Benoit. Arrestation par la BAC. Garde à vue le 23 février. L’humiliation de la part du procureur. Composition pénale le 16 mai.
Notre camarade exprime le désarroi qu’il ressentit. Un traumatisme psychologique. Un sentiment de solitude qui perdure.
Ce courrier a été adressé à ses contacts; il nous donné l’autorisation de le publier; nous l’en remercions.
Tu es notre camarade, Benoit. Nous te soutenons, comme nous pouvons.
Ce témoignage n’est pas celui d’ un des mutilés des dernières manifestations. Il n’est pas celui d’un habitué des garde à vues abusives.
Il est celui d’un manifestant pacifique qui croyait que les valeurs républicaines animaient les membres de la police et de la justice, singulièrement dans notre ville moyenne. Il n’y croit plus.
Macron sourit et bavasse. Castaner pérore et ment et cogne. Le RN se félicite.
Et la démocratie se meurt.
Pascal Boissel, 28–5–2019
« Je participais au mouvement des gilets jaunes depuis le début, j’y étais très investi, je me rendais aux manifestations le samedi et aux assemblées générales. Mon engagement politique était pacifique et solidaire envers les plus démunis. J’adhère aux revendications de ce mouvement qui aspire à plus de justice sociale, fiscale, à la mise en place de véritables réformes écologiques et à une démocratie plus représentative du peuple.
Malheureusement, j’ai passé 24H +2H en garde à vue suite à la manifestation du samedi 23 février, pour « entrave à la circulation » d’après les forces de l’ordre.
En effet, nous étions une centaine de gilets jaunes rassemblés à POITIERS, dans une atmosphère calme, pacifique et joviale comme à l’accoutumée. Nous avons décidé de marcher sur la route environ 100 mètres pendant quelques minutes pour ralentir la circulation. Quand la police nous a ordonné de regagner le trottoir, nous avons obtempéré.
La poursuite de la manifestation s’est déroulée tout aussi calmement, sans incident.
Je repartais tranquillement chez moi vers 16h30 quand j’ai été interpellé par deux brigadiers de la Brigade Anti Criminalité qui m’ont sorti de mon véhicule pour m’emmener au commissariat sans que je puisse prendre mes lunettes dans ma voiture. Lors du trajet qui a duré environ 15 minutes, ils ont tenté de m’intimider en développant un discours moralisateur, désapprobateur et très culpabilisant. Ils jugeaient et contestaient avec véhémence mon engagement, qualifiant le mouvement d’impopulaire, de violent, incompréhensible, dirigé par des crétins incapables de s’exprimer. J’ai alors senti un mépris incommensurable de leur part envers les gens issus des classes trop populaires pour être crédibles et dignes.
A ce moment, j’étais encore serein et j’argumentais calmement pour expliquer mes motivations dans ce mouvement car je n’avais commis aucune infraction.
Nous sommes arrivés vers 16h45 au commissariat, j’ai été dépossédé de tous mes biens puis fouillé et j’ai ensuite rapidement été auditionné par une Officier de Police Judiciaire qui était assez bienveillante et rassurante puisqu’elle pensait que je sortirais dans la soirée.
Cependant, d’après les forces de l’ordre, j’avais commis un délit et je risquais jusqu’à 2 ans d’emprisonnement, 4500 euros d’amende, 6 points de retrait de permis, jusqu’à 3 ans de retrait de permis et une information à mon administration.
J’étais abasourdi d’apprendre cette sanction disproportionnée pour avoir ralenti la circulation en marchant sur la route.
L’OPJ m’a alors autorisé à prévenir mon épouse qui était sidérée et ne comprenait pas la situation. J’ai tenté de la rassurer comme j’ai pu malgré mes craintes grandissantes.
Je me suis ensuite entretenu avec une avocate commise d’office qui ne semblait pas très inquiète et qui pensait également que je sortirais dans la soirée avec un simple rappel à la loi.
