Le gouver­ne­ment veut limi­ter le droit de mani­fes­ter: c’est inac­cep­table !

Un appel d’En­semble!, du NPA, du PG, etc. le 11 janvier

Après Macron lors de ses vœux, c’est Edouard Philippe qui est monté au créneau lundi 7 janvier pour un rappel à l’ordre. Sa préoc­cu­pa­tion : comment en finir avec les «  désordres » auxquels donne lieu la mobi­li­sa­tion. Il faut sans doute comprendre aussi : comment faire en sorte que le mouve­ment des gilets jaunes ne soit plus aussi forte­ment soutenu par l’opi­nion publique !
Car c’est bien cela qui accuse le gouver­ne­ment et son monde. Il est sourd à une révolte qui prend profon­dé­ment sa source dans les classes popu­laires qui ne supportent plus ce qu’elles vivent depuis si long­temps.

Le gouver­ne­ment se dépêche de faire une nouvelle loi. Cette fois, pour aggra­ver les sanc­tions et empê­cher les « violents » de se mêler aux mani­fes­ta­tions, mais surtout en réalité procé­der à des inter­dic­tions de mani­fes­ter et crimi­na­li­ser toute parti­ci­pa­tion à une mani­fes­ta­tion non décla­rée. La compa­rai­son faite avec les fauteurs de trouble dans les stades est une impos­ture, car il s’agit cette fois d’un droit consti­tu­tion­nel : celui de mani­fes­ter. LREM avait préci­sé­ment rejeté la même propo­si­tion de loi au Sénat il y a quelques mois au nom du risque encouru pour les liber­tés indi­vi­duelles !

De plus, tout montre que les forces de police ne sont pas privées de moyens de répres­sion. D’ores et déjà de lourdes peines sont tombées, et vont conti­nuer à l’être de manière aggra­vée. Un total provi­soire établit à 3 747 le nombre de condam­na­tions pronon­cées, plus 216 empri­son­ne­ments, plus de 4 500 mesures de garde à vue, plus de 1 600 bles­sés dont certains grave­ment. Des dizaines de milliers de personnes ont été gazées. Chacun a en mémoire les 151 lycéens immo­bi­li­sés au sol à genoux, mains sur la tête, à Mantes-la-Jolie, et les lycéens victimes de matraquage dans toute la France.

Jouer la carte de l’ordre relève donc de la manœuvre poli­tique. Confronté à une mobi­li­sa­tion sociale à laquelle il ne sait ni ne veut répondre, le pouvoir agite la menace de la répres­sion pour apeu­rer
l’opi­nion. Et comme par hasard, des forces très liées au pouvoir Macron appellent à mani­fes­ter le 27 janvier prochain en faveur du réta­blis­se­ment de l’ordre, alors que cette date du dimanche 27 janvier est déjà prévue pour une mobi­li­sa­tion sur le climat !

Tout indique que des mesures se préparent pour porter un coup aux droits démo­cra­tiques.

Nous ne lais­se­rons pas sans riposte la mise en cause des liber­tés.

Nous refu­sons la nouvelle loi en prépa­ra­tion.

Nous exigeons de satis­faire immé­dia­te­ment les reven­di­ca­tions sociales : une vraie hausse du SMIC et de vraies augmen­ta­tions de salaires, des retraites à taux plein et des allo­ca­tions chômage, le réta­blis­se­ment de l’ISF et la justice fiscale, l’éga­lité femmes-hommes, la fin de la casse et le
déve­lop­pe­ment de services publics de proxi­mité sur l’en­semble du  terri­toire dans les communes rurales, urbaines et de banlieues, et notam­ment des trans­ports publics acces­sibles quels que soient les reve­nus et le lieu de rési­dence, l’ac­cès de toutes et tous aux soins (méde­cine géné­rale, hôpi­taux et mater­ni­tés de proxi­mité).

Nous exigeons l’in­ter­dic­tion des armes possi­ble­ment mortelles ou très bles­santes utili­sées par les forces de police comme les flash­balls ou les grenades de désen­cer­cle­ment confor­mé­ment aux recom­man­da­tions du défen­seur des droits, la libé­ra­tion des victimes de la répres­sion poli­cière et
judi­ciaire injus­ti­fiée, l’abro­ga­tion de l’en­semble des dispo­si­tifs liber­ti­cides et atten­ta­toires au droit de mani­fes­ter
. La lumière doit être faite sur les chaînes de comman­de­ment respon­sables des violences poli­cières ayant abouti à des bles­sures de mani­fes­tant-es.

Nous soute­nons les mobi­li­sa­tions des gilets jaunes aux reven­di­ca­tions conver­gentes avec celles du mouve­ment syndi­cal et asso­cia­tif. Nous parti­ci­pons aux luttes du syndi­ca­lisme, des asso­cia­tions de défense des liber­tés et des mouve­ments écolo­gistes et fémi­nistes.

Nous serons égale­ment dans la rue le 27 janvier pour le climat et la justice sociale.
Le gouver­ne­ment doit répondre et céder aux reven­di­ca­tions. C’est ce qu’at­tend une majo­rité de la popu­la­tion.

Le 11 janvier 2019.


Ensemble!, Gauche démo­cra­tique et sociale, Nouveau parti anti­ca­pi­ta­liste, Parti commu­niste des ouvriers de France, Parti de Gauche, Répu­blique et socia­lisme.

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