Hendrik Davi, député NFP et mili­tant GES. « Petits mensonges entre amis »

https://blogs.media­part.fr/hendrik-davi/blog/110724/petits-mensonges-entre-amis

Après mon exclu­sion de LFI, j’as­pire à aller de l’avant et ne plus regar­der dans le rétro­vi­seur. Mais il est néces­saire de reve­nir une dernière fois sur cette séquence. Au terme d’une campagne diffi­cile, il me semble, en effet, utile d’être au clair sur un certain nombre de choses qui ont été dites me concer­nant, avant, pendant et après cette campagne.

J’ai toujours eu à cœur en poli­tique de dire la vérité, car seule la vérité est vrai­ment « révo­lu­tion­naire ». Pendant la campagne, je n’ai pas souhaité répondre aux rumeurs et fausses véri­tés me visant, car je n’avais qu’un seul adver­saire : le Rassem­ble­ment Natio­nal. J’ai fina­le­ment devancé le candi­dat LFI soutenu par Jean Luc Mélen­chon au premier tour et au second tour nous l’avons emporté contre le RN avec près de 66% des voix ! Mais il est temps de reve­nir sur quelques contre-véri­tés.

De vraies diver­gences : la démo­cra­tie, les stra­té­gies de rassem­ble­ment et la stra­té­gie popu­liste de Jean Luc Mélen­chon

A plusieurs reprises j’ai rappelé de façon tout à fait trans­pa­rente les vrais désac­cords que j’ai pu avoir avec la direc­tion actuelle de LFI[1] et notam­ment la ligne poli­tique impo­sée par Jean Luc Mélen­chon.

Très tôt, j’ai expliqué avec d’autres, notam­ment Char­lotte Girard[2] que nous devions trans­for­mer LFI pour passer d’une force élec­to­ra­liste en soutien à la campagne prési­den­tielle de Jean-Luc Mélen­chon en 2017, à un parti poli­tique de masse fonc­tion­nant démo­cra­tique­ment[3]. Dans le texte cosi­gné avec Char­lotte Girard en 2019, nous écri­vions déjà :

« Mais, en paral­lèle, aucune véri­table instance de déci­sion collec­tive ayant une base démo­cra­tique n’a été mise en place. Ceci ne signi­fie pas que les membres de la France Insou­mise ne soient pas consul­tés, ne puissent pas donner leur avis (consul­ta­tions en ligne sur les programmes ou sur les campagnes, conven­tions) ou ne puissent pas s’im­pliquer dans le travail natio­nal au travers notam­ment les équipes théma­tiques. Mais les déci­sions stra­té­giques fonda­men­tales sont fina­le­ment prises par un petit groupe de personnes, dont on ne connaît même pas préci­sé­ment la démar­ca­tion – préro­ga­tives, champ d’ac­tion, iden­tité, statut ­ sans qu’ils aient pour autant reçu de véri­table délé­ga­tion de la part du mouve­ment pour le faire  »

J’ai décrit préci­sé­ment en 2022[4] comment LFI fonc­tionne comme une entre­prise privée où tout est décidé par le chef et fonda­teur qui nomme et licen­cie les diri­geants inter­mé­diaires, qui eux même ont le droit de nommer d’autres respon­sables. D’autres comme Clémen­tine Autain[5], François Ruffin, Raquel Garrido ou Alexis Corbière, ont pointé publique­ment à un moment ou à un autre cette carence démo­cra­tique dans la première force de gauche du pays.

Concer­nant la stra­té­gie, j’ai aussi fait état des désac­cords sur les liens entre partis poli­tiques et mouve­ments sociaux. LFI mouve­ment défi­nit comme gazeux semblait, dès sa créa­tion, vouloir se substi­tuer aux acteurs tradi­tion­nels des mouve­ments sociaux[6], les syndi­cats et les asso­cia­tions. Je me suis inscrit en faux, les syndi­cats sont loin d’être morts. Le rôle prépon­dé­rant de l’in­ter­syn­di­cale et des syndiqués à la base dans le mouve­ment des retraites de 2023 démontre  à mon avis que j’avais raison sur ce sujet.