J’ai compris quelques heures plus tard que je passerai la nuit en garde à vue quand l’OPJ m’a annoncé qu’il y avait plusieurs prévenus et que le procureur n’étudierait pas mon dossier dans la soirée. Elle a tenté de me rassurer en me précisant que je sortirais vers 9h le lendemain matin. J’ai appris quelques jours plus tard que le ministère de l’Intérieur demande aux procureurs de prolonger les gardes à vue des gilets jaunes pour briser le mouvement.
Les questions se sont alors bousculées dans ma tête. Qu’avais-je fait de si grave pour mériter une si longue privation de liberté et tant d’humiliations ?
C’est à ce moment que le cauchemar allait véritablement commencer.
L’attente dans le hall en compagnie de petits délinquants et d’autres gilets jaunes interpellés fut un moment surréaliste. En effet, le va et vient d’agents de police qui ne daignaient même pas nous saluer ou nous regarder, d’autres qui nous lançaient des regards inquisiteurs et le discours moralisateur d’un chef de police envers un gilet jaune âgé de 76 ans était très humiliant.
Seul l’un des gardiens de la paix avait un regard et des mots bienveillants et il ne semblait pas comprendre ma présence dans ce lieu pour ce qui m’était reproché.
L’incompréhension et la crainte m’envahissaient petit à petit.
Puis l’attente, l’interminable attente.
L’attente jusqu’au moment où un policier m’emmena au sous-sol, nous avons descendu un labyrinthe d’escaliers puis franchi deux portes vitrées verrouillées comme dans les films policiers.
A cet instant, je découvre l’horreur à travers une vitre plastifiée, ma chambre pour la nuit. L’agent me demande d’ôter mes chaussures et d’entrer dans une cellule de 5 m² puis il me tend une couverture de survie.
Le plafond est très haut, une caméra protégée par un caisson y est fixée, les murs jaunes sont sales et graffités aux doigts, la peinture s’écaille et l’odeur d’urine est saisissante. Deux bancs en bois dont l’un est recouvert d’un mince matelas en mousse plastifiée font office de meubles. Très vite, l’autre gilet jaune de 76 ans me rejoint. Par respect, je lui laisse le matelas et nous engageons la conversation.
Je l’avais déjà croisé aux abords des ronds-points ou lors des assemblées générales. Il est enfermé pour outrage à agent puisqu’il est intervenu pour s’opposer à la verbalisation d’un conducteur qui avait témoigné son soutien aux manifestants par des coups de klaxons.
Un policier zélé l’a brutalement bousculé et le retraité s’est offusqué verbalement. Il a été arrêté et placé en garde à vue.
Il me raconte sa vie, c’est un artisan à la retraite qui accueille et s’occupe de jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance, un homme honnête qui se demande comme moi ce qu’il fait ici.
Après une longue conversation, le silence s’installe, pesant.
Difficile de se repérer dans le temps mais à ce moment, j’avais encore l’espoir de sortir dans la nuit.
Au cours de la soirée, le gardien nous propose plusieurs menus, je choisi du couscous et j’en profite pour aller aux toilettes et pour lui demander l’heure. Il est 20 heures, un plat en barquette réchauffé au micro-ondes est servi mais c’est immangeable !
L’attente se poursuit inexorablement, rythmée par des tentatives d’endormissement, des brefs échanges avec mon codétenu, des pensées angoissantes, stressantes.
Le temps rempli par un silence assourdissant rarement interrompu par des bruits de pas, de clefs et de portes m’alertent et réactivent mon espoir de libération.
Espoir vain. Le temps défile lentement, très lentement. Je tente de m’endormir à plusieurs reprises, sans succès, tous mes sens sont en éveil.
Je me recroqueville sous cette couverture de survie si fine mais chaude et protectrice.
Protectrice et extrêmement bruyante car les mouvements de mon corps pour tenter de trouver la posture favorable à l’endormissement déclenche un bruit métallique qui résonne contre les murs de ma prison.
