Le mouvement des gilets jaune exprime, depuis le 17 novembre dernier, le ras le bol d’un peuple qui n’en peut plus d’être taxé, humilié, exploité, méprisé par un pouvoir toujours plus distant de sa réalité, toujours plus arrogant envers les faibles, toujours plus acquis aux puissants.Depuis le 17 novembre, les actions de blocages économiques routiers des centres de la grande consommation se multiplient partout en France. L’objectif est d’assécher les puissances de l’argent pour faire plier un pouvoir politique qui leur est acquis.
Ces actions ont aussi pour conséquences malheureuses de gêner de simples citoyens dans leurs tâches quotidiennes, des citoyens qui subissent eux aussi un système qui élimine toujours plus les rapports humains et bienveillants pour leur substituer les rapports comptables d’argent. Notre objectif n’est pas d’instaurer une gêne durable et prolongée pour les femmes et les hommes qui vivent sur notre territoire. Notre objectif est de redonner le plus rapidement possible le pouvoir de décision au peuple, par le peuple, pour le peuple, un pouvoir qui lui revient pleinement de droit. Si nous attendons trop notre mouvement s’essoufflera et se divisera fatalement. Pourtant, l’éveil du peuple se répand. Partout, en Belgique, en Bulgarie, en Allemagne, ailleurs dans le monde les peuples se réveillent, ils décident eux aussi de ne plus subir. Le problème est chez eux comme chez nous.
Un rassemblement parisien a été décidé le samedi 24 novembre, en direction de l’Élysée, pour aller trouver, comme il le demandait lui-même, l’actuel président Emmanuel Macron [NDLR : manifestation interdite par le gouvernement ICI]. Que ceux qui peuvent se déplacer jusqu’à Paris y aillent, c’est une très bonne chose, mais le pouvoir exécutif a aussi ses relais locaux. Les représentants du pouvoir exécutif dans les régions et villes de province sont les préfectures et les sous-préfectures. Ce sont eux qui sont tenus d’appliquer les décisions politiques prises en haut lieu par des élites toujours plus déconnectées de nos réalités. Ces lieux devraient être des lieux de l’exercice d’un pouvoir populaire où la fraternité et la bienveillance se côtoieraient, où les problèmes sociaux, humains et environnementaux puissent trouver des réponses naturelles et simples, soucieuses de préserver le bien être de chacun et celui de notre patrimoine commun, et celui-ci inclus notre environnement.
Le mouvement des gilets jaunes du bassin nazairien, le mouvement des gilets jaunes de la zone portuaire de Saint-Nazaire a donc décidé d’organiser une assemblée dans la cour de la sous-préfecture de Saint-Nazaire, le samedi 24 novembre, à 14 heures.
Nous appelons tous les participants à observer le respect des rues environnantes et des bâtiments de la sous-préfecture elle-même. Notre objectif n’est pas de détruire mais, bien au contraire, de construire un monde plus humain pour nous et les générations futures.
Nous appelons toutes les villes de France à organiser le même jour, à la même heure, samedi 24 novembre, à 14 heures, une assemblée dans les lieux d’exercice du pouvoir exécutif et à y observer le même caractère pacifique et respectueux des biens communs. Nous demandons aux autorités publiques de laisser le peuple entrer dans ses locaux qui sont les siens, qu’il a financé et même construit de ses mains.
Nous n’attendons plus que la solution vienne d’en haut, les directions politiques et financières et industrielles qui gouvernent aujourd’hui notre pays seront toujours incapables de résoudre à notre place des problématiques sociales et environnementales que bien souvent elles ne voient même pas.
la solution est nous-mêmes, en nous les travailleurs, les chômeurs, les retraités, de toutes origines et de toutes les couleurs. Agissons tant qu’il est temps, nous nous le devons à nous-mêmes, nous le devons à nos anciens, nous le devons à nos enfants.
D’ici le 24 novembre, nous appelons les gilets jaunes à poursuivre les actions de blocage économiques.
Le mouvement des gilets jaunes de la zone portuaire de Saint-Nazaire (21 novembre)
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