Un de nos fidèles lecteurs nous adresse cet article que nous publions avec plaisir. Qui s’adresse en particulier aux électrices et électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Dans Ensemble! 86 et dans tout Ensemble!, l’appel est à voter contre le Pen , différent d’un appel à voter Macron.
Mais certain.e.s dont moi voteront Macron. Nous n’avons pas de divergence entre camarades sur l’analyse qui conduit à dire que Macron est un ami des capitalistes et que nous aurons à l’affronter dès son élection, s’il est élu; à le briser si nous le pouvons et au plus tôt. La divergence porte sur la gravité du risque d’un score important, voire majoritaire de Marine Le Pen. Sur le danger mortel et immédiat qu’elle représente.
PB, 2–5–2017
« Je partage l’idée exprimée par Coco dans son dessin d’atualité pour la newsletter de la CGT, « de faire barrage au FN et de restez mobilisés pour le progès social ». Car pour moi, le fascisme est un risque trop grave de conséquences pour tous, hormis pour les plus fortunés qui sont toujours son allié objectif. Nos luttes auraient rapidement à en souffrir.
Lutter c’est vivre et c’est espérer. Et me semble-t-il, l’espoir d’une issue politique capable de répondre à l’urgence démocratique, sociale et écologique qui a motivé le vote de plus de 7 millions d’électeurs pour le candidat de la France Insoumise aux élections présidentielles, cet espoir a grandi dimanche dernier. Un vote d’espoir auquel il faut ajouter presque 3 millions de voix recueillies par les trois autres candidats de gauche. (J’eusse d’ailleurs préféré que Jean-Luc Mélenchon souligne ce fait marquant et désormais indéniable dans le nouveau paysage politique français, plutôt que d’afficher une attitude de perdant au soir du premier tour).
Je comprends l’hésitation ou l’incapacité de bon nombre d’électeurs, d’avoir à voter pour un candidat dont ils ont combattu les idées libérales et les lois antisociales pendant le quinquennat de François Hollande. J’ai moi-même hésité avant de me décider, mais je ne me sens pas le droit de prendre le risque de contrarier cet espoir affirmé dans les urnes, d’une issue politique possible aux revendications politiques, sociales et écologiques pour lesquelles nous luttons si souvent et depuis si longtemps ensemble.
D’autant qu’avec le candidat d’En Marche, ami déclaré et courtisé de la finance, il n’y a cette fois-ci aucune place pour une quelconque illusion à avoir, en quelque domaine que ce soit. Nous savons que nous n’avons rien à attendre de son futur gouvernement et que nous aurons à combattre les mesures qu’il prendra, puisque sans surprise elles s’inscriront dans la poursuite de la politique engagée par ses prédécesseurs. Et même s’il est vrai que voter Macron c’est repousser de 5 ans le risque accru d’une victoire de Le Pen, il est vrai aussi que de nos luttes, dépend qu’une autre issue politique s’offre à nous d’ici là.
Et puis de l’espoir, voire de la conscience plus grande d’une possible transformation politique, nés le 30 avril, nous avons aussi et encore la possibilité d’y donner une réalité parlementaire dès les élections législatives de juin. Véritable troisième tour dans lequel les électeurs de gauche pourront peser de leurs 10 millions de voix.
Mais, en la circonstance, le 7 mai prochain, l’abstention (ou le vote blanc) ne peut pas être utilisé comme un outil de la lutte. Même si pour certains d’entre nous elle peut avoir politiquement du sens, pour moi elle resterait un acte d’insuffisance, sinon d’impuissance. Méfions-nous, en politique la rancœur n’est jamais bonne conseillère! »
Christian LANNEAU