« Stop à l’es­ca­lade répres­sive » La Ligue des droits de l’homme contre l’usage des armes de guerre contre les mani­fes­tant.e.s

Stop à l’es­ca­lade répres­sive

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Madame la Première ministre, Monsieur le ministre de l’In­té­rieur,

Le terri­toire français − et les grandes villes plus parti­cu­liè­re­ment − sont depuis plusieurs jours le théâtre d’opé­ra­tions de main­tien de l’ordre de grande ampleur, violentes et tota­le­ment dispro­por­tion­nées.

Ces derniers jours ont vu le retour des nasses illé­gales, de l’usage d’armes muti­lantes comme le LBD et les grenades de désen­cer­cle­ment ou explo­sives, du gazage à outrance, de l’em­ploi de poli­ciers non formés au main­tien de l’ordre et répu­tés pour leur violence, en parti­cu­lier la brigade de répres­sion de l’ac­tion violente moto­ri­sée (BRAV-M) et les brigades anti crimi­na­lité (BAC), avec des inter­pel­la­tions et des verba­li­sa­tions indis­cri­mi­nées, du matraquage systé­ma­tique et des violences gratuites et atten­ta­toires à la dignité, parfois même à l’in­té­grité physique des personnes. 

Président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), asso­cia­tion qui œuvre depuis 1898 à la défense des droits et liber­tés, je ne peux que consta­ter que vous faites le choix d’une esca­lade répres­sive pour briser des mouve­ments sociaux légi­times. Votre poli­tique brutale plonge aujourd’­hui le pays dans une situa­tion parti­cu­liè­re­ment alar­mante pour la démo­cra­tie.

Avec cette péti­tion, la LDH et l’en­semble des citoyennes et citoyens signa­taires appellent votre gouver­ne­ment à la raison et exigent de vous, Madame la Première ministre, Monsieur le ministre de l’In­té­rieur, le respect des droits fonda­men­taux.

Sous les plus brefs délais, nous deman­dons l’in­ter­dic­tion des tech­niques d’im­mo­bi­li­sa­tion mortelles et des armes de guerre ;

Nous semblent égale­ment indis­pen­sables : la révi­sion des méthodes d’in­ter­ven­tion de main­tien de l’ordre (notam­ment la suppres­sion de la BRAV-M et de la nasse) ; la suppres­sion du délit de parti­ci­pa­tion volon­taire à un grou­pe­ment formé en vue de commettre des violences ou des dégra­da­tions (article 222–14–2 du code pénal) et la fin des gardes à vue « préven­tives », de la poli­tique du chiffre sur les inter­pel­la­tions ; un trai­te­ment judi­ciaire équi­table des faits de violences poli­cières et un meilleur enca­dre­ment des procé­dures d’ou­trage et rébel­lion ; une réforme des condi­tions auto­ri­sant les contrôles d’iden­tité, aujourd’­hui détour­nés de leur objet à des fins de pres­sion et de répres­sion ; le respect de la qualité des obser­va­trices et obser­va­teurs indé­pen­dants et des jour­na­listes, et plus géné­ra­le­ment de la liberté d’in­for­mer et de rendre compte des pratiques des forces de l’ordre. 

C’est là le préa­lable à un avenir commun apaisé. Car le risque d’un ordre qui déborde, c’est d’être lui-même bien­tôt débordé face aux tensions et à la radi­ca­lité qu’il exacerbe. 

Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)

Pour aller plus loin, consul­tez la page de campagne Stop violences poli­cières.

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