Il ne fait jamais nuit sous ce jour de néon.
Dans cette cage mal éclairée par cette lumière blafarde, à travers la couverture transparente, j’ai une vision floue de ce lieu inhospitalier.
La terreur me submerge.
La dureté du bois est bien dérisoire par rapport à la dureté de la situation.
La nuit s’écoule petit à petit, de temps en temps un autre détenu se manifeste en frappant contre la vitre. Sans doute pour assouvir un besoin. Ses tentatives restent longtemps sans réponse. Il n’ose sans doute pas crier pour appeler un gardien de peur de se faire rabrouer.
Y a-t-il un surveillant au bout du couloir ? Je finis par en douter puisque la caméra de surveillance permet d’observer nos faits et gestes voire même d’écouter nos conversations depuis le QG des policiers à l’étage.
A deux reprises, les portes s’ouvrent et j’aperçois un jeune homme traversant le couloir suivi d’un policier qui l’accompagne pour rejoindre l’enfer. Un peu plus tard, c’est au tour d’une jeune fille. Je m’interroge sur leurs éventuelles infractions. Nous sommes samedi soir, détention de cannabis, conduite en état d’ivresse, bagarre, que sais-je ?
Les minutes s’égrènent et mon corps commence à ressentir les heures passées sur ce banc. Les douleurs de mon dos et de mes hanches m’empêchent d’adopter une position indolore.
L’attente, toujours l’attente.
Je constate avec plaisir que le jour se lève puisque les quelques carreaux de verre tout en haut du mur laissent pénétrer un peu la clarté naturelle du soleil qui commence à envahir cette minuscule pièce. Une belle journée ensoleillée se prépare, j’ai hâte de sortir de ce cloaque pour rejoindre ma famille.
Mon codétenu et moi, nous questionnons souvent sur l’heure sans avoir de réponse précise.
Un gardien arrive, il nous ouvre. Je pense alors sortir mais il n’en est rien, il nous propose d’aller aux toilettes et d’avoir un petit déjeuner qui se résume à deux biscuits secs et une brique de jus d’orange tiède.
Il est 8 heures.
Quand vais-je pouvoir enfin quitter cet enfer ?
Je suppose désormais qu’il est entre 9h et 10h et toujours pas d’information malgré mes questions auprès du geôlier.
Le temps passe, ponctué d’échanges avec mon partenaire de prison. Je fais quelques petits pas pour faire tourner mon corps dans cet espace réduit. Je m’assois sur ma couche la tête dans les mains. Je m’allonge, me relève et je tourne à nouveau comme un animal en cage.
Il est midi. Quel menu sera servi au repas ?
Je choisis l’un de mes plats préférés : le poulet au curry. Pas mieux que la veille !
Enfin le surveillant vient me chercher, j’espère alors que la fin du calvaire approche.
Fausse joie ! Il m’accompagne à l’étage pour prendre mes empreintes et faire des photos de ma face, de mon profil et de mes ¾ comme un vulgaire criminel. Je suis choqué mais je réponds aux questions anthropométriques qui me sont posées puis je retourne en cellule pour poursuivre mes principales activités : l’attente, l’angoisse et le questionnement.
Vers 14 heures, le gardien de la paix bienveillant que j’avais croisé la veille, vient prendre de nos nouvelles et me propose d’aller fumer une cigarette avec lui. Un peu d’humanité me réchauffe le cœur. Il me partage son incompréhension de la situation que je suis en train de vivre.
En repartant vers le cachot, je croise l’Officier de Police Judiciaire qui m’avait auditionné la veille. Elle me dit que le procureur souhaite prolonger ma garde à vue de 24 heures pour me rencontrer le lundi matin afin que je passe en comparution immédiate dès le lundi après-midi. Le cauchemar continue, la terre s’écroule sous mes pieds, je manque de m’évanouir. C’est l’incompréhension et la confusion qui se bousculent dans ma tête.