Depuis la créa­tion de la NUPES, nous avons aussi défendu avec les autres « dissi­dents », la péren­ni­sa­tion de la NUPES. J’ai mis en œuvre concrè­te­ment cette ligne en ayant une campagne unitaire en 2022 et en main­te­nant loca­le­ment des assem­blées de circons­crip­tions tous les deux mois avec toutes les compo­santes de la NUPES. J’ai réussi comme d’autres à toujours asso­cier à mon travail parle­men­taire les autres compo­santes de la NUPES. Pendant ce temps, Jean Luc Mélen­chon (et d’autres comme Fabien Rous­sel) n’ont cessé d’at­ti­ser les tensions au sein de la NUPES.

Ce désac­cord, rejoint fina­le­ment un désac­cord de fond sur la stra­té­gie popu­liste telle que Jean Luc Mélen­chon la met en œuvre[7]. Son idée est de cliver et de faire exis­ter un leader capi­ta­li­sant sur les colères. Je suis parti­san de la lente construc­tion d’un bloc popu­laire et de forces poli­tiques et syndi­cales ancrées dans les terri­toires qui permettent de construire le rapport de force avec le bloc bour­geois. Je ne pense pas que la révo­lu­tion procède d’un grand soir insur­rec­tion­nel ou élec­to­ral. Les proces­sus révo­lu­tion­naires sont le fruit de rapports de force constants au sein des entre­prises, dans la société civile, dans chaque commune, dépar­te­ment ou au sein de l’As­sem­blée. Je décris tout cela dans mon livre[8].

Donc les désac­cords existent, mais je partage la volonté profon­dé­ment trans­for­ma­trice de LFI et j’ai toujours défendu le programme de l’ave­nir en commun. Dans une orga­ni­sa­tion norma­le­ment consti­tuée, ces points de diver­gence sur la Nupes, le rapport aux syndi­cats ou le ton poli­tique devraient être tran­chés démo­cra­tique­ment par les mili­tants. A LFI, les désac­cords se tranchent par l’ex­clu­sion ou le départ volon­taire.

Main­te­nant, reve­nons sur une série de sous-enten­dus et de mensonges utili­sés pour justi­fier l’injus­ti­fiable.

Nous tour­ne­rions le dos à la radi­ca­lité : c’est faux !

C’est le prin­ci­pal élément du récit qui est mis en œuvre par la direc­tion de LFI pour nous disqua­li­fier. Ce n’est pas nouveau. De nombreuses purges stali­niennes se sont faites pour soi-disant préser­ver la pureté du mouve­ment. Les purgés étant souvent taxés de traitres ou de félons, comme ici. Reve­nons sur les trajec­toires person­nelles. En ce qui me concerne, après avoir parti­cipé au mouve­ment de décembre 1995, j’ai adhéré aux verts. Je les ai quit­tés car: (i) ils avaient parti­cipé au gouver­ne­ment Jospin qui enchaî­naient les priva­ti­sa­tions, (ii) ils ont cautionné la guerre contre le terro­risme, (iii) Ils ont renoncé à la candi­da­ture de Lipietz qui avait été démo­cra­tique­ment dési­gné. Pendant ce temps Jean Luc Mélen­chon était ministre de ce gouver­ne­ment et n’a jamais opéré un bilan critique ni des années « Mitter­rand », ni de la gauche plurielle. J’ai ensuite adhéré à la LCR puis au NPA que j’ai quitté en 2012 pour faire la campagne de Jean Luc Mélen­chon. En 2007, j’ai fait campagne comme Clémen­tine Autain ou Eric Coque­rel pour une candi­da­ture unitaire de la gauche du NON. Jean-Luc Mélen­chon était encore au PS… J’ai publié un livre en octobre dernier dans lequel j’ex­plique pourquoi et comment sortir du capi­ta­lisme, du produc­ti­visme et du patriar­cat. Enfin, je suis membre de la Gauche Eco-socia­liste qui se défi­nit comme « une gauche de rupture radi­cale pour nous défaire du capi­ta­lisme » et qui pense que :

« Pour chan­ger le monde et chan­ger la vie, une révo­lu­tion est néces­saire 

Cette révo­lu­tion sera sociale pour permettre aux femmes et aux hommes de se réap­pro­prier leur vie. Elle sera écolo­gique pour garder une planète vivable. Elle sera fémi­niste pour mettre fin au patriar­cat. Elle se donnera pour but d’éra­diquer les oppres­sions struc­tu­relles qui se mani­festent dans le racisme et les discri­mi­na­tions envers les personnes LGBTQI. Face aux agres­sions et aux domi­na­tions impé­ria­listes, cette révo­lu­tion sera inter­na­tio­na­liste. »[9]

Je ne suis pas tout à fait le portrait-robot du « traitre » social-démo­crate, prêt à rejoindre le parti socia­liste !

