Il a été question du Théâtre Historique de Poitiers ici et là là. Abordé en conseil municipal, le projet municipal essaie d’avancer. le collectif est toujours là pour rappeler qu’il faut attendre que justice passe. Voici le lein vaer l’article. Et l’intervention en conseil des élus d’opposition Osons Poitiers qui soutiennent le comabt du collectif.
Ancien Théâtre municipal
Délibération n°97 (2016–0057) : Projet de création d’une salle d’Arts visuels et restauration du hall – Ancien Théâtre municipal – Apport d’un fonds de concours de la SARL BAM pour financement d’équipements à usage commun entre les différents propriétaires de l’immeuble.
Nous contestons vigoureusement cette délibération. D’abord parce qu’elle scelle un accord entre deux propriétaires quand, en fait il n’y en a qu’un. Seule la Ville est propriétaire du Théâtre à ce jour : aucune vente conclue, aucun compromis signé. Et l’occasion pour nous de rappeler que la dite vente fait l’objet d’une procédure en annulation devant la cour d’appel administrative de Bordeaux. Ensuite parce qu’il s’agit d’un projet dont les permis de construire ne sont pas validés. Celui de BAM est en attente de mise en conformité et fera, si validation par le tribunal il y a, l’objet d’un appel immédiatement tant les arguments des opposants au projet n’ont été repoussés que du bout des lèvres par les juges de Poitiers. Il est plus que pertinent de les faire entendre une seconde fois, persuadés que nous sommes, que nous serons entendus en particulier sur la surélévation du bâtiment qui fait fi du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) juste pour gagner en surface de logements et faire une bascule plus importante. Quant au permis de construire de la ville, il est toujours à l’instruction. Et nous pousse à nous étonner de ce que l’on a commencé à démonter dans le Théâtre : le bar, qui fait corps avec le bâtiment, objet immobilier, a été démonté. Ce qui nous pousse à demander à nouveau, comme nous l’avons fait en commission, une visite du Théâtre pour en constater l’état.
Cette délibération a cependant un mérite : elle donne à voir ce que nous dénonçons depuis le début. Accompagnant le document, il y a eu la présentation du projet, un plan qui permet de constater que la culture confinée au sous-sol n’a bien que l’espace de l’alibi, que l’exploitation commerciale qui prend ses aises sur tous les autres niveaux a bien la part du lion. Elle souligne que si on partage l’ascenseur et la sécurité incendie, c’est-à-dire, des broutilles, la charge patrimoniale est bien sur le dos de la Mairie, quand le bénéfice en est pour une bonne part à l’investisseur privé. Quel hall de luxe que le verre églomisé de Pansart pour les commerçants du rez-de-chaussée et du premier étage !
D’ailleurs, où est passé l’argument économique qui a justifié la vente ? Je ne reviens pas sur le prix que nous contestons : le tribunal de Bordeaux tranchera. Mais nous sommes bien dans l’obligation de constater que l’enveloppe ne cesse de grimper : les autorisations de programmes ajoutent près d’un million pour une enveloppe qui atteint désormais quasiment deux millions. Pour une salle d’exposition de 385 m² ! En sous-sol, encombrée de piliers qui en limite tant le volume que M. Dorchies a été obligé d’en appeler au concept de la contemplation comme la concevait les grecs ou les hindous : associée à l’immobilité, elle invitera le visiteur à une intimité avec l’œuvre, privilégiant le voyage intérieur à la déambulation. C’est bien vu, mais c’est cher pour une alcôve esthétique qu’on aurait pu mettre n’importe où ailleurs et éviter ainsi de détruire un théâtre.
Car, pour conclure, je rappelle à tous mes collègues que l’œuvre de Lardillier, c’est aujourd’hui quasi-unanimement reconnu dans les milieux d’histoire des arts et ça a été souligné dans de nombreux articles, devrait être protégée. Entériner par ses votes sa destruction n’est pas une mince affaire. Le Théâtre pourrait avoir, en tant que tel, une deuxième vie, le collectif de défense du Théâtre travaille à le montrer, et construit un projet alternatif. Le projet actuel de salle d’arts visuels a peut-être une cohérence mais en aucun cas dans le Théâtre : il suffit de regarder le plan. Nous votons contre bien sûr.
Les élu-e-s Osons Poitiers ont voté contre cette délibération.
Source : http://fr.ulule.com/theatre-poitiers/news/le-theatre-dans-la-presse-101543/