Un appel de mili­tants du NPA fort inté­res­sant.

  • Dans la situa­tion actuelle, trou­ver le chemin de la conver­gence.

    Les auteurs de ce texte sont membres du NPA. Nous souhai­tons par cet appel faire avan­cer les débats qui secouent le monde poli­tique aujourd’­hui, et plus parti­cu­liè­re­ment la gauche anti­ca­pi­ta­liste. Ce texte est volon­tai­re­ment public car nous consi­dé­rons que les bilans et les analyses de la situ­tion de chacunes et chacuns, doivent être connus et débat­tus par toutes et tous, au-delà des orga­ni­sa­tions respec­tives des diffé­rents prota­go­nistes. Les débats internes à notre orga­ni­sa­tion vien­dront en leur temps même si, bien évidé­ment, ce texte et les posi­tions que nous y défen­dons sont égale­ment desti­nés aux mili­tants du NPA. 

     

    L’im­pres­sion du moment est sans doute défor­mée par une subjec­ti­vité doulou­reuse. Mais la claque – prévi­sible – infli­gée par les résul­tats du Front Natio­nal et de l’en­semble de la droite confon­due, permettent au moins une chose : replon­ger chacune et chacun dans la vase collante du réel.

    Les 25% réali­sés par le FN aux euro­péennes ne sont pas un « séisme » poli­tique. Bien au contraire. Le FN progresse élec­to­ra­le­ment et idéo­lo­gique­ment à chaque scru­tin élec­to­ral. La surprise n’en est donc pas une et le coup de massue avait été plusieurs fois précédé de claques derrières la tête, toutes plus fortes les unes que les autres.

    Ceux qui mini­misent le score du FN (en effet « seule­ment » 25% des personnes ayant été voter l’ont fait pour le FN) se trompent s’ils pensent, par leur analyse, qu’il ne faut pas avoir une poli­tique spéci­fique vis-à-vis de ce parti qui repré­sente, bien plus que les autres, un danger mortel pour les jeunes et les travailleurs.

    Ce score réalisé avec 57% d’abs­ten­tion confirme que l’élec­to­rat fron­tiste sait large­ment se mobi­li­ser. De plus, qui nous dit que les 57% ne repré­sentent pas une réserve de voix pour le FN ?

    Autre point à souli­gner, c’est la force que va repré­sen­ter ce parti à l’ave­nir. Avec 24 euro-dépu­tés (plus ses dépu­tés, ses maires, ses conseillers régio­naux, muni­ci­paux et géné­raux) le FN se renforce de plus en plus finan­ciè­re­ment et donc se trans­forme petit à petit en machine de guerre en route vers le pouvoir.

    Par ailleurs, le Parti Socia­liste au pouvoir s’écrase et sa chute, à l’ins­tar du PASOK grec, ne nous émeut guère. Ce parti mérite de s’écra­ser.

    L’UMP est elle aussi vautrée dans les affaires, avec Copé et ses amis de Bygma­lion, et le retour de « l’in­tègre » frau­deur Alain Juppé flanqué de Jean-Pierre Raffa­rin et de François Fillon, le prin­ci­pal parti de droite français permet au FN de planer sur la réac­tion française.

    L’UMP court derrière le FN, le PS derrière l’UMP… et pendant que le FN cara­cole en tête des sondages et des élec­tions, la « gôche » au pouvoir vire les sans-papiers tout en dé-trico­tant le droit du travail. Autre­ment dit, le PS prépare le terrain de la droite qui elle-même prépare le terrain du FN.

    Malheu­reu­se­ment, la gauche radi­cale n’ap­pa­rait pas comme une alter­na­tive possible pour les jeunes et les travailleurs de notre pays. Le Front de Gauche limite la casse mais s’ef­fondre tout de même par rapport aux résul­tats obte­nus à l’élec­tion prési­den­tielle  (de 11% à 6,5%). Le NPA et Lutte Ouvrière dispa­raissent quasi­ment des écrans radars (avec moins de 2% réunis).

    Nous pensons qu’il est désor­mais l’heure d’agir vers la conver­gence de toutes celles et ceux qui veulent une autre poli­tique à gauche, une rupture avec la poli­tique menée actuel­le­ment par le gouver­ne­ment, pour une alter­na­tive anti­ca­pi­ta­liste.

    Nous pensons qu’il faut, très concrè­te­ment, que le NPA, le PCF, le PG, Ensemble, Alter­na­tive Liber­taire, Lutte Ouvrière, les écolo­gistes qui refusent l’aus­té­rité et qui souhaitent s’op­po­ser au gouver­ne­ment, le Mouve­ment des Objec­teurs de Crois­sance, l’en­semble du mouve­ment pour une écolo­gie radi­cale et les orga­ni­sa­tions liber­taires, les orga­ni­sa­tions du mouve­ment sociale, les syndi­cats et asso­cia­tions ; dans la conti­nuité de la marche « Main­te­nant, ça suffit !  » du 12 avril, orga­nisent une jour­née natio­nale de mani­fes­ta­tions dès la rentrée sociale, partout en France, appuyée sur des assem­blées locales et unitaires, afin d’en­ta­mer la construc­tion d’un front le plus fort et plura­liste possible, à la gauche du PS. Nous devons faire le choix de marcher, d’agir et de construire ensemble.