Les dépu­tés non inves­tis construi­saient un autre groupe poli­tique : Faux !

Il y avait un débat au sein du groupe parle­men­taire sur la poli­tique unitaire. C’est vrai. Nous étions un certain nombre à nous poser des ques­tions sur notre avenir à LFI. Et c’est normal. Depuis septembre 2022, la direc­tion de LFI n’a qu’une seule obses­sion en tête, permettre à Jean Luc Mélen­chon d’être candi­dat en 2027. Cette obses­sion est légi­time, mais elle ne permet pas à certains moments de construire l’unité. Qu’au­rions-nous fait si LFI avait décidé de lancer la campagne de Jean Luc Mélen­chon pour 2027 dès juin 2024 ?  Je ne sais pas.

Mais à partir du moment où LFI fait le choix du Nouveau Front Popu­laire (NFP), il n’y a plus aucune diver­gence sur l’unité, au moins tant que le NFP vit. J’ai même écrit le 12 juin à Manuel Bompard le message suivant pour faire taire les rumeurs : « Salut Manu, je vois les échanges sur le groupe et je veux lever avec toi un doute possible dans la confu­sion ambiante. Les dépu­tés sortants GES Marianne, Michel et moi, nous, serons sur l’as­so­cia­tion de finan­ce­ment de LFI si nous sommes inves­tis. C’est aussi le cas pour tous les candi­dats qui sont aussi adhé­rents à GES » et plus loin « Enfin, sur le fond poli­tique, main­te­nant que le front popu­laire est lancé, note bien que les diver­gences stra­té­giques sur la ques­tion du rassem­ble­ment entre nous de facto n’existent plus ». C’est quand même assez expli­cite. Pourquoi aurions-nous quitté LFI, alors que LFI, contrainte par la situa­tion, mettait en place la poli­tique que nous avions défendu ?

J’ai par ailleurs signé la charte d’in­ves­ti­ture de LFI. Je croyais d’ailleurs que cette signa­ture valait inves­ti­tu­re… Mais on m’a expliqué ensuite que ce n’était pas le cas. Main­te­nant que sommes exclus, évidem­ment que nous allons construire une nouvelle force poli­tique. C’est ce qu’on appelle une prophé­tie auto-réali­sa­trice.

Une candi­da­ture illé­gi­time : Faux !

Rappe­lons d’abord les faits. Après la disso­lu­tion, le dimanche soir, François Ruffin a le premier signi­fié qu’il fallait « arrê­ter les conne­ries ». Alors que Raphaël Glucks­mann et Jean Luc Mélen­chon réac­ti­vaient les divi­sions à gauche, il a proposé un hori­zon : le rassem­ble­ment et une démarche, le Front Popu­laire. Rapi­de­ment toute la gauche sociale (CGT, FSU) et certains partis poli­tiques ont donné leurs accords (PS, EELV, PCF, NPA). Le dimanche soir LFI, la prin­ci­pale force de gauche, semblait rester en dehors de la dyna­mique.

Mais dès lundi matin Manuel Bompard et les diri­geants de LFI ont été à la hauteur du moment poli­tique et le rassem­ble­ment a pu se construire. Partout les mili­tants ont afflué pendant une semaine, la dyna­mique était lancée : un programme d’abord, une méthode pour les inves­ti­tures avec une règle, les dépu­tés sortants étaient réin­ves­tis et une clé de répar­ti­tion. Tout semblait parfait, mais le comité élec­to­ral de LFI, sous la pres­sion de Jean Luc Mélen­chon a failli faire dérailler le train le vendredi soir. Il n’a pas respecté la règle de la ré-inves­ti­ture des sortants et 5 dépu­tés LFI : Raquel Garrido, Alexis Corbière, Danielle Simo­net, Frédé­ric Mathieu et moi-même n’ont pas été inves­tis par LFI. J’ai appris la nouvelle en exami­nant la liste des inves­ti­tures sur le site inter­net de LFI. Aucun coup de fil, aucune expli­ca­tion ne m’a a été donnée.

Au passage, rappe­lons que le comité élec­to­ral est nommé par Paul Vannier et Natha­lie Oziol, eux même choi­sis par Manuel Bompard pour faire ce travail. Le candi­dat soi-disant de la société civile pour me rempla­cer, Allan Poppe­lard est comme par hasard un proche de Paul Vannier et Manuel Bompard.

