Adhérent à l’AMFPGN (Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire) depuis de nombreuses années, bien que n’étant moi-même pas du tout issu du corps médical, il me semble évident que des médecins soucieux de la santé de leurs patients aient à coeur de prévenir la guerre nucléaire et pour ce faire de participer à l’abolition et l’élimination des armes nucléaires. Je m’efforce donc de lire chaque livraison de la revue « Médecine et guerre nucléaire ». Même si je ne vois pas dans celle-ci de rubrique « Courrier des lecteurs », je souhaite réagir à l’article signé de Philippe Bujnoczky en page 4 du numéro de mars 2016.
L’article commence par une note de la rédaction qui semble dire que l’AMFPGN étant engagée avec ICAN (Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires) est en désaccord avec l’option de Philippe Bujnoczky en faveur du désarmement nucléaire unilatéral.
Ces deux directions ne me semblent pourtant pas contradictoires : ICAN veut « mobiliser les citoyens pour faire pression sur leurs gouvernements afin de commencer des négociations sur un traité d’interdiction des armes nucléaires (page 2 du même numéro) ; Philippe Bujnoczky fait le lien entre la logique de terreur sous-tendue par les attentats terroristes et celle des Etats possesseurs des armes nucléaires et préconise alors l’option unilatérale d’un désarmement nucléaire de la France au vu notamment que les négociations multilatérales piétinent depuis plus de 50 ans.
Je suis d’accord sur le constat et sur l’option unilatérale.
Le reproche fondamental que je fais à Philippe Bujnoczky est qu’il ne dit pas comment parvenir à ce désarmement nucléaire unilatéral de la France : qui va le décider ? À partir de quelles initiatives ? Pour ce qui est de la décision, elle relève du gouvernement. Quel qu’il soit, aucun ne la prendra spontanément : il devra y être poussé ou contraint et puisque « la France est une démocratie dont le principe fondamental est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » comme le rappelle fort justement Philippe Bujnoczky, la parole doit être donnée au peuple.
C’est précisément ce que propose actuellement ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire), présidée par Jean-Marie Matagne, à partir d’un sondage IFOP réalisé à sa demande qui fait apparaître que trois français sur quatre veulent « que la France négocie et ratifie avec l’ensemble des Etats concernés un traité d’interdiction et d’élimination complète des armes nucléaires, sous un contrôle mutuel et international strict et efficace » et sont prêts à apporter leur « soutien à une proposition de loi organisant un référendum sur cette question ». Si un tel référendum d’initiative partagée (parlement et peuple) se met en place en France, cela ne va-t-il pas dans le sens souhaité à la fois par ICAN (mobilisation des citoyens) et par Philippe Bujnoczky (décision unilatérale) ? Il me semble que si et je regrette que ni Philippe Bujnoczky ni la revue à aucun moment n’y fassent référence : qu’a le mouvement pour le désarmement nucléaire à gagner à s’ignorer et se diviser ? Est-il si puissant pour se le permettre ? Ne peut-il trouver des passerelles permettant d’unifier le combat commun au-delà des différentes chapelles ? L’enjeu n’est-il pas suffisamment important ?
Regroupons-nous avant qu’il ne soit trop tard…
Pierre Vallat, 04 avril 2016
Il faut apprendre à lire Monsieur Vallat. Il est particulièrement désagréable de se voir attribuer des idées qui ne sont pas les siennes. Apprenez à lire !
il me semble avoir publier un commentaire qui est aussi un droit de réponse à un article me prêtant des idées qui me sont étrangères. veuillez laisser mon commentaire ou retirer l’article de Monsieur Vallat.
Philippe Bujnoczky
Vous faites un commentaire pour dire que Pierre Vallat vous attribue des propos que vous ne tenez pas. Mais alors pourquoi ne dites vous pas ce que vous avez vraiment dit?