Le Comité d’ani­ma­tion natio­nal de La GES: »La NUPES, contre vents et marées ! »

Décla­ra­tion du Comité d’ani­ma­tion natio­nal de la GeS : la NUPES, contre vents et marées !

 

Fondée à l’oc­ca­sion des élec­tions légis­la­tives de 2022, la NUPES a 18 mois d’exis­tence. Basée sur un programme solide, elle a jusqu’a­lors tenu, consti­tuant un 3e bloc précieux dans le paysage poli­tique, à la fois pour résis­ter aux coups de force du gouver­ne­ment et pour faire contre­poids à l’ex­trême droite.

Comme dans d’autres pays en Europe et dans le monde, le mouve­ment contre la réforme des retraites a prouvé l’exis­tence d’une majo­rité sociale sur des valeurs de rupture à gauche avec la catas­trophe néo-libé­rale. Sur le terrain élec­to­ral, aux légis­la­tives, la gauche et les écolo­gistes rassem­blés sur un programme répon­dant aux urgences écolo­giques, sociales et démo­cra­tiques de l’heure, ont renoué avec le succès en parve­nant à rassem­bler une majo­rité rela­tive de suffrages au premier tour. C’est pourquoi le désir de rassem­ble­ment de la gauche de trans­for­ma­tion sociale qu’in­carne la NUPES, est demeuré ancré dans le peuple de gauche.

Mais la secousse qu’elle subit actuel­le­ment peut la liqui­der défi­ni­ti­ve­ment. Il faut tout faire pour l’évi­ter.

La NUPES a sans doute des défauts qu’il faut corri­ger, mais elle présente en effet un avan­tage majeur : elle a permis le dépla­ce­ment du centre de gravité de la gauche vers une orien­ta­tion unitaire de rupture, loin du bilan du Hollan­disme. Cet acquis a été fonda­men­tal pour recons­ti­tuer un bloc de gauche crédible pour être candi­dat à la victoire et il le demeure pour espé­rer l’em­por­ter en 2027.

C’est cette mise à distance avec le social libé­ra­lisme qui explique pourquoi, les Bernard Caze­neuve, Carole Delga, Nico­las Mayer-Rossi­gnol ou Anne Hidalgo combattent la NUPES et exigent que le PS rompe avec LFI.

Dans la crise que traverse la NUPES, il faut d’abord régler cette ques­tion essen­tielle. S’agit-il de réno­ver, de relan­cer, d’amé­lio­rer la NUPES ? Ou s’agit-il de retour­ner à la vieille union de la gauche, domi­née par un projet social libé­ral ? Dans ce second cas, c’est évidem­ment sans nous.

Car si la vieille gauche a perdu la confiance du peuple, c’est bien parce qu’elle a mené une poli­tique de droite, une poli­tique qui a ouvert à la voie à Macron. Et c’est le succès de la candi­da­ture de Mélen­chon et la déci­sion heureuse de consti­tuer la NUPES qui a permis de redon­ner de la force à la gauche et de restau­rer l’es­poir. Pour conso­li­der et avan­cer, on ne peut pas partir d’une pensée amné­sique.

Aujourd’­hui la NUPES est, au mieux, mise entre paren­thèse par déci­sion du PS et de du PCF de suspendre leur parti­ci­pa­tion à l’in­ter­groupe NUPES et par la déci­sion d’EELV de se lancer seule aux Euro­péennes. Ces déci­sions ne sont pas raison­nables.

Elles s’ajoutent aux choix divi­seurs lors des élec­tions séna­to­riales, alors même que la FI ne deman­dait qu’un siège. (…)

Est-il respon­sable de faire le pari que des listes sépa­rées assu­re­ront plus d’élu.es, permet­tront de rééqui­li­brer le rapport de forces au sein de la NUPES, alors que l’enjeu, après le puis­sant mouve­ment social contre la réforme des retraites, est de présen­ter un front uni de la gauche de trans­for­ma­tion sociale pour se donner les moyens de battre à la fois la Macro­nie et l’ex­trême droite ?