Après consul­ta­tion des mili­tants de la circons­crip­tion et réflexion j’ai lancé ma candi­da­ture. Très rapi­de­ment, j’ai eu un procès en illé­gi­ti­mité.

Je rappelle d’abord que j’avais une légi­ti­mité poli­tique à incar­ner sur cette circons­crip­tion le Front Popu­laire. J’étais le candi­dat sortant de la NUPES et contrai­re­ment à d’autres dépu­tés LFI, j’ai toujours fait vivre la NUPES pendant ma campagne de 2022, puis lors des assem­blées de circons­crip­tion tous les deux mois[10]. Je suis un acteur de la gauche marseillaise, depuis presque 15 ans, ce qui explique le large soutien d’ac­teurs asso­cia­tifs (un centre-ville pour tous, citoyens du 4/5, membres de la LDH ou d’as­so­cia­tions écolo­gistes) et de mili­tants poli­tiques insou­mis (2 ex anima­teurs de GA), commu­nistes (3 sections du PCF), écolo­gistes (1 maire adjoint, le maire du secteur du 4/5, une conseillère métro­po­li­taine et un séna­teur), du NPA et de socia­listes (la section locale du PS).

Par ailleurs, lors de mes deux années de mandat, j’ai toujours œuvré à l’unité de la NUPES. Toutes les propo­si­tions de loi que j’ai dépo­sée ont été cosi­gnées non seule­ment par mes collègues de LFI mais aussi par l’en­semble de l’arc des forces de la NUPES. J’ai travaillé étroi­te­ment avec des dépu­tés PS sur la sortie du croi­sié­risme (Mickaël Bouloux) ou sur l’uni­ver­sité (Fatiha Keloua-Hachi), avec des dépu­tés écolo­gistes sur le chan­ge­ment clima­tique (Marie Pochon), ou sur le fret ferro­viaire avec un député commu­niste (Hubert Wulfranc).

Ensuite les négo­cia­teurs du NFP s’étaient mis d’ac­cord sur la recon­duc­tion de tous les sortants et LFI avait promis aux diffé­rents partis (PS, des écolo­gistes et au PCF) de ne pas profi­ter de l’ac­cord pour ne pas inves­tir les dépu­tés LFI qui avaient une ligne unitaire.

En tant que sortant, j’étais donc légi­time pour incar­ner le Nouveau Front Popu­laire. Lors du dépôt de ma candi­da­ture, j’avais par ailleurs le soutien du PS, des écolo­gistes, du PCF, de Géné­ra­tions, d’En­semble et du NPA-Marseille. J’ai ensuite reçu le soutien d’une centaine de person­na­li­tés poli­tiques locales, d’as­so­cia­tifs et de syndi­ca­listes[11].

Je n’étais déjà plus à LFI : c’est évidem­ment faux

Ce bruit a aussi couru sur les réseaux sociaux ou sur les boucles Tele­gram. Selon la rumeur, je n’au­rais pas été exclu car j’étais déjà parti ! C’est évidem­ment faux. J’étais membre du groupe parle­me­naire LFI. Aucun membre de ce groupe n’a été exclu sauf Adrien Quaten­nens tempo­rai­re­ment pour 6 mois. J’étais le député LFI réfé­rent pour le Vaucluse, et je parti­ci­pais à ce titre aux boucles dépar­te­men­tales du 84. J’ai fait la campagne des euro­péennes de Manon Aubry[12][13][14][15][16][17]. J’ai parti­cipé à la plupart des cortèges LFI derrière la bande­role LFI que cela soit pour les mani­fes­ta­tions syndi­cales[18] ou pour Gaza. J’ai parti­cipé à la plupart des réunions du groupe LFI (plus assi­dus que d’autres dépu­tés LFI marseillais que je ne cite­rai pas) et j’ai parti­cipé (moi ou un repré­sen­tant de la GES) à toutes les réunions du Conseil Poli­tique. J’ai toujours répondu posi­ti­ve­ment aux solli­ci­ta­tions des GA LFI, y compris pour rendre compte des désac­cords au sein du groupe parle­men­taire.

90% des mili­tants marseillais de LFI contre mon inves­ti­ture : Faux !

