Subjectivement, ma manif à hauteur d’homme.
Tout commence à 7h00 du matin par la montée dans le bus
Zut ! On démarre et c’est le déluge. Mauvais présage.
En arrivant à Paris le soleil est là et des kilomètres et des kilomètres de bus
à tel point qu’on est obligé de descendre des bus sur le périphérique et poursuivre à pied jusqu’à Place d’Italie
La place d’Italie est déjà pleine comme un oeuf deux heures avant le début de la manif. Inattendu : des taxis font le lien entre la loi Travail et l’uberisation de la société (et des taxis)
On arrive au bd de l’Hôpital où en théorie on doit retrouver le Poitou Charentes.
Dans les faits il n’y aura jamais un seul cortège de département bien formé tellement il y a de monde, tellement on ressent tou-tes qu’on est ensemble, tous ensemble.
Ouais !
Beaucoup de pancartes personnelles, création politique populaire
Certain-es ont fait des guirlandes de papiers attachés par du scotch entre les arbres :
Tiens ! Quelqu’un des Deux Sèvres :
Tiens ! Des camarades de la CGT 86 qui jouent à Poupoupidou sur la grille du métro
Dans la manif on est entre camarades
Oui. Je suis syndiqué à la FSU.
Celles et ceux qui n’ont jamais fait de manif ont du mal à comprendre qu’une manif est un lieu de gens éduqués, solidaires, on s’excuse quand on se bouscule, on se sourit, on discute entre inconnu-es, on est au chaud entre personnes qui sont d’accord sur des valeurs essentielles, une revendication fondamentale commune.
Ça fait du bruit, ça sort des clous, ça en jouit
Cette manif est bruyante, vivante, dense, pleine d’énergie, colorée :
Les camarades du Havre où la ville entière est mobilisée, les AG intersyndicales nombreuses et exemplaires, dans le silence assourdissant des grands médias financés par nos ennemis de classe.
Salut, camarade d’Ensemble !
C’est en arrivant en vue de Montparnasse qu’on a senti des effluves de gaz lacrymogènes, du mobilier urbain saccagé et des vitrines taguées. Parfois les slogans étaient spirituels :
C’est par la suite qu’on a vu dans nos téléphones qu’il y avait eu affrontement en début de manif.
Et comme toujours : « La lutte syndicale c’est la violence, les manif et les grèves c’est le bordel, le gouvernement propose de rétablir l’ordre, la police protège contre l’agression des sauvageons ».
Les médias du système allument les contre feux pour évacuer le seul thème : retrait de la loi Travail !
À chacun-e de choisir son camp !
On est parti fourbu-es et content-es à 17h30 depuis Montparnasse. La manif continuait de passer quand on est parti. Trois heures pour faire 3 km : c’était une belle manif !
Pascal C