Dans la course de vitesse, la gauche prend du retard. L’unité de la gauche de trans­for­ma­tion sociale et écolo­gique doit rester un hori­zon à défendre, en parti­cu­lier pour la prochaine prési­den­tielle.  La divi­sion entraî­ne­rait soit l’élec­tion d’un succes­seur de Macron, soit, pire encore, l’élec­tion de Marine Le Pen.

La France insou­mise doit elle aussi réaf­fir­mer sa dispo­ni­bi­lité pour échan­ger. Il serait certes confor­table intel­lec­tuel­le­ment de consi­dé­rer que toute la faute revient aux autres parte­naires. Ou pire, de jouer la cita­delle assié­gée et de culti­ver l’entre-soi sectaire. Car même si on consi­dère que LFI peut garder le leader­ship sur des élec­tions centrales, elle ne peut parve­nir au pouvoir seule.

La gauche est condam­née à s’en­tendre et elle ne peut pas, et ne doit pas, effa­cer sa diver­sité mais au contraire travailler à en faire une force.

Pour commen­cer, il faut se garder des petites phrases assas­sines et des querelles fratri­cides. Il faut renouer avec un dialogue respec­tueux et frater­nel.

EELV vient de publier un commu­niqué indiquant que le fonc­tion­ne­ment de la NUPES pose problème et d’ap­pe­ler à une assem­blée des 151 dépu­tés de gauche pour parler ensemble dans le but de les résoudre. Répon­dons chiche !

Aujourd’­hui et chaque jour jusqu’en 2027, il s’agit, à l’op­posé de tout esprit de renon­ce­ment, de construire un discours commun et une coali­tion implan­tée, liée à la société civile et au mouve­ment social, appuyée sur une dyna­mique de masse, du travail commun à l’As­sem­blée Natio­nale jusque loca­le­ment, partout sur le terri­toire. Une coali­tion capable d’in­ter­ve­nir en défense des classes popu­laires, de soute­nir les mobi­li­sa­tions sociales et citoyennes, pour prépa­rer la victoire.

Concrè­te­ment, mettons en place une direc­tion natio­nale commune de la NUPES, un lieu d’échange poli­tique et démo­cra­tique perma­nent. Repro­dui­sons cette coor­di­na­tion des forces de la NUPES dans les dépar­te­ments, à toutes les échelles terri­to­riales possibles. Orga­ni­sons des initia­tives publiques communes. Orga­ni­sons des campagnes communes en soutiens aux luttes des sala­riés, les luttes anti­ra­cistes ou fémi­nistes, des campagnes pour le blocage des prix ou des loyers, pour le déploie­ment des trans­ports en commun. Créons une culture poli­tique commune, des lieux d’échange poli­tiques plura­listes et perma­nents partout. Nos désac­cords ponc­tuels pour­raient ainsi se résor­ber ou, à défaut, nous pour­rions les gérer. (…)Nous pouvions dire ensemble que nous condam­nons l’ac­tion terro­riste lancée par Hamas, qui a visé des civils israé­liens, comme nous condam­nons les actions crimi­nelles du gouver­ne­ment israé­lien, exacer­bant une oppres­sion colo­niale en vigueur depuis plusieurs décen­nies.

Il n’y a pas d’autre choix que de tout faire pour nous rassem­bler. Car c’est la condi­tion pour l’em­por­ter, face à la Macro­nie en pleine dérive auto­ri­taire et raciste, dont la poli­tique est toujours plus brutale contre les classes popu­laires, la jeunesse, les personnes raci­sées, les musul­man·es, les femmes. Face égale­ment à l’hy­po­thèse d’une victoire du RN et de Marine Le Pen, qui mettrait en danger l’en­semble de la société, mena­ce­rait les liber­tés fonda­men­tales et les droits sociaux, et solde­rait par une issue ultra-réac­tion­naire des décen­nies de dérives ultra-libé­rales.

Ressai­sis­sons-nous. Soyons à la hauteur, refai­sons la NUPES !

Le 19 octobre 2023.

 

 

https://gauche-ecoso­cia­liste.org/decla­ra­tion-du-comite-dani­ma­tion-natio­nal-de-la-ges-la-nupes-contre-vents-et-marees/

Le Comité d’Ani­ma­tion Natio­nal de la Gauche Ecoso­cia­liste

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