Un nouveau texte de Benoît Pinot, lire les précédents Les revendications d’un gilet jaune en ce début d’année 2019 et Gilet jaune : rejoignez-nous !
Les gilets jaunes battent le pavé depuis plus de 2 mois pour faire comprendre à l’ensemble des citoyens français qu’il y a 9 millions de pauvres qui survivent en France (environ 15% des gens vivent avec moins de 1000 euros par mois et par personne).
Cela n’a pas empêché les sociétés d’autoroutes d’annoncer début février une hausse des tarifs des péages.
Ces sociétés engrangent chaque année des bénéfices records et les dividendes perçus par les actionnaires progressent de façon exorbitante pendant qu’une partie du peuple n’arrive plus à subvenir à ses besoins vitaux (alimentation, chauffage, logement, soins).
Toutes les études sociologiques et les associations caritatives comme Les restos du cœur, Emmaüs, la fondation Abbé Pierre et le Secours Populaire constatent que la misère augmente alors que les richesses s’accumulent pour quelques privilégiés.
Les inégalités sociales ont toujours existé et elles vont perdurer mais la réflexion et l’ébullition actuelle permettent de questionner la possibilité de les réduire.
Il ne s’agit pas de stigmatiser tous les patrons qui sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et qui créent des emplois mais il faut traquer et condamner les riches et les patrons des multinationales et des grandes entreprises qui se comportent comme des voyous. Il faut taxer les héritiers de grosses fortunes, il faut modifier le système financier pour réguler les agissements immoraux mais légaux des businessmen qui gagnent de l’argent avec l’argent.
Il faut empêcher les dirigeants qui délocalisent leurs entreprises dans un autre pays pour faire encore plus de bénéfices, ceux qui licencient leurs employés malgré les profits et les aides financières de l’Etat (par exemple l’usine Ford de Blanquefort), ceux qui fraudent le fisc pour ne pas payer leurs impôts en France.
Alors que nous avions les meilleurs services publics au monde, on constate une dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux où les soignants souffrent (dépression, burn-out, arrêt maladie), dans la police où le nombre de suicides ne cesse d’augmenter, dans les tribunaux où les juges tirent le signal d’alarme depuis plusieurs années, dans les écoles où les enseignants observent l’accroissement des inégalités sociales.
Cette dégradation s’accompagne de la diminution des services publics.
Sous prétexte de manque de rentabilité, ce qui est à l’encontre du principe d’un service public, ce gouvernement ferme des maternités, des blocs opératoires, des services de soins psychiatriques, des petites lignes ferroviaires, des tribunaux, des bureaux de postes dans les petites agglomérations.
Pour éradiquer la misère, réduire les inégalités sociales et afin que chaque français puisse vivre dignement, il faut :
- Augmenter le SMIC d’au moins 200 euros net par mois
- Revaloriser les retraites inférieures à 1200 euros net par mois
- Revaloriser le point d’indice des fonctionnaires
- Réduire la TVA pour les produits de première nécessité
- Réduire les taxes des TPE et PME pour favoriser leur installation et la création d’emplois.
- Arrêter la suppression des 120000 postes de fonctionnaires programmée
- Réquisitionner les logements inoccupés pour les transformer en logements sociaux et proposer un toit à chaque SDF
- Encadrer les loyers
- Réduire le prix des billets de train et rendre gratuit le bus
- Stopper la fermeture des petites lignes ferroviaires, restaurer les lignes existantes et développer le ferroutage
- Investir massivement dans les énergies renouvelables pour sortir progressivement de l’énergie nucléaire et fossile
- Interdire l’utilisation des pesticides et aider les agriculteurs à la conversion d’une agriculture biologique et respectueuse de l’environnement
- Faire pression auprès des grandes surfaces pour garantir un prix d’achat minimum des produits agricoles
- Interdire les licenciements des entreprises qui font des bénéfices et qui ont obtenu des subventions de l’Etat
Pour ce faire, l’Etat a besoin d’argent, c’est pourquoi, il faut :
- Interdire et punir fermement l’évasion et la fraude fiscale par l’embauche massive de contrôleurs fiscaux (entre 80 et 100 milliards par an)
- Supprimer le CICE (environ 40 milliards)
- Augmenter les taxes sur les produits de luxe
- Rétablir l’ISF (environ 4 milliards par an)
Il existe donc des solutions qui ne dépendent que d’une volonté politique ambitieuse et sociale.
Le 9/02/19 Benoît Pinot