[suite de l’épisode 1]
Quoi ? De toute façon c’est le travail qui est con et il faut l’abolir ?
Il me semble que tu confonds emploi salarié (donc subordonné) et travail. T’as pas remarqué que étudier c’est du travail, faire les courses c’est du travail, cueillir des cerises aussi. Et militer ? C’est pas du travail ? À mon humble avis si on adoptait une définition du travail plus large qu’actuellement peut-être serions-nous plus exigeant-es sur sa qualité, son utilité sociale et – mais oui ! – le plaisir personnel qu’on peut en retirer. On pourrait réclamer tou-tes un emploi utile socialement et satisfaisant personnellement. Et augmenter le temps libéré afin de pouvoir utiliser ce temps libéré à … travailler (cueillir des cerises, militer, etc)
OK. C’est vrai. Je n’ai pas encore parlé de la manif devant le carré de tête. Là je vais être plus prudent car je n’y étais pas. Je n’en connais que des témoignages oraux ou quelques écrits (ici et là par exemple).
Avant que la manif ne démarre j’ai entendu qu’il y avait quelques milliers de personnes devant le carré de tête. Comme moi tu sais qu’en l’état actuel des rapports de force, le pouvoir politique n’allait pas taper sur les leaders syndicaux (trop médiatiques, nécessaires comme interlocuteurs et interlocutrices). Le pouvoir politique n’allait pas taper sur les défilés syndicaux (trop nombreux, trop assimilés pat l’opinion publique aux gens d’en bas).
Ah oui, c’est vrai. Je parle de « pouvoir politique » qui réprime et non de la police car cette dernière reste le bras armé du gouvernement, obéit à ses ordres et à ses choix, surtout quand ils vont dans le sens de la répression du mouvement social (cf les sondages qui donnent plus de la moitié des intentions de vote au FN dans la police et l’armée). L’appareil répressif sert à réprimer. C’est pas demain qu’on verra un CRS arrêter un Bernard Arnaud ou un Cahuzac ! Sans parler des policiers de la BAC qui servent de cavalerie légère pour arrêter des manifestant-es pendant que l’infanterie CRS est à la manœuvre.
Oui, moi aussi j’ai entendu toutes ces analyses de la nouvelle technique anti-manif intitulée « la nasse » qui sert à terroriser, humilier et pousser à la faute les participant-es aux manifs. Mais cette tactique de répression n‘est que le prolongement sur un autre terrain de la violence de l’État gouverné par les libéraux (cette fois-ci du PS) qui nous font par à coup passer de l’État social à l’État autoritaire. On a vu cette violence avec l’Union européenne contre la Grèce, on voit cette évolution dans les entreprises et les services aussi (sans parler des privé-es d’emploi).
Pascal C