Encore quelques heures d’attente dans le hall avec des jeunes délinquants présents pour des infractions mineures (bagarre, accident de la route, non présentation de papiers du véhicule, détention de cannabis).
L’OPJ m’auditionne de nouveau et m’informe que le procureur me rencontrera dans l’après-midi pour me signifier le prolongement de ma garde à vue.
Par compassion, elle m’autorise une entorse à la règle et me propose de prévenir mon épouse.
Je lui fais part de mon incompréhension, de mon traumatisme avec des trémolos dans la voix et des larmes pleins les yeux. Elle comprend ma détresse et me témoigne tout son soutien puis je raccroche rapidement.
Finalement, vers 15 heures, elle m’accompagne jusqu’au bureau du procureur qui souhaite me rencontrer. Nous repartons de nouveau dans les méandres de ce grand bâtiment austère, traversant des couloirs mal éclairés, gravissant des escaliers sombres et franchissant de multiples portes.
Il est là, assis derrière un bureau et sans même me regarder ou me saluer, il me montre une chaise au fond de la pièce afin que je m’assoie.
Il m’annonce la prolongation de ma garde à vue de 24 heures supplémentaires, il ajoute qu’il veut me revoir le lendemain matin et que je passerai en comparution immédiate dans l’après-midi. Il ne me pose pas une seule question et ne daigne pas me connaître.
Alors, j’ose prendre la parole pour me présenter, me confondre en excuses, en regrets et j’implore son indulgence et sa compassion.
S’ensuivent 10 minutes de morale infantilisante, humiliante et culpabilisante. Il s’abat sur moi comme un prédateur sur sa proie, je le sens jubiler. Moi, je me recroqueville.
Il condamne fermement tous les gilets jaunes qu’il qualifie de violents et d’antisémites.
Je tente de le convaincre que je ne fais pas partie de cette minorité, que je défends la non-violence et le respect des règles dans les manifestations, mais aussi au quotidien et évidemment auprès de mes élèves. Je lui explique aussi que je vis des moments difficiles en famille et que j’ai besoin de retrouver mes proches pour les rassurer.
Comme un gamin de 5 ans, je lui certifie que j’ai compris la leçon et que je ne recommencerai pas.
Mais il reste insensible à toutes mes implorations. Il me hurle son ras le bol et celui des forces de l’ordre à propos de ce mouvement d’imbéciles. Il me précise qu’il n’a aucune compassion envers moi.
Je ressors de ce bureau anéanti, exténué et dépité.
Je subis une nouvelle audition auprès de l’OPJ qui me signifie la prolongation de la garde à vue de 24 heures.
A cet instant, l’OPJ qui s’occupait de l’autre gilet jaune, entre dans le bureau pour nous annoncer qu’elle a réussi à négocier avec le procureur notre sortie de prison et l’annulation de la prolongation de la garde à vue.
Je m’effondre comme un enfant devant ces deux dames qui sont touchées et décontenancées par mon état de détresse.
Mon statut d’enseignant, marié, père de 2 enfants, sans antécédents judiciaires, mes regrets et mes supplications auprès du procureur ont joué en ma faveur puisqu’il est donc revenu sur sa décision quelques heures après notre entrevue.
Je suis sorti le dimanche 24 février vers 18h30 après avoir passé une nouvelle audition devant l’OPJ pour me signifier la levée de la GAV et me remettre une convocation devant une composition pénale le 16 mai 2019.
Un avocat a pris mon dossier en main pour réfléchir à une ligne de défense.
Pendant 3 mois, j’ai été terrifié, bouleversé. Je suis très touché psychologiquement mais ma mésaventure est moins catastrophique que ceux qui ont été mutilés, blessés ou violentés lors des manifestations depuis le mois de novembre.
J’ai maintenant peur de la police qui ne protège pas systématiquement les citoyens mais applique et exécute, sans humanité, les ordres d’un gouvernement extrêmement répressif.