Il n’y a pas d’adhé­rents à LFI, les consul­ta­tions démo­cra­tiques sont donc compliquées. Il y a eu une remon­tée des GA locaux orga­ni­sés sur la plate­forme entre le 11 juin à 17h40 (date de récep­tion du mail) et le mercredi 12 juin 20h. Les mili­tants ont eu 24h pour faire ces remon­tées. De nombreux mili­tants ont fait des remon­tées posi­tives me concer­nant. Nous n’avons eu accès à aucune synthèse de la part du comité élec­to­rale concer­nant ces remon­tées. Il n’y a pas eu de convo­ca­tions à une quel­conque AG de circons­crip­tion avant l’in­ves­ti­ture.

Par contre le proces­sus avait été plus « démo­cra­tique » en 2017 et 2022, puisque des assem­blées de circons­crip­tion avaient été orga­ni­sées bien en amont pour dési­gner les candi­dats. J’avais donc une légi­ti­mité au sein de LFI qu’Al­lan Pope­lard n’avait pas, car j’ai été élu par les mili­tants locaux en 2017 et en 2022, contrai­re­ment à lui. Enfin, j’ai créé le premier GA LFI de la circons­crip­tion en 2016 et la page Face­book Marseille Insou­mise !

Je n’avais pas le droit d’uti­li­ser le logo NFP : Faux !

Dans le Monde[19] au lende­main des inves­ti­tures, Olivier Faure a été très expli­cite :

La non-inves­ti­ture des cinq candi­dats La France insou­mise fragi­lise-t-elle le NFP ?

« Cette déci­sion la dessert en créant un doute sur l’idée que le NFP puisse camou­fler des règle­ments de comptes au sein d’une forma­tion poli­tique. Mais personne ne peut remettre en cause le NFP qui ne nous appar­tient déjà plus. Le NFP n’est la propriété de personne ou, plus exac­te­ment, il est celle de tous ceux qui se rassemblent. »

Néan­moins, allez-vous faire campagne avec les exclus s’ils se présentent ?

« Ils ont mon soutien, mon affec­tion et mon amitié car ils ont été de tous les combats avec nous. Je partage ce qu’a dit [le député LFI sortant de la Somme] François Ruffin : « Les purgés doivent être soute­nus, mais l’ac­cord doit tenir. »

Marine Tonde­lier a aussi expliqué

« Il a toujours été extrê­me­ment clair pour nous que tous les sortants NUPES auraient l’in­ves­ti­ture Front popu­laire sauf cas de VSS, ou autre type d’af­faire. (…) Les Ecolo­gistes en tire­ront toutes les consé­quences néces­saires. Je convoque demain matin mes instances sur le sujet. Je serai loyale à tout ce que l’on décide ensemble Mais pas à ce qui m’est imposé sans aucune concer­ta­tion »

En tant que député NUPES sortant et comme les dépu­tés non inves­tis par LFI ont le soutien des trois autres forces, j’avais toute légi­ti­mité à utili­ser le logo Nouveau Front Popu­laire. D’ailleurs, les recours devant la justice faits par LFI ont tous été perdu, à la fois au tribu­nal civil, puis au tribu­nal admi­nis­tra­tif. Dans son avis, le tribu­nal conclut sur le fond que : « La France Insou­mise et M. Allan Pope­lard, qui prévalent d’une atteinte à la sincé­rité du scru­tin, ne rapportent aucu­ne­ment la preuve d’une atteinte à un droit priva­tif. De même, le litige ne relève pas du fonc­tion­ne­ment interne du parti, comme le soutiennent les deman­deurs. »