    La construc­tion de ce front social et poli­tique doit être la première étape d’un véri­table affron­te­ment avec le gouver­ne­ment et le patro­nat, pour faire émer­ger une alter­na­tive sociale, écolo­giste, démo­cra­tique et réso­lu­ment anti­fas­ciste.

    Alexandre Raguet, Simon Duquer­roir, Steven Marti­nez, membres du NPA.

5 réflexions sur « Un appel de mili­tants du NPA fort inté­res­sant. »

  1. « Nous pensons qu’il faut, très concrètement, que le NPA, le PCF, le PG, Ensemble, Alternative Libertaire, Lutte Ouvrière, les écologistes qui refusent l’austérité et qui souhaitent s’opposer au gouvernement, le Mouvement des Objecteurs de Croissance, l’ensemble du mouvement pour une écologie radicale et les organisations libertaires, les organisations du mouvement social, les syndicats et associations ; dans la continuité de la marche « Maintenant, ça suffit ! » du 12 avril, organisent une journée nationale de manifestations dès la rentrée sociale, partout en France, appuyée sur des assemblées locales et unitaires, afin d’entamer la construction d’un front le plus fort et pluraliste possible, à la gauche du PS. Nous devons faire le choix de marcher, d’agir et de construire ensemble. »
    Je dirai que l’appel devrait, logiquement, s’adresser, en premier lieu, aux organisations du Front de gauche, soit Ensemble! , le PG et les militants du PCF qui ne sont pas dans une situation de subordination au PS du fait de leur statut d’élus municipaux ou autres.
    S’adresser aussi aux militants d’EE-LV qui sont OK avec la sortie du gouvernement, qui ne se reconnaissent ni dans les dernières déclarations de JV Placé (s’allier avec le centre pour qu’il (JV Placé) puisse enfin devenir secrétaire d’État dans ce gouvernement. Ni celles de D Cohn-Bendit qui est pour le candidat néolibéral du paradis fiscal, le Luxembourg, comme tête de gondole de l’Union européenne. Ce pour construire le super-État que le vieux renégat appelle de ses vœux aux côtés de la vieille droite).
    S’adresser à LO qui méprise les militants du NPA de façon officielle et répétée est un peu… incompréhensible. S’adresser aux Objecteurs de croissance et aux libertaires et anarchistes, en gros, c’est juste.
    Nous sommes d’accord sur un point essentiel: considérer que la manifestation du 12 avril fut un moment politique important. Le débat commence.

  2. Tout d’abord merci aux camarades d’Ensemble! d’avoir publié notre texte.

    S’adresser à LO n’est pas incompréhensible de notre point de vu même s’ils sont insultants vis-à-vis de nous. Dans l’Histoire du mouvement ouvrier, ce n’est pas LO qui a été le plus insultant avec notre courant politique : le PCF l’étant également (et nettement plus, sur des bases plus violentes). Mais passons. Notre objectif est de permettre un débat avec toutes les forces politiques qui se situent à la gauche du PS.

    Tactiquement, même, on pourrait considérer que la présence de LO, ou de l’AL (et d’autres courants anticapitalistes) permettrait au « front social et politique » que nous voulons construire, d’avoir un centre de gravité plus à gauche qu’une alliance avec le seul FDG.

    Cela dit, je viens de lire le texte de Myriam Martin qui appelle tout d’abord à consolider le FDG, à l’ancrer à la base, puis à s’ouvrir au NPA, à Nouvelle Donne, à la « gauche » du PS et à EELV.

    Cette démarche me semble perdue d’avance. Je considères pour ma part que si des liens privilégiés sont à construire (bien qu’il faille dès maintenant créer un front large avec les réformistes critiques) c’est entre tous les anticapitalistes, ceux d’Ensemble, du NPA, de LO, de l’AL… etc. Un Front Anticapitaliste en somme, qui aurait les moyens de peser dans un large front social et politique où se retrouveraient aussi le PCF (et ses amis de la gauche du PS) et le PG…

    Mais le débat commence ! 🙂

  3. LO n »est pas un  problème ni bien sûr une fraction de la solution à la question de construire un front contre l’austérité.

    Au lendemain d’élections où le NPA fait un score digne de pires scores de la LCR, que LO fait 1% (et précise comme toujours que ça sert à rien de voter et c’est les luttes qui comptent), l’état des anticapitalistes est minable. Ce qui montre qu’extrêment peu de travailleurs et de jeunes se sont déplacés pour voter LO ou NPA. Que les idées anticapitalistes portées par ces deux formations qui ont eu chacune des période de sortie de la marginalité politique, sont incomprises.

