« Le 7 mai, l’abs­ten­tion ne peut pas être un outil de la lutte ». Chris­tian Lanneau.

Un de nos fidèles lecteurs nous adresse cet article que nous publions avec plai­sir. Qui s’adresse en parti­cu­lier aux élec­trices et élec­teurs de Jean-Luc Mélen­chon.

Dans Ensemble! 86 et dans tout Ensemble!, l’ap­pel est à voter contre le Pen , diffé­rent d’un appel à voter Macron.

Mais certain.e.s dont moi vote­ront Macron. Nous n’avons pas de diver­gence entre cama­rades sur l’ana­lyse qui conduit à dire que Macron est un ami des capi­ta­listes et que nous aurons à l’af­fron­ter dès son élec­tion, s’il est élu; à le briser si nous le pouvons et au plus tôt. La diver­gence porte sur la gravité du risque d’un score impor­tant, voire majo­ri­taire de Marine Le Pen. Sur le danger mortel et immé­diat qu’elle repré­sente.

PB, 2–5–2017

 

 

« Je partage l’idée expri­mée par Coco dans son dessin d’atua­lité pour la news­let­ter de la CGT, « de faire barrage au FN et de restez mobi­li­sés pour le progès social ». Car pour moi, le fascisme est un risque trop grave de consé­quences pour tous, hormis pour les plus fortu­nés qui sont toujours son allié objec­tif. Nos luttes auraient rapi­de­ment à en souf­frir.

Lutter c’est vivre et c’est espé­rer. Et me semble-t-il, l’es­poir d’une issue poli­tique capable de répondre à l’ur­gence démo­cra­tique, sociale et écolo­gique qui a motivé le vote de plus de 7 millions d’élec­teurs pour le candi­dat de la France Insou­mise aux élec­tions prési­den­tielles, cet espoir a grandi dimanche dernier. Un vote d’es­poir auquel il faut ajou­ter presque 3 millions de voix recueillies par les trois autres candi­dats de gauche. (J’eusse d’ailleurs préféré que Jean-Luc Mélen­chon souligne ce fait marquant et désor­mais indé­niable dans le nouveau paysage poli­tique français, plutôt que d’af­fi­cher une atti­tude de perdant au soir du premier tour).

Je comprends l’hé­si­ta­tion ou l’in­ca­pa­cité de bon nombre d’élec­teurs, d’avoir à voter pour un candi­dat dont ils ont combattu les idées libé­rales et les lois anti­so­ciales pendant le quinquen­nat de François Hollande. J’ai moi-même hésité avant de me déci­der, mais je ne me sens pas le droit de prendre le risque de contra­rier cet espoir affirmé dans les urnes, d’une issue poli­tique possible aux reven­di­ca­tions poli­tiques, sociales et écolo­giques pour lesquelles nous luttons si souvent et depuis si long­temps ensemble.

D’au­tant qu’a­vec le candi­dat d’En Marche, ami déclaré et cour­tisé de la finance, il n’y a cette fois-ci aucune place pour une quel­conque illu­sion à avoir, en quelque domaine que ce soit. Nous savons que nous n’avons rien à attendre de son futur gouver­ne­ment et que nous aurons à combattre les mesures qu’il pren­dra, puisque sans surprise elles s’ins­cri­ront dans la pour­suite de la poli­tique enga­gée par ses prédé­ces­seurs. Et même s’il est vrai que voter Macron c’est repous­ser de 5 ans le risque accru d’une victoire de Le Pen, il est vrai aussi que de nos luttes, dépend qu’une autre issue poli­tique s’offre à nous d’ici là.

Et puis de l’es­poir, voire de la conscience plus grande d’une possible trans­for­ma­tion poli­tique, nés le 30 avril, nous avons aussi et encore la possi­bi­lité d’y donner une réalité parle­men­taire dès les élec­tions légis­la­tives de juin. Véri­table troi­sième tour dans lequel les élec­teurs de gauche pour­ront peser de leurs 10 millions de voix.

Mais, en la circons­tance, le 7 mai prochain, l’abs­ten­tion (ou le vote blanc) ne peut pas être utilisé comme un outil de la lutte. Même si pour certains d’entre nous elle peut avoir poli­tique­ment du sens, pour moi elle reste­rait un acte d’in­suf­fi­sance, sinon d’im­puis­sance. Méfions-nous, en poli­tique la rancœur n’est jamais bonne conseillère! »

Chris­tian LANNEAU

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