comme sacrés. Des religions dogmatiques ont semé la confusion. La réaction a été de bannir le sacré, ce qui est une mutilation affreuse de notre humanité. Et des fanatismes naissent de cette dramatique carence.
Pourquoi ne pas reprendre l’idée d’un esprit traversant les êtres et les choses : les Grecs anciens le nommait Pan = tout. Une riche métaphore avec sa double nature humaine et animale unie par un rire… divin !
Il paraît qu’il est dit dans le Coran que le fou rire vient de Dieu et « Islam » signifie « abandon à Dieu ». Le nom de Dieu n’étant qu’affaire de convention, pas la peine de s’étriper pour un nom !
Je propose quand même le nom d’Hubris pour désigner clairement la direction vers laquelle nous refusons d’aller et je fais le voeu que l’Hubris de nos dirigeants se dissolve dans le fou rire de Pan ( ou d’Allah ou d’Elie ou… de votre Esprit !)
F. Argile
En prime, un clin d’oeil aux amis de la conf qui nous montrent le chemin : PAN, l’esprit du tout, est d’abord le dieu des bergers et de la musique pastorale. Syrinx est tout à la fois le nom du roseau, de la nymphe aimée de Pan transformée en roseaux et de la flûte de roseau qui permet à Pan d’entendre la voix de sa bien-aimée…. Le christianisme s’est inspiré de ce pacifique berger pour donner forme au diable : ces bigots ne respectent rien ! Mais Pan a donné son nom à toute une famille sympathique : païen, paganisme, pays, paysage, paysan…
On l’a cru mort à l’aube du Christianisme mais il n’était que prisonnier des griffes d’Hubris : console toi, Brassens, nous allons le faire revivre !
TP : Aujourd’hui, le monde s’est sécularisé et nous n’avons plus cette conception d’une Nature sacrée. Il me semble que l’approche du commun permet de réhabiliter le sujet agissant collectivement et consciemment dans les champs culturels, politiques et économiques.
Références
- David Biller, La renaissance des communs : Pour une société de coopération et de partage, Éditions Charles Léopold Mayer , 2014, cet ouvrage est disponible en libre téléchargement sur le site de l’éditeur ↩
- Elinor Ostrom, La gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles, De Boeck, 2010 ↩
- Voir Réponse de Michel Bauwens à trois questions sur les assemblées des communs https://youtu.be/OCgq0m4q7-I ↩
- Pierre Dardot et Christian Laval, Commun Essai sur la révolution au XXIe
siècle, La Découverte, 2015 ↩
Grand merci Thierry pour cet excellent article qui nous fait entrer dans un espace dont tu nous fais sentir toutes les promesses.J’ai particulièrement apprécié le déroulé à partir de la distinction associant les communs à l’être et non pas à l’avoir,et de là impliquant une responsabilisation en actions communes,contre toute appropriation du marché et des Etats reconduisant la déresponsabilisation et la dépolitisation
Bravo et merci encore
Philippe B