« Un militant entre la vie et la mort, victime d’un traumatisme crânien au cours de la manifestation organisée samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), un technicien de la SNCF engagé chez SUD rail éborgné jeudi à Paris dans le cortège syndical, une personnelle de l’éducation nationale mutilée d’un doigt au rassemblement de Rouen le même jour… Ces graves blessures s’ajoutent aux multiples brutalités policières, humiliations, menaces et coups, notamment sur des journalistes, documentés par des vidéos postées sur les réseaux sociaux. Ces faits se sont produits en grande partie à Paris depuis le 16 mars, date à laquelle le gouvernement a déclenché le 49.3. Les alertes sont nombreuses et rappellent l’incapacité de la France à mettre en œuvre un maintien de l’ordre plus démocratique. »
Dans cet article sont cités les déclarations récentes de:
la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Claire Hédon, la Défenseuse des droits,
Amnesty International ou Reporters sans frontières, qui exhortent Gérald Darmanin à « mettre fin aux violences policières contre les journalistes ».
On y parle des grenades de désencerclement:
« L’utilisation de cette grenade qui propulse 18 galets en caoutchouc est à l’origine de nombreuses blessures irréversibles ces dernières années. C’est cette arme qui avait par exemple éborgné le gilet jaune Jérôme Rodrigues en janvier 2019 et le syndicaliste Laurent Theron en septembre 2016.
C’est la même arme qui est mise en cause à Rouen dans la blessure de Doris, une accompagnante des élèves en situation de handicap qui travaille dans un collège de la ville. Cette dernière a également été blessée dans la manifestation syndicale. Selon ses proches, l’opération chirurgicale a confirmé la mutilation d’un pouce. »
On y parle de la BRAV-M:
« Mais c’est un enregistrement audio, révélé par le Monde et Loopsider, également consulté par Libération, qui est désormais au cœur des débats sur ces unités. On y entend plusieurs policiers proférer des menaces de coups, de viol, et faire des allusions racistes à l’un des interpellés, Souleymane, étudiant tchadien de 23 ans. « T’as tellement de chance d’être assis là, maintenant qu’on t’a interpellé, je te jure, je te pétais les jambes, au sens propre. Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules », lui dit l’un des policiers. Le même lui ordonne aussi d’« effacer son sourire », puis deux bruits de claque sont perceptibles. Les agents insistent ensuite sur le fait que Souleymane va être visé par une obligation de quitter le territoire français et rigolent en affirmant qu’il « va reprendre l’avion ».«
« Cela fait quatre ans qu’ils sont visibles sur des vidéos problématiques, qu’ils traînent derrière eux plaintes et réclamations, s’agace un policier de la direction de l’ordre public de la préfecture. Il est évident qu’ils n’ont jamais su s’amender, et que la hiérarchie ne les a jamais fait se remettre en question. »