« Six associations et fédérations s’indignent de la publication d’un décret qui restreint selon elles l’accès aux soins des personnes étrangères. Un texte qui tombe d’autant plus mal dans cette période de confinement. Un décret, publié le 30 octobre dernier au Journal officiel, a suscité l’indignation d’un collectif composé de l’Uniopss , l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), les Mutuelles de France, la Fédération des acteurs de solidarités (Fas), France assos santé et Sidaction. Ce dernier dénonce dans un communiqué son contenu mais aussi le timing de sa publication : « En pleine crise sanitaire et sociale, le Gouvernement publie un nouveau décret réduisant l’accès à la protection maladie des personnes étrangères. » Il coïncide par ailleurs avec la mise en place du « reconfinement ». Pour le collectif, le Gouvernement oblige par ce texte les personnes à venir déposer physiquement leur première demande d’aide médicale de l’État (AME), y compris lorsqu’ils habitent à l’autre bout du département et ceci alors que la France se trouve dans une situation de confinement national et que les déplacements doivent être limités. « Un non-sens en termes de santé publique », ajoute-t-il. Le décret précise en effet que la première demande est déposée par le demandeur auprès de l’organisme d’assurance maladie de son lieu de résidence. Elle peut aussi l’être auprès d’un établissement de santé ou d’une permanence d’accès aux soins de santé (Pass) qui transmettent dans un délai de huit jours les demandes à l’Assurance maladie.
« Ce texte s’inscrit dans la lignée du débat sur l’immigration et le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales(Igas) sur l’AME », indique le collectif contacté par Hospimedia, à savoir une séquence de restrictions dans l’accès aux soins des personnes étrangères.
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Le collectif souhaite donc que le Gouvernement revienne à un délai de douze mois pour les personnes faisant l’objet de mesure d’éloignement définitive. De même, ajoute-t-il, les obstacles à la demande d’AME doivent être levés.