Je suis un mauvais député qui ne travaille pas

C’est ce qu’a dit publique­ment Sébas­tien Delogu pour délé­gi­ti­mer ma candi­da­ture. Pour connaître la présence globale à l’As­sem­blée, il suffit de regar­der la parti­ci­pa­tion à tous les votes publics. J’étais parmi les 20 plus présents de mon groupe. Sinon, le site https://www.nosde­putes.fr/ permet de compa­rer l’ac­ti­vité des dépu­tés. C’est assez instruc­tif et c’est public. J’ai eu 75 semaines de présence, comme Manuel Bompard, mais beau­coup plus que Sébas­tien Delogu (60 semaines de présence) ou Louis Boyard (70 semaines d’ac­ti­vi­tés). Je suis inter­venu 279 fois en commis­sion contre 95 fois pour Manuel Bompard et 39 fois Sébas­tien Delogu. Je suis moins inter­venu en Hémi­cycle que Manuel Bompard (262 contre 339). Mais j’ai déposé 5 propo­si­tions de loi et j’ai écrit 5 rapports (contre 1 pour Manuel Bompard et 0 pour Sébas­tien Delogu). Sur les ques­tions écrites, là encore il n’y a pas photo, 38 contre 24 et 18. Sincè­re­ment, chacun mène son mandat comme il le veut et comme il le peut. Certains sont plus actifs dans les médias, d’autres dans leur circons­crip­tion ou à Paris. Ce n’est pas impor­tant. Mais dire que je n’ai pas fait mon travail à Paris pour justi­fier une purge, il fallait avoir des éléments soli­des… Quant au travail en circons­crip­tion, je n’au­rai jamais battu le candi­dat LFI, soutenu par une vidéo de Jean Luc Mélen­chon expliquant que mon bulle­tin était un faux et vision­née plus de 2,4 millions de fois (https://x.com/APope­lard/status/1806807118865195166), si je n’avais pas travaillé un peu dans la circons­crip­tion…

Je ne défends pas l’ave­nir en commun : c’est encore faux !

J’ai expli­cité certains de mes désac­cords avec la ligne promue par Jean-Luc Mélen­chon dans l’in­ter­view avec Media­part[20]. Mais je n’ai aucun désac­cord avec le programme de LFI. Je parti­cipe à l’es­pace program­ma­tique depuis 2016 à la demande de Char­lotte Girard. J’ai co-dirigé en 2017 et en 2022 la rédac­tion du livret sur l’uni­ver­sité et la recherche. Et c’est moi qui ai lancé et animé le groupe théma­tique sur l’ESR. Je suis aussi un peu les acti­vi­tés de la Boétie, notam­ment concer­nant la Plani­fi­ca­tion écolo­gique, même si je n’ai pas eu le temps de vrai­ment y contri­buer. A l’as­sem­blée, j’ai toujours défendu les posi­tions du groupe et toujours voté comme le groupe à plus de 99%.

Je suis pour l’en­voi de troupes françaises en Ukraine : encore faux !

Contrai­re­ment au député du POI, Jérôme Legavre, qui n’a pas respecté la posi­tion du groupe sur l’Ukraine, sur ce thème, j’ai toujours défendu la ligne du groupe : soutien finan­cier et mili­taire à l’Ukraine face à l’agres­sion russe, mais refus des envois de troupes françaises et refus que nos armes servent à frap­per la Russie[21].

Je ne soutiens pas la Pales­tine : toujours faux !

Des rumeurs ont même été jusqu’à remettre en doute mon enga­ge­ment pour la cause pales­ti­nienne. J’ai expliqué ma posi­tion sur le 7 octobre à de nombreuses reprises. Dès le 10 octobre, j’ai rappelé que les mots étaient impor­tants, les pales­ti­niens subissent la colo­ni­sa­tion et une situa­tion d’Apar­theid, mais les attaques du 7 octobre étaient des attaques terro­ristes[22]. C’est aujourd’­hui la posi­tion du Nouveau Front Popu­laire, c’est aussi ce qu’a dit Jean Luc Mélen­chon lors de son inter­view sur France Inter et Rima Hassan lors de la campagne. Je n’ai par ailleurs pas cessé de me battre contre la répres­sion du gouver­ne­ment israé­lien[23][24]. J’ai quali­fié à plusieurs reprises ce qui se passe à Gaza de poli­tique géno­ci­daire et j’ai d’ailleurs vu contrai­re­ment à l’im­mense majo­rité du groupe LFI le film d’Ay­me­ric Caron. Mili­tant de la cause pales­ti­nienne depuis long­temps, j’ai notam­ment été actif au sein du mouve­ment BDS à Avignon, notam­ment lors de la guerre de Gaza entre 2008 et 2009.

Les dépu­tés non inves­tis par LFI ont choisi le PCF pour le finan­ce­ment des partis poli­tiques : vrai !

C’est une des rares choses vraies qui circulent.

La loi prévoit un finan­ce­ment public accordé aux diffé­rents partis poli­tiques, en fonc­tion de deux critères cumu­la­tifs :

  • les résul­tats au premier tour des élec­tions légis­la­tives, pour ceux qui ont présenté des candi­dats ayant obtenu au moins 1% des voix dans au moins 50 circons­crip­tions et sous réserve qu’ils aient déposé leurs comptes auprès de la Commis­sion natio­nale des comptes de campagne et des finan­ce­ments poli­tiques (CNCCFP)
  • le nombre de parle­men­taires.