    Certes le bilan du FdG s’in est meilleur est très mauvais au regard de nos ambitions, en comparaison du vote populaire FN (même si c’est une petiteminorité qui vote FN). On peut minorer la place des élections, mais sans le score de Besancenot en 2007, il n’ y aurait pas eu le souffle pour créer le NPA. Ou bien aurait été créé alors un NPA à l’image de qu’il est devenu aujourd’hui.

    Et tu proposes alors de délimiter les anticapitalistes des antilibéraux en un front « anticapitaliste » avec aussi d’autres petits groupes. Je suis étonné: proposer cela actuellement est une proposition sectaire.

    Nous proposons un front politique et social contre l’austérité. Un front où antilibéraux et anticapitalistes feront l’expérience d’un combat commun, démocratique et possiblement victorieux du fait de l’affaiblissement actuel du pouvoir du néolibéral Hollande.

    Un front où toutes les forces d’accord sur un programme de lutte simple et sans équivoque seront les bienvenues. c’est ainsi que je comprends le texte de Myriam Martin.

     

  4. Le « Front Anticapitaliste » dont je parle n’est pas le tenant d’une stratégie sectaire. Je répètes ce que j’ai voulu dire mais plus brièvement.

    Je suis pour « un front politique et social contre l’austérité. Un front où antilibéraux et anticapitalistes feront l’expérience d’un combat commun, démocratique et possiblement victorieux du fait de l’affaiblissement actuel du pouvoir du néolibéral Hollande.

    Un front où toutes les forces d’accord sur un programme de lutte simple et sans équivoque seront les bienvenues.« . Pas de soucis, c’est même ce que nous défendons dans notre texte.

    Ma remarque venait plutôt ailleurs. Nous savons bien que dans un front, il y a des affinités plus fortes en certains groupes. Ensemble, au sein du FDG, rassemble bien des militants sur des bases politiques différentes du PG ou du PCF ? C’est ce que je propose avec le Front Anticapitaliste, au sein du « front large » à construire.

    Une alliance politique entre tous les anticapitalistes. Un parti large des anticapitalistes en fait. Le projet initial du NPA (celui, dans une moindre mesure d’Ensemble!).

    Ce FA devra évidemment oeuvrer au rassemblement des forces anti-libérales, anti-austérité, antiracistes, etc etc… Mais il aura sa spécificité politique, ses affiches, son journal, ses tracts….  Lui permettant, par exemple, de faire militer dans un cadre unitaire, des personnes qui, aujourd’hui, ne rejoindraient pas le FDG ou le NPA.

  5. Merci Alex, pour ces précisions.

    Nous sommes d’accord sur l’objectif essentiel actuellement de construire un front anti-austérité. C’est important , c’est une bonne nouvelle. Il nous faut faire vivre ce projet.

    Tu proposes un front des révolutionnaires dans ce front; cette proposition a été tentée beaucoup de fois depuis les années 70. Mais les divergences entre groupes d’extrême-gauche sont importantes, tant sur l’analyse de la situation de la luttes des classes au niveau national, européen international (pré-révolutionnaire, ou de reflux temporaire, ou de reflux durable) que sur l’analyse de l’État  que sur l’importance stratégique des concepts de démocratie et d’autogestion, etc. Et l’exemple du NPA: des militants considérant que la révolution est imminente, que l’alliance NPA-LO est à portée de mains y ont un rôle important.

    C’est le contenu du processus révolutionnaire, processus de longue durée, qui est à travailler, qui est au travail parmi les groups réellement anticapitalistes. La possibilité d’une réunion des « révolutionnaires », des « anticapitalistes » me semble un objectif en fait abstrait , idéaliste, aujourd’hui.

    Les rassemblements anticapitalistes-antilibéraux ont connu aussi des échecs, mais ils concernèrent des dizaines de milliers de militants: les comités Juquin (expérience exaltante dirigée par un homme de l’appareil du PCF qui en garda les tares autoritaires et  même après son exclusion du PCF);  suites du non au TCE, comités unitaires antilibéraux (la LCR ne voulant pas se mêler à des gens pas assez révolutionnaires, puis le PCF tentant de transformer ces comités en agence électorale de sa candidate aux présidentielles); comités Bové (nous sommes nombreux à avoir sur-estimé l’intelligence politique de Bové et sa fidélité à une démocratie minimale).

    Le Front de gauche reste le lieu d’une expérience de ce type qui ne méconnait pas les divergences des uns et des autres.

    Le clivage politique pertinent (compréhensible au-delà de cercles militants, avec des implications stratégiques immédiates) n’oppose pas anticapitalistes à antilibéraux. Je pense qu’il y a clivage structurant ceux qui sont les alliés du PS (dans les municipalités, les régions, etc.) tout en se disant opposés à l’austérité du néolibéral Hollande et ceux qui estiment vitale une rupture politique totale avec le PS.

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