Rassem­ble­ment pour Sarah, contre les violences envers les femmes, ce 1er sept à 10h au marché des Couron­ne­ries à Poitiers

Commu­niqué de presse du collec­tif 8 mars, le 31 août 2019

Le Collec­tif 8 mars apporte tout son soutien à la famille de Sarah V et à ses proches. Sarah V. est la 99e femme tuée par un ex-compa­gnon depuis le 1er janvier 2019. Cette fois-ci, près de chez nous, à Maillé dans la Vienne. Elle était mère de trois enfants et actuel­le­ment en couple.

Nous ressen­tons de la tris­tesse et de la colère. Tris­tesse face à ce désastre humain et la répé­ti­tion de ces meurtres en France. Colère face à ce gâchis et à l’ab­sence de réac­tion des forces de l’ordre et de la justice en dépit de la condam­na­tion en 2011 de son ex-conjoint pour avoir menacé son ex-compagne et malgré les multiples plaintes pour harcè­le­ment dépo­sées par Sarah. Il est évident, eu égard aux infor­ma­tions, que son ex-conjoint est un homme dange­reux, condamné pour des faits de violences, réci­di­viste. Malgré ces éléments, le pire n’a pas été évité. Alors nous disons : non, ce n’est pas une fata­lité !

À quelques jours du Grenelle des violences conju­gales orga­nisé par Marlène Schiappa, nous rappe­lons les faits suivants : une lutte effi­cace contre les violences faites aux femmes, meurtres, viols, agres­sions et harcè­le­ment, passe par des moyens et donc un budget : à savoir, une prise en compte réelle des situa­tions de danger, une mise à l’abri des femmes dans des lieux d’ac­cueil décents, une forma­tion de la police, de la justice ainsi que de la santé partout, des moyens donnés aux asso­cia­tions qui ont déjà l’ex­per­tise de ce système de violences, une écoute réelle des victimes sans suspi­cion délé­tère, un dispo­si­tif unique et effi­cace. Nous aler­tons du carac­tère d’ur­gence qu’un Grenelle ne saura résoudre puisque le gouver­ne­ment de Macron ne mettra pas davan­tage de moyens finan­ciers et exclut de l’or­ga­ni­sa­tion et des échanges les asso­cia­tions fémi­nistes qui œuvrent depuis des décen­nies sur le terrain au côté des actrices et acteurs sociaux pour accueillir, écou­ter, accom­pa­gner les femmes victimes de violences.

Pour compa­rai­son, en Espagne 200 millions d’eu­ros de budget ont été alloués contre les violences faites aux femmes, avec des télé­phones d’ur­gence, des tribu­naux spécia­li­sés et une théra­pie pour les hommes violents ainsi que le port de brace­let. Les fémi­ni­cides en Espagne sont comp­ta­bi­li­sés à 27 depuis le 1er janvier 2019 et il y a eu 29 000 ordon­nances de protec­tion. C’est suite à de grandes mobi­li­sa­tions et des actions poli­tiques que la lutte a influencé ce fait de société.

En France, seule­ment 79 millions d’eu­ros de budget sont alloués, ce qui est très insuf­fi­sant face à l’ur­gence d’agir. Aujourd’­hui, à notre connais­sance, 99 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019. Nous tenons égale­ment à aler­ter sur le carac­tère
insuf­fi­sant de ces chiffres : quid des femmes qui se suicident, victimes de violences mascu­lines ?

Quid de celles qui meurent des suites d’over­doses ou de problèmes de santé ? L’ar­se­nal juri­dique existe déjà, avec l’évic­tion du conjoint violent, l’or­don­nance de protec­tion (1389 en 2017) et le télé­phone grave danger (248 attri­bués sur 842 en 2017), mais tout ceci n’est pas appliqué, ou très
insuf­fi­sam­ment faute de volonté poli­tique et de moyens.

La vie des femmes compte, nous ne voulons pas d’un centième fémi­ni­cide.

Le Collec­tif 8 mars appelle à rejoindre le rassem­ble­ment en soutien à la famille de la victime dimanche 1er septembre à 10h devant U Express, place de Provence à Poitiers, avec des pancartes, des chants, des slogans. Il s’agit aussi de dénon­cer, de ne plus taire les violences mascu­lines et les méca­nismes qui sous-tendent ces meurtres.

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