Je ne suis ni délinquant, encore moins criminel. Mes seules erreurs sont d’avoir des convictions politiques, de les défendre, d’avoir porté un gilet jaune et d’avoir marché quelques instants sur la voie publique.
Je n’ai jamais appelé au désordre, ni à la violence.
De plus, je n’étais pas seul à marcher sur la voie publique et nous n’avons pas causé d’accident, ni risque, ni danger pour les automobilistes.
J’ai été ciblé par les forces de l’ordre qui ont considéré que je faisais partie des meneurs. Ce qui est faux puisqu’à Poitiers, il n’y a pas de meneur. Je ne participe plus au mouvement depuis le 23 février et celui-ci se poursuit, ce qui démontre que les gilets jaunes de Poitiers n’ont pas besoin de moi pour s’organiser.
Lors de chaque manifestation ou rassemblement, quelque qu’il soit, déclaré, organisé ou non, des manifestants sont susceptibles d’entraver la circulation sans être interpellés, jetés en garde à vue et inquiétés par la justice (comme les manifestations de routiers ou d’agriculteurs par exemple).
Les pouvoirs publics doivent faire preuve d’une certaine tolérance envers les rassemblements pacifiques. Mais ce n’est pas le cas, ils veulent briser ce mouvement coûte que coûte et par tous les moyens possibles.
J’ai été victime d’une répression hors norme et de violences morales policières orchestrées par ce gouvernement.
J’ai été condamné à payer 150 euros d’amende.
C’est une sanction injuste et une mésaventure dramatique qui laisseront en moi des traces psychologiques indélébiles.
J’ai également réglé les honoraires de mon avocat qui s’élèvent à 600 euros.
Il estimait d’ailleurs qu’il fallait refuser la composition pénale et porter l’affaire devant un tribunal correctionnel car le délit n’était pas constitué puisqu’une entrave à la circulation n’est effective que lorsque la circulation est totalement interrompue et provoquée par un véhicule ou un objet, ce qui n’était pas le cas. J’aurais donc pu obtenir une relaxe voire même un dédommagement financier. Mais je ne m’en sentais pas capable psychologiquement et je souhaitais tourner la page rapidement.
C’est une affaire qui m’a causé des troubles psychologiques profonds et qui m’a couté 750 euros pour avoir ralenti la circulation pendant 5 minutes lors d’une manifestation pacifique.
J’ai subi un traumatisme et un préjudice moral car je suis innocent et victime d’une injustice.
Même le substitut du procureur lors de la composition pénale, ne comprenait pas ma présence dans son bureau et il ne semblait pas en accord avec la peine prononcée par le procureur. Mais une composition pénale n’est pas un jugement, l’avocat ne peut pas plaider et le prévenu ne peut pas se défendre. On accepte ou refuse la sanction prononcée.
L’absence d’indignation, le silence de la part de certains de mes proches me sidère, me déçoit et c’est presque aussi douloureux à vivre que l’injustice que j’ai subie.
J’ai même le sentiment que certains estiment que je mérite ce que j’ai vécu. C’est une bonne leçon sur le sens de l’Amitié.
Malheureusement, mon humanisme, ma solidarité et ma fraternité pour défendre les plus faibles m’ont mené au fond du trou.
Je suis révolté par la politique menée par ce gouvernement et très inquiet pour l’avenir de notre société.
La devise de la France est chaque jour bafouée.
Je suis aussi très déçu par l’attitude et l’ignorance de la plupart de mes concitoyens.
J’avais pourtant un caractère combatif et optimiste mais ils ont réussi à ôter mes utopies, mes croyances, mes espoirs pour un monde meilleur. J’avoue être épuisé et incapable de poursuivre le combat politique que je mène depuis 20 ans.
Ce n’est toujours pas le bon moment pour le changement !
Benoît Pinot le 19 mai 2019.