Raquel, Alexis, Danielle et moi, nous avons tous signé la charte LFI en 2024, comme en 2017 et 2022 pour que les voix qui se portent sur notre candi­da­ture contri­buent au finan­ce­ment de LFI. D’ailleurs en 2022, j’avais demandé à LFI que ce finan­ce­ment soit reversé comme entre 2017 et 2022, au parti poli­tique dont je suis membre (Ensemble entre 2017 et 2022, puis GES à partir de 2022). LFI a refusé ce rever­se­ment, alors qu’elle l’avait fait entre 2017 et 2022.

Mais une fois exclu de LFI, il n’est plus possible que les voix qui se portent sur nous contri­buent à finan­cer un parti au fonc­tion­ne­ment de plus en plus auto­ri­taire et qui nous a exclu et qui refuse tout accord de rever­se­ment. Nous avons donc choisi le PCF avec qui nous aurons un accord de rever­se­ment.

Main­te­nant que j’ai réta­bli quelques faits, tour­nons la page et construi­sons le Nouveau Front Popu­laire.

[1] https://www.media­part.fr/jour­nal/poli­tique/150624/hendrik-davi-mis-sur-la-touche-par-lfi-nos-adver­saires-vont-s-en-donner-coeur-joie

[2] https://www.media­part.fr/jour­nal/france/080619/char­lotte-girard-se-retire-de-la-france-insou­mise

[3] https://blogs.media­part.fr/pomme­fram­boise/blog/070619/repen­ser-le-fonc­tion­ne­ment-de-la-france-insou­mise-note-inte­grale

[4] https://blogs.media­part.fr/hendrik-davi/blog/111222/de-la-refon­da­tion-de-la-france-insou­mise

[5] https://www.libe­ra­tion.fr/poli­tique/probleme-de-demo­cra­tie-a-lfi-clemen­tine-autain-pour­suit-la-fronde-20221218_KFGV7YAO6JAE5ARBYBNE6EYIZM/

[6] https://www.contre­temps.eu/parti-et-mouve­ment-depas­ser-capi­ta­lisme/

[7] https://blogs.media­part.fr/hendrik-davi/blog/040119/popu­lisme-de-gauche-ou-consti­tu­tion-d-un-bloc-majo­ri­taire-ecoso­cia­liste

[8] https://www.hors­dat­teinte.org/livre/le-capi­tal-cest-nous-mani­feste-pour-une-justice-sociale-et-ecolo­gique/

[9] https://gauche-ecoso­cia­liste.org/qui-sommes-nous/

[10] https://youtu.be/20dEd7lgJqw?si=Z6pTxI1YLXYHaDeV

[11] https://x.com/hendrik_davi/status/1804210395806146871

[12] https://x.com/hendrik_davi/status/1799161846819111039

[13] https://x.com/hendrik_davi/status/1787586473237053887

[14] https://x.com/hendrik_davi/status/1789251844671144005

[15] https://x.com/hendrik_davi/status/1791773892102455627

[16] https://x.com/hendrik_davi/status/1795113021716467915

[17] https://x.com/hendrik_davi/status/1785969221890883915

[18] https://x.com/hendrik_davi/status/1785635135326466148

[19] https://www.lemonde.fr/poli­tique/article/2024/06/17/olivier-faure-il-nous-faut-sortir-de-cette-mauvaise-histoire-des-gauches-irre­con­ci­liables_6240863_823448.html

[20] https://www.media­part.fr/jour­nal/poli­tique/150624/hendrik-davi-mis-sur-la-touche-par-lfi-nos-adver­saires-vont-s-en-donner-coeur-joie

[21] https://www.lamar­seillaise.fr/france/stra­te­gie-fran­caise-en-ukraine-les-elus-de-la-region-paca-reagissent-LC15605349

[22] https://www.lapro­vence.com/article/poli­tique/56884900396323/attaques-en-israel-a-la-nupes-les-desac­cords-sont-profonds-et-la-frus­tra­tion-est-immense

[23] https://youtu.be/VcvS6bqiRVQ?si=ep5QTlnkMDpMhwta

[24] https://youtu.be/OYIgPChztIs?si=9Mv566q7h45XKKJl

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