Extraits de l’article paru le 8–4 sur Mediapart (Pascale Pascariello)
« »Geneviève Legay. Elle s’exprime pour la première fois depuis les faits.
« Grièvement blessée par une charge de policiers, à Nice, lors des manifestations du samedi 23 mars, Geneviève Legay, 73 ans, est sortie des urgences de l’hôpital Pasteur. Elle a été transférée à l’hôpital Cimiez, son état de santé nécessitant encore une surveillance médicale »(…)
« Aujourd’hui, près de deux semaines après les événements, Geneviève Legay souffre d’une hémorragie méningée et d’un hématome sous- dural, c’est-à-dire au crâne, qui ne s’est pas résorbé. Elle n’a toujours pas retrouvé son équilibre, ni son odorat. Sa vue reste floue et elle n’entend plus de l’oreille droite. À l’arrêt de la morphine, des douleurs intenses sont apparues, qui ont provoqué de nouveaux examens, lesquels ont révélé une fracture du coccyx.(…)
Quel souvenir gardez-vous du samedi 23 mars ?
« Arrivée sur la place Garibaldi, j’ai retrouvé des amies,(…)Nous étions d’humeur festive et très pacifistes. Puis, tout a été rapide et brusque. J’ai vu les policiers foncer sur nous, sans aucune raison. Puis, j’ai le souvenir d’avoir été sonnée, d’avoir été poussée par un policier. J’ai eu l’impression d’avoir reçu un coup et après je ne me rappelle plus de rien. J’ai dû m’effondrer à ce moment là, je suppose.
« Je me rappelle m’être réveillée à l’hôpital, aux urgences, avec du sang qui coulait du nez et de l’oreille. Au début, les médecins ont dit à mes filles que je risquais de ne pas survivre. Ç’a été un choc pour elles.
« (…) Le président de la République n’a pas eu une seule pensée pour mes filles qui attendaient à l’hôpital pour savoir si j’allais pouvoir m’en sortir et avec quelles séquelles. Et Estrosi [maire de Nice – ndlr] se permet de dire de son côté que mes blessures sont légères. C’est une honte.
« Comment Emmanuel Macron peut-il donner des leçons de sagesse sans l’être lui-même ? C’est à l’image de ce qu’il fait avec le peuple qu’il ne comprend pas et qu’il ne veut pas comprendre. Il le méprise. Macron n’est pas un exemple de sagesse mais un exemple de mépris et de violence. (…)
Enfin Mediapart nous informe que « le procureur de la République de Nice a confié l’enquête préliminaire sur l’origine des blessures de Geneviève Legay, la militante d’Attac blessée par une charge de policiers à Nice samedi 23 mars, à la compagne du commissaire chargé des opérations policières. »
Grotesque et ignoble.